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ROI, subst. masc.
I.
A. −
1. Homme qui règne (politiquement). Roi absolu, légitime; jeune, pauvre, vieux roi; le feu roi; le roi David; le roi d'Angleterre; S.M. l'empereur et roi; sacre d'un roi; le métier de roi; faire déposer un roi. Nous partîmes, le président et moi, pour aller saluer le roi et la reine des Belges (Joffre, Mém., t. 1, 1931, p. 478).Le roi n'est plus roi de France, mais, comme en 1791, « roi des Français » (Vedel, Dr. constit., 1949, p. 77).
Roi constitutionnel. Roi exerçant le pouvoir dans le cadre d'une monarchie constitutionnelle. Nous avons comme vous savez un roi constitutionnel qui tient beaucoup à l'appui des bayonnettes (Tocqueville, Corresp.[avec Reeve], 1846, p. 96).
En appos. Le prophète roi (...) le nomme [le tonnerre], avec beaucoup d'élégance orientale, le cri de la nue (J. de Maistre, Soirées St-Pétersb., t. 1, 1821, p. 382).
En compos. L'homme-roi est envoyé de Dieu pour le bien de l'État (Bonald, Législ. primit., t. 1, 1802, p. 336).L'enfant-roi mourut au Temple, le 20 prairial (8 juin) (Lefebvre, Révol. fr., 1963, p. 442).Vice-roi*.
2. HISTOIRE
a) [Accompagné d'un adj. ou d'un compl. déterminatif, désigne un ou des rois précis; l'usage des majuscules est variable]
[En France] Les rois fainéants. V. fainéant.Le Roi Très(-)Chrétien. V. chrétien I A hist.
Les rois chevelus. Les rois mérovingiens. L'étymologie des mots cour, ville (...) donne raison à M. Renan, en nous révélant le mode d'existence des rois chevelus (A. France, Vie littér., 1888, p. 296).
Le Roi(-)Soleil, le grand roi. Louis XIV. Jusque sous le grand Roi, les poètes à perruques avaient leur franc-parler. Molière n'épargnait rien. La Fontaine raillait tout (Rolland, J.-Chr., Révolte, 1907, p. 525).L'étonnante lumière que les Mémoires [de Saint-Simon] nous ouvrent sur la mentalité d'un grand seigneur à la cour du Roi Soleil (M. Bloch, Apol. pour hist., 1944, p. 25).
Le roi bourgeois, le roi(-)citoyen. Louis-Philippe. Il racontait l'histoire des bas de laine, dans lesquels le roi citoyen cachait ses gros sous (Zola, Ventre Paris, 1873, p. 661).Lorsque le roi bourgeois n'était encore que le duc d'Orléans (Grandjean, Orfèvr. XIXes., 1962, p. 17).V. citoyen ex. 14.
Le roi de Rome. [Titre donné par Napoléon Ierà son fils] Napoléon II, l'Aiglon. J'ai vu aussi le roi de Rome enfant dans les bras de sa nourrice (Sand, Hist. vie, t. 2, 1855, p. 172).
[À l'étranger]
Le roi des rois. Agammemnon. [Iphigénie] répand des bienfaits autour d'elle, en fille du roi des rois (Staël, Allemagne, t. 2, 1810, p. 50).
Le grand roi, le roi des rois. Le roi des Perses. Principem dat deus formoit tout le droit politique de la Perse (...). Cependant l'autorité du grand Roi n'étoit pas aussi absolue que celle des sultans de Constantinople de nos jours (Chateaubr., Essai Révol., t. 1, 1797, p. 323).Ce n'est pas notre propos d'examiner si c'est bien l'image variée du Roi des Rois qui apparaît sur les dariques perses (L'Hist. et ses méth., 1961, p. 358).
Le roi catholique. Le roi d'Espagne. La plus grande puissance de l'Espagne, (...) c'était sa flotte. Le roi catholique, qui avait les meilleurs hommes de guerre de l'Europe, avait aussi les meilleurs hommes de mer (Hugo, Rhin, 1842, p. 431).
Les rois catholiques. [Titre donné par le pape après la prise de Grenade] Ferdinand II d'Aragon et Isabelle de Castille. Le fils de Jeanne La Folle et de Philippe Le Beau, héritier des rois catholiques par sa mère et du saint-empire par son père (A. de Broglie, Diplom. et dr. nouv., 1868, p. 252).
Roi des Romains. Dans le Saint Empire, empereur élu mais non couronné par le pape; celui qui est choisi par les électeurs pour succéder à l'empereur, du vivant même de celui-ci. [Le duc de Thuringe] se laissa élire roi des Romains à la diète de Francfort en 1246, et fut sacré l'année suivante (Montalembert, Ste Élisabeth, 1836, p. 328).
b) En compos. Roi-prophète. David ou Salomon. Les autres [des Religieux] répétoient, dans un éternel cantique, ou les soupirs de Job, ou les plaintes de Jérémie, ou les pénitences du roi-prophète (Chateaubr., Œuvres compl., t. 14, Lettre [à M. de Fontanes], Paris, Ladvocat, 1827, p. 298).La haute stature du Roi-prophète, de l'époux du Cantique des Cantiques (Villiers de l'I.-A., Contes cruels, 1883, p. 401).
