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RIRE2, subst. masc.
A. − [À propos d'une pers.]
1. Action de rire; résultat de cette action.
a) [Corresp. à rire1I A 1 a] Synon. vx ris1.Le fait est que mêlant la tendresse à la haine, La rage à la stupeur, le rire au désespoir Ma physionomie en face du miroir Passa par tous les tons de la mimique humaine (Rollinat,Névroses, 1883, p. 269):
1. On expliquera le rire par la surprise, par le contraste, etc. (...). La vérité n'est pas aussi simple (...). Pourquoi rions-nous d'une chevelure qui a passé du brun au blond? D'où vient le comique d'un nez rubicond? et pourquoi rit-on d'un nègre? (...) la coloration noire ou rouge a beau être inhérente à la peau: nous la tenons pour plaquée artificiellement, parce qu'elle nous surprend. Bergson,Le Rire, Paris, P.U.F., 1950, p. 30-31.
SYNT. Rire argentin, bruyant, retentissant, sonore; rire charmant, clair, communicatif, contagieux, convulsif, éclatant, émerveillé, épais, gloussant, gras; rire étouffé, inextinguible, incoercible, irrépressible; rire énorme, goguenard, ironique, méchant, moqueur, narquois, nerveux, niais; rire de gorge; accès, bruit, explosion, parties de rire; déclencher, exciter, provoquer le rire.
Locutions
Le rire est le propre de l'homme. V. propre1II A 1 ex. 8.Rire homérique. V. ce mot B 2.Rire jaune. M. Alphonse Humbert, enfant terrible, nous raille d'un bon rire jaune (Clemenceau,Vers réparation, 1899, p. 370).Éclat de rire. V. éclat II A.
Fou rire. Rire prolongé qu'on ne peut contrôler. Fou rire général; accès de fou rire. Certains malades ou certains esprits très affligés, au comble de l'angoisse morale, passent, dans le même instant, du sanglot au fou rire, et réciproprement (Griveau,Élém. beau, 1892, p. 109).V. risible ex. 1.
PATHOL. [Dans certaines maladies physiques (tétanos, etc.) ou psychiques (hystérie, schizophrénie)] Mouvement mécanique et paradoxal des muscles de la face. Rire sardonique*, spasmodique*. Le rire pathologique est mécanique et paradoxal. Il apparaît dans certaines affections caractérisées par une coupure avec le réel, comme la schizophrénie par exemple (Psychol.1969).
b) P. méton. [À propos d'un élément du visage] Expression de gaieté. Synon. sourire.Il a toujours le rire aux yeux et la chanson aux lèvres (Pesquidoux,Livre raison, 1928, p. v).
2. P. ext. Ensemble des éléments comiques d'un auteur, d'une œuvre; le genre comique. Tenté depuis longtemps par le rire de Rabelais, Mariotte voulut transporter à la scène les géants du maître François, et le rideau de l'Opéra-Comique se leva le 15 février 1935 sur Gargantua (Dumesnil,Hist. théâtre lyr., 1953, p. 192).
B. − P. anal.
1. Domaine des sensations auditives
a) [À propos d'un animal] Cri aigu et saccadé qui rappelle le rire de l'homme. Le rire de la chouette, de la fouine, de la hyène, de la mouette, du singe. Un rire brusque éclata, se prolongea en ricochant sur l'eau: nous vîmes un huard tendre le cou, plonger. Mais déjà d'autres huards (...) faisaient retentir le lac de ce même rire limpide et sanglotant (Genevoix,Laframboise, Lac Fou, 1942, p. 95).P. métaph. [À propos d'un inanimé concr., le plus souvent liquide] L'eau tombait en cascade des rocailles, elle gargouillait et riait, et ce rire se répercutait dans mon cœur par petites saccades sèches et dures (Beauvoir,Tous hommes mort., 1946, p. 134).
b) [À propos d'un instrument de mus.] Son alerte, gai. Anton. gémissement.[Danse en ré de 1791] tout connu, tout prévu, sans une ombre de nouveauté. Pourtant le rire aigu d'une petite flûte frétille (Ghéon,Prom. Mozart, 1932, p. 393).
2. Domaine des sensations visuelles, au fig., littér.[À propos d'un élément de la nature] Air de gaieté, aspect agréable, plaisant par sa floraison ou fructification, ses vives couleurs. Autour d'eux, les rosiers fleurissaient. C'était une floraison (...) pleine de rires rouges, de rires roses, de rires blancs (Zola,Faute Abbé Mouret, 1875, p. 1340):
2. Le feuillage éperdu des sites romantiques! Et le rire éclatant des paysages blonds Court sur l'eau des ruisseaux dans le maïs des plaines Et fait tourbillonner les grappes de houblons Et les abeilles d'or autour des ruches pleines... Noailles,Cœur innombr., 1901, p. 78.
Prononc. et Orth.: [ʀi:ʀ]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. Ca 1209 (Henri de Valenciennes, Hist. de l'Empereur Henri de Constantinople, éd. J. Longnon, § 502: ou juer ne ou rire ne ou solatiier); 1694 rire fou (Ac.); 1718 fou rire (ibid.); 1762 rire sardonique (ibid.); 1825 rire homérique (v. homérique); 1899 rire jaune (Clemenceau, loc. cit.). Empl. subst. de rire1*.
STAT.Rire1 et 2. Fréq. abs. littér. Rire, subst. sing. et verbe: 19 456. Rires: 1 583. Fréq. rel. littér. Rire, subst. sing. et verbe: xixes.: a) 17 551, b) 34 008; xxes.: a) 36 760, b) 27 436. Rires: xixes.: a) 752, b) 3 191; xxes.: a) 3 760, b) 2 118.
DÉR.
Riolle, subst. fém.,arg. ou pop., vieilli. [Surtout dans l'expr. en riolle] Débauche, partie de plaisir; ivresse légère et gaie. En le tambourinant par un bon charivari s'il [le curé] était pris en riolle, son évêque serait forcé de l'envoyer ailleurs (Balzac,Paysans, 1844, p. 237).Être en riolle. − Où donc est Jacques? − Jacques, il est en riolle! Personne ne savait où le drôle était allé (Balzac,Drame bord de mer, 1835, p. 190). [ʀiɔl], [ʀjɔl]. 1resattest. ca 1200 riole « partie de plaisir » (Renaut de Beaujeu, Bel inconnu, éd. G. P. Williams, 4110: en fole riole), 1725 riolle « bonne chère » (Grandval, Vice puni, p. 79: faisons riolle); de rire2, suff. -ole*.