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ROGNON, subst. masc.
A. − Fréq. au plur.
1.
a) Vieilli ou région. (Canada). Rein de l'homme. Quand mon frère a eu mal aux rognons, voilà trois ans passés, il a vu dans une gazette une annonce pour ces pilules-là, qui disait qu'elles étaient bonnes (Hémon, M. Chapdelaine, 1916, p. 202).Louis: Vous souffrez des rognons? Ali: Un peu d'albuminurie. Les médecins sont toujours à me taquiner de ce côté (Claudel, Pain dur, 1918, III, 4, p. 477).
b) Populaire
Région lombaire. Synon. reins.Ces étages, ça finit par nous couper les rognons. Y a pas à se gourer (Arnoux, Algorithme, 1948, p. 236).
Loc. (Avoir, marcher, se tenir) la main sur le rognon. (Avoir, marcher, se tenir) la main sur les hanches. Ne nous abandonnons pas à des pleurnichements féminins, dit le bretteur. Montrons un mâle et stoïque courage et continuons à marcher dans la vie, le chapeau enfoncé jusqu'au sourcil et le poing sur le rognon (Gautier, Fracasse, 1863, p. 323).
c) Arg. Testicule. Angèle y avait balancé un coup de pompe dans les rognons et appelé le garçon d'étage à l'aide (Le Breton1960).
2. BOUCH., ART CULIN.
a) Rein comestible de certains animaux donnant lieu à des préparations culinaires appréciées. Rognons de bœuf, de mouton, de porc, de veau; rognons au madère; brochette de rognons. Rognons sautés au vin de Champagne figés dans leur sauce (Balzac, C. Birotteau, 1837, p. 312).Elle a mangé hier, à elle seule, la moitié du plat, je l'ai vue − le morceau du rognon, si gras, si luisant, à elle seule −, un péché, un vrai péché (Bernanos, Joie, 1929, p. 534).
b) Au plur. Testicules de certains animaux, notamment d'animaux de boucherie utilisés en cuisine. Rognons blancs. De la même façon on peut préparer de pseudo-escargots que l'on garnit avec des rognons de coq (Gdes heures cuis. fr., P. Montagné, 1948, p. 188).
B. − P. anal. (de forme)
1. GÉOL. Masse minérale arrondie, enrobée dans une roche de nature différente. En Amérique, ce sont souvent des feuilles de fougères qui occupent le centre de rognons carbonatés (Lapparent, Abr. géol., 1886, p. 206).L'instrument chelléen était taillé dans un rognon de silex (J. Déchelette, Manuel archéol. préhist., celt. et gallo-romaine, t. 1, 1908, p. 63).
GLACIOL. ,,Bosse rocheuse moutonnée émergeant de la glace entre deux courants de glace, soit dans un cirque, soit à la confluence de deux langues glaciaires`` (George 1984).
2. AMEUBL. Petite table dont le plateau a la forme d'un haricot ou d'un rein. Toutes lumières éteintes, nous voilà assis autour d'une petite table, ce qu'on appelle un rognon (Green, Journal, 1935, p. 46).
En appos. Des guéridons ou tables rognons, portant des lampes ainsi que divers bibelots, près de la gavotte et du canapé (Hermant, M. de Courpière, 1907, I, 1, p. 3).
REM.
Rognonneux, -euse, adj.,géol. Qui est en forme de rognon ou qui est composé de nodules, de rognons. L'argile à Ornati (...) avec la couche rognonneuse de sa base (...), où se rencontrent (...) de nombreux squelettes d'ichthyosaures et de plésiosaures (Lapparent, Abr. géol., 1886, p. 276).On croyait jadis que le jade était un remède souverain contre les affections rénales, d'où aussi le nom de la néphrite; à moins que son aspect fréquemment rognonneux n'ait évoqué cet organe (Metta, Pierres préc., 1960, p. 92).
Prononc. et Orth.: [ʀ ɔ ɳ ɔ ̃]. Ac. 1694: rognon, roignon; dep. 1718: rognon. V. poignée. Étymol. et Hist. 1. a) fin xiies. roignon « rein de l'homme » (Raoul de Cambrai, éd. P. Meyer et A. Longnon, 4174); b) 1205-50 roignon « rein de certains animaux » (Renart, éd. M. Roques, 3978); 2. 1690 rognon « testicule de certains animaux (bélier, coq) » (Fur.); 3. 1779 géol. (H. B. de Saussure, Voyages dans les Alpes, t. 1, p. 78); 4. 1910 pêche (Lar. pour tous). Du lat. pop. *rēniōnem, accusatif de *rēniō , dér. de rēn « rein ». Le -o- de la 1resyll. s'explique par assim. vocalique. En galloroman, en ital. et en cat. les formes en re et en ro coexistent (1174-78 reignon, Étienne de Fougères, Manières, éd. A. Lodge, 1018; a. prov. renhon, ca 1210, Croisade contre les Albigeois ds Levy; Guernesey rignon ds FEW t. 10, p. 255a; napolitain regnone; ital. rognone; a. cat. renyó; cat. ronyó), alors que l'esp. et le port. ne connaissant que la forme en re (esp. riñón, port. rinháo). La lang. écrite a fini par imposer la forme rognon et le sens 1 b; l'empr. du lat. ren (rein*) par les médecins a restreint l'empl. du mot aux reins des animaux et en a fait un terme de bouch. Fréq. abs. littér.: 60. Bbg. Behrens (D.). Etymologisches. In: [Mél. Mussafica (A.)]. Halle, 1905, p. 87. − Horning (A.). Zur Wortgeschichte. Z. rom. Philol. 1897, p. 459. − Quem. DDL t. 27.