c) JUD. Livre(s) des Rois. Partie de l'Ancien Testament comprenant deux livres (I et II Rois) dans le texte hébreu, racontant l'histoire d'Israël et de ses rois, de Salomon à la destruction de Jérusalem par Nabuchodonosor; partie de l'Ancien Testament comprenant quatre livres dans la version des Septante et dans celle de la Vulgate, c'est-à-dire deux livres de Samuel (I et II Rois) et deux livres des Rois (III et IV Rois équivalant aux I et II Rois du texte hébreu) racontant l'histoire d'Israël depuis la fin de la période des Juges jusqu'à la destruction de Jérusalem. Les allusions de la Bible à l'usage de sceller sont très nombreuses (Genèse, Exode, Livre des Rois, Jérémie) (L'Hist. et ses méth., 1961, p. 397).Pendant les travaux, la Bible n'est plus ouverte à l'Évangile de saint Jean, mais aux livres des Rois (I, 6) ou des Chroniques (II, 2, 3) (Naudon, Fr.-maçonn., 1963, p. 97).
Au sing. [Précédé d'un ordinal] Les navires du roi Salomon avaient pareillement ramené du pays d'Ophir des singes et des paons, ainsi qu'il est dit au troisième Livre des Rois (X. 22) (A. France, Puits ste Claire, 1895, p. 121).
Rois. [Abrév. utilisée pour ces livres] La biblique Eçyon-Gèber, (...) la ville que Salomon avait choisie comme (...) point de départ des expéditions maritimes vers Ophir (voir I Rois IX 26) (Philos., Relig., 1957, p. 42-1).
3. [Personnage(s) assimilé(s) à un/des roi(s) par la tradition]
a) COUTUMES et RELIG. [Souvent écrit avec majuscule]
α) Les Rois mages. V. mage1A.
Sous la forme les Rois, les trois Rois. L'étoile éclairait mon chemin Qui mena les trois Rois au Berceau surhumain (Leconte de Lisle, Poèmes trag., 1886, p. 96):
1. Les Pères de l'Église s'accordent avec la tradition qui en a fait [des Mages] trois rois. (...) le peuple, en sa naïve curiosité, s'inquiétait non seulement de la venue des Rois, mais de leur départ. Dévigne, Légend. de Fr., 1942, p. 99.
Fête, jour des Rois et, p. ell., les Rois. Fête commémorant l'adoration de l'Enfant-Jésus par les mages à Bethléem (le 6 janvier ou le deuxième dimanche après Noël dans la liturgie catholique) et donnant lieu à la coutume profane de tirer les rois. Synon. relig. Épiphanie.Le jour des Rois étant arrivé, l'envie d'amuser Sara me fit offrir une collation pour tirer le gâteau (Restif de La Bret., M. Nicolas, 1796, p. 19).Cette année-là, aux rois, il neigeait depuis une semaine (Maupass., Contes et nouv., t. 2, MllePerle, 1886, p. 632).V. infra II A 2 a ex. de Dévigne.
Galette*, gâteau* des Rois.
Faire les Rois (vieilli), tirer les Rois. Se réunir pour une fête qui consiste à partager la galette des Rois contenant la fève qui rend roi ou reine celui ou celle qui la trouve. [M. Rouault] s'était cassé la jambe, la veille au soir, en revenant de faire les Rois, chez un voisin (Flaub., MmeBovary, t. 1, 1857, p. 13).Au jour de l'Épiphanie, MmeBavretel conviait les amis d'Armand à venir « tirer les rois » (Gide, Si le grain, 1924, p. 474).
Vx. Chandelle des Rois. Grosse chandelle cannelée que les marchands de chandelles offraient à leurs clients le jour des Rois. (Dict. xixes.).
β) ASTRON. [P. allus. aux trois rois mages] Les Trois Rois. Synon. de baudrier* d'Orion.Au sud-est d'Orion, sur la ligne des Trois Rois, resplendit la plus magnifique de toutes les étoiles, Sirius (Flammarion, Astron. pop., 1880, p. 723).
b) HIST. Roi d'Yvetot. Titre que porta jusqu'au xvies. le seigneur de la terre d'Yvetot qui était à l'origine un franc-alleu. Il me contait, ce matin-là, l'histoire du petit roi d'Yvetot, d'après la chanson (A. France, Bonnard, 1881, p. 388).
4. Loc., expr., proverbes
a) Roi de, en + subst. Roi de carreau. Roi faible, sans autorité ou dont le pouvoir est limité. (Dict. xixes.). Roi de carton. Synon. de roi de carreau.V. carton A 2 ex. de Sorel.Roi de théâtre. Personnage incarnant un roi au théâtre. Le duc barbu et immobile (...) semblait comme un roi de théâtre sur son estrade (Bourges, Crépusc. dieux, 1884, p. 156).P. anal., péj. Souverain faible, sans autorité ou dont le pouvoir est limité. (Dict. xixes., Lar. Lang. fr.). Roi en peinture. Synon. de roi de carreau.V. peinture II B 2 a ex. de Hugo.
b) La cour du roi Pétaud. V. cour2I A p. anal.
c) Vieilli. ,,C'était du temps du roi Guillemot. C'était dans l'ancien temps`` (Ac. 1835, 1878).
d) Fam. [P. allus. aux mercenaires du roi de Prusse qui étaient mal payés ainsi qu'à la défaite des Français à Rossbach, en 1757, face à la Prusse] Travailler pour le roi de Prusse. Se donner du mal pour un maigre profit, pour rien:
2. Voici de longues années déjà que je travaille pour un roi que nous n'aimons guère, le roi de Prusse (...) quelques lignes de vous pourraient me donner (...) un coup d'épaule salubre. Villiers de L'I.-A., Corresp., 1880, p. 277.
