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RICANER, verbe
A. − Empl. intrans.
1. Rire d'une manière forcée ou contenue avec une intention malveillante, pour exprimer de la moquerie ou du mépris. Ricaner d'un air mauvais, narquois. Il entendit ses camarades ricaner autour de lui et murmurer de leur voix méchante: − Eh! Bâtard, regarde donc; voici ta mère (Zola,M. Férat, 1868, p. 54).
2. Rire sottement sans motif ou pour cacher sa gêne. Ricaner bêtement. C'étaient des gros mots, fortement salés, qui faisaient ricaner les filles rougissantes (Maupass.,Contes et nouv., t. 2, Bapt., 1884, p. 47).Je balbutiai: « Excusez-moi... Ma vieille tête... » Mais, comme quand j'étais gêné et intimidé, je ricanais un peu, je ne pouvais me retenir de ricaner (Mauriac,Nœud vip., 1932, p. 272).
B. − Empl. trans.
1. [Gén. en incise] Dire, exprimer en se moquant ou en faisant preuve de cynisme. Émile, c'est ça ton actrice? ricana Louise, lorsque Denise fut sortie. Veux-tu que je te dise, moi?... Eh bien! C'est une femme de maison! (Dabit,Hôtel, 1929, p. 203).
2. Empl. trans. indir. Ricaner de qqn, de qqc.Se moquer méchamment, avec mépris. Eh bien, du premier coup d'œil, j'ai deviné en eux ce je ne sais quoi qui, à de certaines heures, leur donnait le droit de ricaner des autres (Montherl.,Célibataires, 1934, p. 890).
Ricaner de + inf.Plus tard, à Paris, Stépha me raconta que les enfants ricanaient de me voir si mal habillée (Beauvoir,Mém. j. fille, 1958, p. 278).
REM.
Ricanant, -ante, part. prés. en empl. adj.a) Qui ricane, rit de manière sarcastique. Bouche ricanante. Pourquoi une petite institutrice ricanante avait-elle eu le front de se mettre au travers de sa route? (Mauriac,Génitrix, 1923, p. 394).b) [P. méton. du suj.] Son air de supériorité bourgeoise et ricanante qui était quelque chose d'écrasant (Hugo,Misér., t. 1, 1862, p. 766).
Prononc. et Orth.: [ʀikane], (il) ricane [-kan]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. A. Intrans. 1. fin du xives. « braire » (Eustache Deschamps, Œuvres, VI 15, 7 ds T.-L.: chanoine qui ricanne Comme uns asnes en un moustier); 2. a) 1538 « rire avec affectation » (Est. d'apr. FEW t. 16, p. 325b); b) 1690 « rire de façon stupide, sans motif » (Fur.). B. Trans. 1. 1884 ricaner de quelque chose (Zola, Joie de vivre, p. 883); 2. 1887 « dire en ricanant » (Id., Terre, p. 30). Var., prob. sous l'infl. de rire1*, de l'a. fr. rec(h)aner « braire », d'orig. norm. (1121-34, Philippe de Thaon, Bestiaire, 44 ds T.-L.). Rechaner est dér. de l'a. norm. cane « dent », qui représente l'a. b. frq. *kinni « joue », v. quenotte. Voir G. Roques ds Mél. K. Baldinger, 1979, t. 2, pp. 586-587. Fréq. abs. littér.: 1 012. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 428, b) 1 697; xxes.: a) 2 296, b) 1 646.
DÉR.
Ricanerie, subst. fém.,rare. Action de ricaner; rire mauvais, grinçant ou ironique. Cette causerie pleine de l'âcre ironie qui change la gaîté en ricanerie, accusa l'épuisement d'âmes livrées à elles-mêmes, sans autre but que la satisfaction de l'égoïsme (Balzac,Mais. Nucingen, 1838, p. 594). [ʀikanʀi]. Att. ds Ac. dep. 1835. 1reattest. 1740-55 (Saint-Simon, Mém., éd. A. de Boislisle, t. 24, p. 169); de ricaner, suff. -erie*.