[Avec un verbe autre que travailler ou avec un subst.] Personne ne paraît encore (...). Ce sera comme hier! nous aurons attendu pour le roi de Prusse (Sue, Myst. Paris, t. 7, 1843, p. 3).Ce sont des frais très lourds, des correspondances qui n'en finissent pas... des dérangements pour le roi de Prusse (Mirbeau, Journal femme ch., 1900, p. 286).
e) L'exactitude est la politesse des rois. V. exactitude ex. 2.
5. [Constr. partic., loc. faisant allus. aux caractéristiques − autorité, majesté, distinction, richesse, libéralité, etc. − qu'on prête aux rois]
a) Empl. adj. Qui a les ou des caractéristiques propres à un roi. Le roi, dans le régime féodal, était le suzerain des suzerains, (...) [il] se montrait vraiment roi (Guizot, Hist. civilis., leçon 9, 1828, p. 28).Louis XVI, n'étant plus assez roi, fut déplacé par une République plus roi (Péguy, Argent, 1913, p. 1244).
b) De roi
[En parlant d'une chose concr. ou abstr.] Qui a certaines caractéristiques propres à un roi, aux objets qui lui appartiennent; qui est digne d'un roi. Plaisir de roi. On lui donne [à O'Relly] carte blanche. On lui accorde cinq mille hommes, un pouvoir de roi; et il part (Baudry des Loz., Voy. Louisiane, 1802, p. 129).Voici une édition nouvelle [des Contes de Perrault] (...); elle est unique, elle est monumentale; ce sont des étrennes de roi (Sainte-Beuve, Nouv. lundis, t. 1, 1861, p. 297).
Morceau de roi. Mets délicieux. La soupe au lait de notre gouvernante était un vrai régal, « un morceau de roi », pour employer ses propres expressions (Fabre, Xavière, 1890, p. 15).P. anal. Dans le dossier ultra secret, à vrai dire, il n'y a qu'un morceau qui compte, un morceau de roi: les lettres de l'Empereur Guillaume (Clemenceau, Vers réparation, 1899, p. 282).En partic. [En parlant d'une femme] V. morceau I C p. anal.
Choix de/du roi. Fait pour un couple d'avoir pour premiers enfants un garçon et une fille. Deux enfants sont nés déjà, garçon et fille: un choix de roi (Pesquidoux, Livre raison, 1932, p. 29).Souhait de roi (vx). Désir que les deux premiers enfants d'un couple soient un garçon et une fille; p. méton., ce désir réalisé. (Ds Rey-Chantr. Expr. 1979).
[P. réf. à l'émail des armes des rois de France] Loc. adj. inv. (Couleur) bleu(-)de(-)roi et, p. ell., bleu(-)roi. Bleu très vif. L'uniforme gris-de-fer de cette dernière compagnie différait de celui des sept autres, couleur bleu-de-roi avec retroussis à l'hermine (Chateaubr., Mém., t. 1, 1848, p. 396).Les pompiers, en uniforme bleu roi, boutons dorés, képis galonnés de rouge (Vailland, Drôle de jeu, 1945, p. 126).V. lumière A 1 b ex. de T'Serstevens.
Empl. subst. masc. Soudain j'avais voulu avoir un élément préféré: le feu; une couleur, le bleu de roi; un parfum, le lilas blanc (Giraudoux, Simon, 1926, p. 137).[Le saphir] du Cachemire, devenu très rare, est d'un bleu-roi velouté (Metta, Pierres préc., 1960, p. 74).
c) En roi. À la manière d'un roi; avec magnificence, avec majesté. Vivre en roi. L'inépuisable trésor du soleil et de l'ombre qu'il remuait en roi, à pleines mains (Faure, Hist. art, 1921, p. 44).
d) [Dans une compar. indiquant un summum] Séjour délicieux! réduit enchanté! murmura-t-il comme se parlant à lui-même. Tapis d'Aubusson, damas de Gênes, porcelaines de Saxe (...) Monsieur le marquis, vous êtes ici comme un roi (Sandeau, Mllede La Seiglière, 1848, p. 225).Heureux comme un roi. Très heureux, heureux au plus haut point. Costals, à Gênes, entre son travail et ses aventures féminines, était heureux comme un roi (Montherl., Lépreuses, 1939, p. 1373).
B. − Empl. abs.
1. [Désigne le roi qui règne ici et maintenant, dans un cont. donné] On a été fort étonné, mardi soir dans Paris, d'apprendre que le roi a fait retirer la loi sur la presse (Delécluze, Journal, 1827, p. 439).
SYNT. Ambassadeur du roi; fils, fille, frère du roi; chambre, palais du roi; conseil, édit, service, armées du roi; volonté du roi; au nom du roi; de par le roi; auprès du roi; écrire, parler au roi; présenter qqn, qqc. au roi; remettre qqc. au roi; vive le roi!
2. [Dans des syntagmes, des loc. et des expr., roi désignant le roi du moment ou le roi en tant que représentant permanent de la royauté dans sa continuité; l'usage de la majuscule varie]
a) Subst. + du (parfois de, le) roi
[Le subst. déterminé désigne une pers.] Avocat du roi. V. avocat1III hist.Camelot* du roi. Lieutenant de/du roi. V. lieutenant B 3 a.Procureur du roi. V. procureur A 2.
Commissaire du roi. Personne choisie pour remplir par commission diverses fonctions, en particulier de justice et de police. Un commissaire du roi au Châtelet allait porter le 24 au monastère des Champs le même ordre de renvoyer les pensionnaires (Sainte-Beuve, Port-Royal, t. 4, 1859, p. 13).
Homme du roi. ,,Celui qui a commission du roi pour quelque affaire relative au service du roi ou du public`` (Ac. 1835, 1878).
Gens du roi. Magistrats chargés du Ministère Public (tribunaux inférieurs et cours souveraines). Les gens du roi près le Parlement et le Châtelet (Barante, Hist. ducs Bourg., t. 4, 1821-24, p. 289).
[Le subst. déterminé désigne une chose concr. ou abstr.] Petit, (grand) coucher du roi (v. coucher2); lever du roi (v. lever2); bouche du roi (v. bouche II A 2 b hist.); hôtel du roi (v. hôtel A 1); poids de roi, poids le roi (v. poids II B 1 vx).
Coin du roi. Coin généralement gravé à l'effigie ou aux armes du roi pour frapper les monnaies légales. De la monnaie marquée au coin du roi (Ac.1835, 1878).
Denier(s) du roi (vieilli). Ensemble des revenus des impôts levés par l'État. Gérer les deniers du roi (Ac.1798-1878).Nous ne sommes pas du Parlement. Nous payons l'impôt, nous ne le faisons pas. Si le Parlement lésine sur les deniers du roi, c'est son affaire et non la nôtre (Musset, Mouche, 1854, p. 269).
Main du roi (vx). ,,La puissance et l'autorité du roi interposée dans les procédures judiciaires entre particuliers`` (Ac. 1798-1878). Mettre qqc. sous la main du roi (vx). ,,Saisir quelque chose en justice au nom du roi`` (Ac. 1798-1878).
Maison du roi. Ensemble des domestiques, des officiers au service du roi et composant la Maison civile et la Maison militaire; ensemble des services correspondants particulièrement développés et organisés en France, aux xviieet xviiies. et qui disparurent définitivement à la Révolution de 1848. La haute noblesse continua de garder la préférence pour les fonctions supérieures de la diplomatie et de l'armée comme pour la Maison du Roi (Lefebvre, Révol. fr., 1963, p. 558).Maison militaire du roi. Ensemble des troupes chargées de protéger la personne du roi. Il y avait, dans le corps de la maison militaire du roi, où mon père m'avait fait servir quelques années, un jeune Breton (Lamart., Nouv. Confid., 1851, p. 134).
Ordre(s) du roi. Au sing. Ordre de chevalerie de Saint-Michel; décoration correspondante. Chevalier de l'Ordre du Roi (Ac.1798).Au plur. Ordres de chevalerie de Saint-Michel et du Saint-Esprit; décorations correspondantes. La première de toutes les décorations, qu'on appelloit les ordres du roi, ne demandoit que cent ans d'admission dans le ministère public (Bonald, Essai analyt., 1800, p. 211).
Pied(-)de(-)roi. Unité de mesure (v. pied 2eSection). Un couteau catalan effilé et pointu, long d'un pied-de-roi (Ponson du Terr., Rocambole, t. 3, 1859, p. 515).
Taux du roi (vx). ,,Prix d'une chose réglé par l'autorité du Roi`` (Ac. 1798).
Les coffres du roi. Les finances de l'État. Il en reviendra tant dans les coffres du roi (Ac.1798-1878).
Région. (Canada). Chemin du roi. V. chemin I A 2 b.
b) Loc. et expr.
[Concernant la pers. du roi]
Le roi ne meurt pas/point. Il y a toujours un roi puisque, lorsque le roi meurt, son héritier lui succède immédiatement. [Dans un cont. métaph.] Tout cela passe, mais le roi ne meurt pas; l'amour est mort, vive l'amour! (Musset, Il faut qu'une porte, 1845, p. 256).
Le roi est mort, vive le roi! [Formule par laquelle un héraut annonce la mort du roi et l'avènement de son successeur; formule reprise dans la lang. cour.]:
3. un héraut, d'une voix solennelle: « Le roi est mort, le roi est mort. » toute la cour, en se précipitant vers le Dauphin: « Vive le roi! » Delavigne, Louis XI, 1832, V, 16, p. 226.
Vive le roi, vive la Ligue*.
Le roi règne et ne gouverne pas. V. régner A 1 a et gouverner ex. 17.
[Concernant des institutions, des coutumes sous la royauté]
Le pavé du roi. V. pavé I A 2 a.
Être au pain du roi, manger le pain du roi. [Expr. utilisée pour parler des prisonniers et des soldats et faisant allusion au fait qu'ils sont nourris gratuitement par l'État] Peu après il a fait la visite des troupes de la garnison, (...) il a fort mal traité les Suisses: il leur a reproché qu'ils ne méritaient pas de porter l'habit du Roi, et d'en manger le pain (Marat, Pamphlets, Relation fid. affaires Nancy, 1790, p. 248).
P. plaisant. ,,Loger dans la maison du roi. Être en prison`` (Ac. 1835, 1878).
Servir le roi. Être soldat, au service du royaume. Comment ne pas y aller demain matin s'il [le roi] nous appelle tous [les officiers]? J'ai servi treize ans le roi (Vigny, Journal poète, 1830, p. 911).
[Dans lesquelles le roi sert de réf.] Ou le roi n'est pas noble. V. noble1A 1 a.Noble comme le roi. V. noble1A 1 a.Être plus royaliste* que le roi.
Fam. Le roi n'est pas son cousin. [Indique qu'une pers. est heureuse et fière de qqc.] [Edmond Barbentane] a dans la poche de l'argent prêté par Jacques Schoelzer. Le roi n'est pas son cousin (Aragon, Beaux quart., 1936, p. 470).
Fam. Le roi dit: nous voulons. [Réplique à une pers. voulant trop impérativement qqc.] Le dauphin: Arrêtez, je le veux. Marie, en souriant: Le roi dit: nous voulons. Le dauphin: Eh bien! je vous en prie, restez (Delavigne, Louis XI, 1832, II, 2, p. 38).
Vieilli. Qui aura de beaux chevaux, si ce n'est le roi? Pourquoi s'étonner qu'un homme riche, puissant ait des choses magnifiques? (Dict. xixes.).
Où il n'y a rien, le roi perd ses droits. Il est inutile de demander quelque chose à une personne qui ne possède rien. Là où il n'y a rien, le roi perd ses droits, reprit sir Arthur, et je ne puis te donner ce que je n'ai pas encore (Ponson du Terr., Rocambole, t. 3, 1859, p. 371).
Fam. Aller où le roi (ne) va (qu')à pied, en personne, n'envoie personne, va seul. Aller aux toilettes, aller faire ses besoins. (Dict. xixeet xxes.). [P. allus. à cette expr.] :
4. Pour se venger (...), tout ce que Dorothée put imaginer, ce fut de faire choix et élection à certaines fins du devant de porte de Barthélemy. Chaque soir, la nuit venue, elle s'y rendait en tapinois et y faisait ce que le roi lui-même ne peut faire faire par quelque autre. Pourrat, Gaspard, 1922, p. 184.
C. − P. méton., JEUX. [La pers. du roi sert de réf. à des pièces de jeux ou, p. anal., à la division principale d'un jeu]
1. JEU DE CARTES
a) Chacune des quatre cartes d'un jeu représentant un roi. Roi de cœur, de pique, etc. Sois sage, finissons la partie. Tiens, voilà encore un roi. Lui, tenant sa carte levée, continuait à gronder (Zola, Faute Abbé Mouret, 1875, p. 1494).
b) Roi (de piquet). Au jeu du piquet à écrire (sorte de piquet), division d'une partie comprenant deux ides. Une partie complète est composée de douze rois ou de vingt-quatre ides (Ac.1835, 1878).Le peintre resta près d'Adélaïde qui lui proposa six rois de piquet, il accepta (Balzac, Bourse, 1832, p. 418).
2. JEU D'ÉCHECS. Pièce principale du jeu représentant, de façon parfois stylisée, un roi. Attention à la tour du roi! Tu la manœuvres en dépit du sens commun (Miomandre, Écrit sur eau, 1908, p. 195).V. mat ex. de Green.
II. − P. anal. (de souveraineté, de primauté, de puissance; l'anal. porte sur des hommes ou sur des animaux, des végétaux, des choses de genre masc.)
A. − [Le subst. désigne une pers. de sexe masc.]
1. Celui qui domine quelqu'un, quelque chose, qui exerce un pouvoir souverain, qui l'emporte sur les autres au sein d'un groupe, dans un lieu, dans une situation donnée, par différentes qualités. Roi de la mode. [Lucien] causait avec l'évêque comme s'il eût été le roi du salon (Balzac, Illus. perdues, 1843, p. 688).Pour les gluaux, j'étais le roi, je peux le dire sans me vanter (Genevoix, Raboliot, 1925, p. 138).
Empl. hypocor. Tout m'aimait. Ma tante m'appelait « mon petit roi » (Guéhenno, Journal homme 40 ans, 1934, p. 23).
Loc. et expr.
Vieilli. Le roi des hommes. [Qualifie un homme très gentil, prévenant] C'était le roi des hommes, ce brave M. Pons. Tous les mois, il me donnait cent sous (Balzac, Cous. Pons, 1847, p. 292).
[Peut-être p. allus. à la comédie d'Aristophane: Les Oiseaux] Le roi des oiseaux. [Qualifie un personnage original, comique] :
5. − Des avares (...), j'en ai vu pour plus de trois cent mille francs. Mais pas un pour approcher du Grabié des Griffoux, qui vivait en forêt près de chez-moi. Celui-là, le roi des oiseaux! Il avait bien de quoi, le bougre... Pourrat, Gaspard, 1930, p. 171.
Le roi des + subst. (désignant une catégorie dépréciée d'hommes). Le pire, le plus grand de cette catégorie. Le roi des cons, des imbéciles. Je déteste les raseurs, et c'est le roi des raseurs (Duhamel, Passion J. Pasquier, 1945, p. 26).
Empl. adj. L'historien alors était roi (Marrou, Connaiss. hist., 1954, p. 13).Expr. Au royaume des aveugles, les borgnes sont rois. V. borgne.
En compos. L'artiste-roi a pris pour lui, ni plus ni moins que la chapelle de la Vierge (Michelet, Chemins Europe, 1874, p. 235).V. jeudi ex. de Weinand.
2. En partic.
a) Celui qui a ou qui reçoit le titre de roi dans des circonstances données. Dans chaque université les étudiants élisent un roi (Nerval, L. Burckart, 1839, p. 140).La comtesse d'Urgel envoya une couronne estimée à quarante mille sols pour couronner un roi des jongleurs (Faral, Vie temps st Louis, 1942, p. 180).Petit oiseau de bois qui fera « roi » l'année durant, celui qui l'aura abattu d'une flèche habile (Menon, Lecotté, Vill. Fr., 1, 1954, p. 53).
Vieilli
Roi de l'oiseau. ,,Celui des tireurs d'arbalète qui abat l'oiseau`` (Littré).
Roi des pèlerins. ,,Celui d'entre eux qui a vu le premier le clocher du lieu où ils vont en pèlerinage`` (Ac. 1798-1878).
Roi du bal. Celui qui donne le bal, qui ouvre le bal; celui pour qui est donné le bal; p. ext., homme le plus brillant du bal. Il avait bien l'air d'être le roi du bal, avec cette assurance qui ne le quittait jamais, sa haute taille qui dominait tous les autres, ses mouvements aisés de beau danseur (Moselly, Terres lorr., 1907, p. 83).
Roi de la fève (vieilli), roi. Quand on tire les rois, celui qui trouve la fève dans le gâteau ou celui qui est choisi par la reine, celle qui a trouvé la fève. V. fève ex. 6, reine ex.
Le roi boit! [Exclam. répétée gén. deux fois par les participants à la fête, chaque fois que le roi boit] La fête des Rois, le joyeux cri « Le Roi boit » seraient un reste des Saturnales antiques (Dévigne, Légend. de Fr., 1942, p. 99).V. gâteau ex. 2.
HISTOIRE
HIST. ANC.
Roi du festin. Convive qui était désigné pour présider à un repas et dont le rôle consistait à commander de boire plus ou moins, de chanter, de réciter des vers, de jouer:
6. Près de Lycus, sa fille, idole de la fête, Est admise. La rose a couronné sa tête. Mais pour que la décence impose un juste frein, Lui-même est par eux tous élu roi du festin... Chénier, Bucoliques, 1794, p. 205.
En compos. Archonte-roi. V. archonte synt.
HIST. DU MOY. ÂGE. Personnage important ayant autorité sur un ensemble de personnes. Roi des ribauds. V. ribaud.
Roi d'armes. Dignitaire à la tête des hérauts d'armes. Le roi d'armes Jarretière les montra du doigt à Gwynplaine (Hugo, Homme qui rit, t. 3, 1869, p. 112).
Chef d'une association, d'une corporation. Roi de la basoche. [Les merciers] furent longtemps soumis à un roi des merciers, qui exerçait aussi une certaine autorité sur d'autres métiers, et qui fut aboli par l'édit de 1597 (MarionInstit.1923, p. 372, s.v. merciers).
Roi de Thune(s). Chef d'une association de gueux au xves. Maxime gravée au clou sur le mur par un roi de Thunes condamné aux galères (Hugo, Misér., t. 2, 1862, p. 196).
b) Roi de + subst. rel. à un secteur écon.Synon. de magnat (v. ce mot B).Roi de la chaussure, du pétrole. [Jérome] devint un roi de l'industrie (Zola, Travail, t. 1, 1901, p. 85).V. combinat ex.
c) Roi de + subst. rel. à une discipline sportive.Celui qui occupe une place prééminente, qui excelle dans une discipline; champion. Dans sa chambre à lui, il y avait comme embellissement, des séries entières de cartes (...) les « Rois du volant »... les « Rois de la pédale » et les « Héros de l'aviation » (Céline, Mort à crédit, 1936, p. 394).
d) JEUX, vieilli. Jouer au roi dépouillé*. Jouer au roi détrôné. Dans un jeu d'enfants, essayer de faire descendre un enfant du lieu élevé où on l'a mis, pour prendre sa place. Au fig. Chercher à prendre la position considérée comme avantageuse de quelqu'un et vice versa. (Ds Littré).
3. [Désignant une puissance surnaturelle, l'homme ou un homme important; l'usage des majuscules varie]
[Le subst. est suivi d'un adj. ou d'un compl. déterminatif]
Le roi céleste, le roi du ciel (et de la terre), le roi des anges, le roi des rois. Dieu. [Le père de la Rédemption] aborde le dey d'Alger, il lui parle, au nom de ce Roi céleste dont il est l'ambassadeur (Chateaubr., Génie, t. 2, 1803, p. 397).Je n'ai qu'un maître, qui est le Roi du Ciel (A. France, Clio, 1900, p. 127).À part, bien entendu, Dieu lui-même, âme des âmes, roi des anges, immanent à l'espace (Poulet, Métam. cercle, 1961, p. 192).V. royauté ex. de Weill.
Le roi des Juifs. Le Christ. V. INRI ex. de Claudel:
7. Avons-nous étendu le manteau de nos jours Des pieds du blasphémé jusqu'au blasphémateur. (...) Avons-nous déroulé le manteau de nos jours Entre le roi des Juifs et le préfet de Rome. Péguy, Ève, 1913, pp. 829-830.
Le roi des dieux. Jupiter. Oreste [à Jupiter]: Quitte ce ton, bonhomme: il sied mal au roi des Dieux (Sartre, Mouches, 1943, iii, 2, p. 94).
Le roi des enfers
Satan. Le cadre même du poème, qu'est-il autre chose qu'une exploration du monde immatériel, où figurent tous ses habitans (...), depuis le roi des enfers et son peuple de réprouvés, jusqu'aux chœurs les plus sublimes des séraphins? (Ozanam, Philos. Dante, 1838, p. 252).
Pluton. Jupiter [à Pluton]: (...) prête-moi une oreille attentive!... Roi des enfers, c'est moi qui vous appelle! (Crémieux, Orphée, 1858, i, 4, p. 38).
Le roi de la création, de la nature, de l'univers. L'homme. [Les animaux en Arabie] se souviennent mieux des jours d'Éden, où ils étaient encore soumis volontairement à la domination du roi de la nature (Lamart., Voy. Orient, t. 2, 1835, p. 16).Nous le voyons [le tigre] (...), une patte sur une proie magnifique, parfois le roi de la création lui-même, qu'il vient d'abattre (Barrès, Cahiers, t. 8, 1910, p. 252):
8. L'homme, sans ailes, sans plumage, tout nu, serait plus misérable, dans nos climats, que le corbeau carnivore et que le faible roitelet, si la Providence n'avait remis entre ses mains le feu, cette ame de la nature. Quel tableau lamentable il présente! Combien il est à plaindre celui qu'on a nommé le roi de l'univers! Bern. de St.-P., Harm. nat., 1814, p. 289.
Le roi des aulnes. V. aulne rem.
En compos. Le Christ-Roi. Un jésuite formé par la seule tradition ignatienne aurait dit: le secret de la vie spirituelle est de suivre le Christ-roi et de l'imiter (Bremond,Hist. sent. relig., t. 3, 1921, p. 264).Fête du Christ-Roi. La fête du Christ-Roi, étendue à toute l'Église par Pie XI, veut attester le droit du Sauveur à être reconnu comme législateur, chef et juge suprême de toute l'humanité (Foit. 11968).
4. Poét. Le roi du jour. Le soleil. Le roi du jour s'apprêtait à répandre Sur l'horizon ses nouvelles clartés (Baour-Lormian, Ossian, 1827, p. 5).
B. − En appos. ou en compos. [Avec un subst. désignant une collectivité] Peuple(-)roi. Peuple qui l'emporte sur les autres. La vie spirituelle des peuples rois (Faure, Espr. formes, 1927, p. 119).
En partic. Le peuple romain. Le peuple-roi avili par l'habitude d'être nourri aux dépens du trésor public, corrompu par les largesses des sénateurs (Condorcet, Esq. tabl. hist., 1794, p. 75).Le Colisée n'est que la formule de pierre des besoins monstrueux du peuple roi (Faure, Hist. art, 1909, p. 146).
C. − Animal, végétal, chose qui exerce un pouvoir souverain, qui domine, l'emporte sur les autres dans des circonstances données, par certaines qualités.
1. [Le subst. désigne un animal] Le rouge-gorge est le roi de l'automne; il en porte les couleurs (Alain, Propos, 1923, p. 539).
Littéraire
Le roi des animaux. Le lion. J'ai vu un lion dont on irritait la colère par le simple bruit d'un tambour: après quelques roulements, la voix du roi des animaux se faisait entendre (Bern. de St-P.,Harm. nat., 1814, p. 340).
Le roi des airs. L'aigle. Roi des airs, lui criai-je [à un aigle], règne ici loin des tyrans qui te feraient la guerre, mais ne sois pas tyran toi-même (Dusaulx, Voy. Barège, t. 1, 1796, p. 267).
Le roi des oiseaux. L'aigle, le phénix ou le paon:
9. [Les autres] Vantoient le privilege unique De ce roi des oiseaux, de cet enfant du ciel, Qui, vieux, sur un bûcher de cedre aromatique, Se consume lui-même, et renaît immortel. Florian, Fables, 1792, p. 86.
En partic. [Entre dans la dénom. d'un animal] Roi de(s) caille(s). Synon. râle de(s) genêts (v. râle1).Broche admirablement garnie de cailles, rois de cailles, et de ces petits râles à pieds verts qui sont toujours si gras (Brillat-Sav., Physiol. goût, 1825, p. 376).On ne cherche pas le râle de genêts, le râle rouge ou le roi des cailles (comme il est communément appelé dans certaines régions), on le rencontre (Vidron, Chasse, 1945, p. 12).
2. [Le subst. désigne une plante ou un fruit] On appréciait fort dans le temps le Melon; il [Saint-Amant] y célèbre à pleine bouche ce roi des fruits (Sainte-Beuve, Caus. lundi, t. 12, 1855, p. 183).Littér. Le roi des forêts. Le chêne ou le sapin. Le voyageur, assis à ses pieds [d'un chêne], admire ses inébranlables rameaux (...); mais le pâtre qui contemple le roi des forêts du haut de la colline, le voit élever au-dessus de son feuillage verdoyant une couronne desséchée (Chateaubr., Martyrs, t. 3, 1810, p. 129).
3. [Le subst. désigne une chose concr.] [L'or] était considéré comme le plus parfait, comme le roi des métaux (Wurtz, Dict. chim., t. 2, vol. 1, 1873, p. 625).L'Inde sous les rajahs, livre magnifiquement illustré et le roi de la saison (Mallarmé, Dern. mode, 1874, p. 841).
4. [Le subst. désigne une chose abstr.] Le temps, ce Roi cruel, m'assignant mon tombeau (Chênedollé, Journal, 1808, p. 34).La charité, ce roi des sentiments créé par le catholicisme (Péladan, Vice supr., 1884, p. 201).
5. Empl. adj. Région forestière, où l'arbre était roi (Vidal de La Bl., Tabl. géogr. Fr., 1908, p. 190).Si le hasard est roi, voici la marche dans les ténèbres (Camus, Homme rév., 1951, p. 95).
6. En appos. ou en compos. La lueur du jour sur l'écorce argentée, sur le bord des feuilles tremblantes, est un regard d'orgueil de l'astre roi (Faure, Hist. art, 1921, p. 89).[L'émeraude] atteint et parfois même dépasse en prix le diamant-roi (Metta, Pierres préc., 1960, p. 77).
Prononc. et Orth.: [ʀwɑ], [ʀwa]. Homon. roie. Warn. 1968 [a], parfois [ɑ]; Rob. 1985 [a], mais Lar. Lang. fr. [ɑ] et Martinet-Walter 1973 [ɑ], [a]. Pour [ɑ] par assimilation aux deux articulations post., [ʀ] et [w], voir G. Straka ds Trav. Ling. Litt. Strasbourg t. 19 n o1 1981, p. 215. Ac. 1694, 1718: roy; dep. 1740: roi. Étymol. et Hist. A. 1. a) Ca 880 rex « souverain d'un État » (Eulalie, 12 ds Henry Chrestomathie, p. 3); 2emoit. xes. rei (St Léger, éd. J. Linskill, 14); ca 1170 les livres des rois « libres de la Bible consacrés aux rois hébreux » (Rois, éd. E. R. Curtius, p. 173); 1606 Roy Très-chrestien titre donné aux rois de France (Nicot); b) 1543 couleur de roy « brun foncé » (Cptes des Célestins, fol. 108 ds Gay) − 1611, Cotgr.; 1690 bleu de roy (Fur., s.v. bleu); 1549 gens du roy « officiers du roi » (Est., s.v. gens); 1606 maison du roy (Nicot, s.v. maison); 2. a) fin xes. reis en parlant de Jésus-Christ (Passion, éd. D'Arco Silvio Avalle, 34); 1550 roi des Juifs (Bible Louvain, Mat. 2, 2 d'apr. FEW t. 10, p. 367a); b) ca 1145 en parlant de Dieu reis de majesté (Wace, Conception N.D., éd. W. R. Ashford, 635); 1155 Rei de glorie (Id., Brut, éd. I. Arnold, 10027); c) ca 1165 en parlant de Jupiter rei (Benoît de Ste-Maure, Troie, éd. L. Constans, 25831); 3. 1324 feste des trois Roys « Épiphanie » (Guerre de Metz ds A. Thierbach ds Untersuchungen zur benennung der kirchenfeste, p. 22); d'où 1533 trouver la feubve au guasteau des Roys (Rabelais, Pantagruéline prognostication, éd. M. A. Screech, p. 10); 1549 estre Roy de la feue (Est.); 4. 1842 astron. les trois rois (Ac. Compl.). B. Jeux 1. 1176 échecs roi (Chrétien de Troyes, Cligès, éd. A. Micha, 2335); 2. 1661 cartes (Molière, Fâcheux, II, 2); 3. 1832 piquet (Balzac, loc. cit.). C. 1. 1175-80 fig. « celui qui a tout le bien être d'un roi » (Renart, éd. M. Roques, V, 5152); 2. désigne celui qui est le meilleur dans un domaine particulier ca 1245 roi désigne le plus grand des ménestrels de son époque (Huon de Cambrai, Regrets N.D., 1, 4 ds T.-L.); fin xiiies. roi des hiraus (Jakemes, Castelain de Couci, 2002, ibid.); 1269-78 roi des ribauz, v. ribaud. Du lat. regem, acc. de rex, regis « souverain », « Jupiter » et « chef, maître », également att. en lat. médiév. au sens de « roi de la fève » rex fabe en 1334 ds Latham. Fréq. abs. littér.: 25 604. (Roi-soleil: 13. Roy: 69). Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 68 067, b) 34 905; xxes.: a) 19 182, b) 20 565. Bbg. Dub. Pol. 1962, p. 411. − Gall. 1955, p. 76. − Quem. DDL t. 9 (s.v. roi de la route), 11 (s.v. roi citoyen), 13, 20 (s.v. soldat-roi), 30. − Vardar Soc. pol. 1973 [1970], p. 304. − Walt. 1885, p. 82.