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RÉVULSER, verbe trans.
A. − Empl. trans.
1. MÉD. THÉRAP., rare. Déplacer un foyer de congestion par une révulsion. Révulser une irritation (Littré).
Part. passé en empl. adj. Qui a subi l'action d'un révulsif. On voit alors les téguments prendre et garder une pigmentation brune sur la surface révulsée (Josué, Godlewskids Nouv. Traité Méd.fasc. 8 1925, p. 353).
2. Au fig. Faire horreur, inspirer de la répulsion à. [Luther] n'avait aucun sens du beau, et le culte du beau, qui fit la Renaissance, l'irritait, le révulsait (L. Daudet, Universaux, 1935, p. 216).Cette chaleur me rend fou, le désert crie partout sous la lumière intolérable, et lui, l'autre, le Seigneur de la douceur, dont le seul nom me révulse, je le renie, car je le connais maintenant (Camus, Exil et Roy., 1957, p. 1588).
B. − Empl. pronom.
1. [Le suj. désigne les yeux] Se retourner à demi sous la paupière de sorte que l'on ne voit plus la pupille. Synon. chavirer.Une affreuse crise d'étouffement la saisit; ses yeux bleus qui, un instant, m'avaient appelé si tragiquement, se révulsèrent (Alain-Fournier, Meaulnes, 1913, p. 320).Sulphart resta un instant encore serré contre le mort, dont les yeux à présent se révulsaient (Dorgelès, Croix de bois, 1919, p. 290).Part. passé en empl. adj. Elle ouvrit les volets, vit les yeux révulsés du vieillard, sa mâchoire inférieure décrochée, et ne comprit pas tout de suite qu'elle avait dormi, pendant plusieurs heures à côté d'un cadavre (Mauriac, Nœud vip., 1932, p. 121).
2. [Le suj. désigne le corps, une partie du corps] Se contracter, se dérober, se rejeter en arrière sous l'effet de la douleur ou de l'émotion. Les difficultés recommencèrent, les pieds se révulsaient; on dut les forer avec une tarière pour les fixer. Et cela continuait ainsi jusqu'à ce que Jésus mourût (Huysmans, En route, t. 1, 1895, p. 271).J'ai peur de gueuler trop fort... Le vieux peut entendre!... Je me révulse!.... Je veux me dégager par-dessous!... Je me recroqueville (Céline, Mort à crédit, 1936, p. 326).Part. passé en empl. adj. Quelle gaîté fétide! disait-il en donnant à sa bouche une expression de dégoût si forte qu'il avait lui-même la sensation musculaire de sa grimace jusque dans son cou révulsé contre le col de sa chemise (Proust, Swann, 1913, p. 286).En partic. Visage révulsé. Visage bouleversé, dont les traits sont crispés. − Si tu ne me crois pas, viens avec moi, tu verras s'ils s'embrassent comme frère et sœur, ou d'une autre façon! C'était donc cela! Gaspard se leva et jeta un manteau sur ses épaules. Kallaha, effrayée par son visage révulsé, reculait vers la porte (M. Tournier, Les Rois Mages, Paris, Gallimard, 1985 [1983], p. 25).
P. anal. Ses feuilles où jouaient les brises, frissonnantes et recroquevillées, se révulsent dans la bourrasque qui se lève et les emporte au loin (Gide, Traité Narcisse, 1891, p. 6).Dès que nous sommes sortis du port, un vent court et dru brosse vigoureusement la mer qui se révulse en petites vagues sans écume (Camus, Été, 1954, p. 171).
REM.
Révulsant, -ante, part. prés. en empl. adj.[Corresp. à supra A 2] Qui révulse. Oh! nos révulsantes railleries! Encore! Je sens venir le silence (Montherl., Encore inst. bonh., 1934, p. 728).
Prononc.: [ʀevylse], (il) révulse [-vyls]. Étymol. et Hist. 1. 1845 trans. méd. « s'efforcer de déplacer le foyer d'une maladie » (Besch.); cf. 1845 maladie révulsée (ibid.); 2. 1845 pronom. « être révulsé » (ibid.); en partic. a) 1857 revulsé part. passé adj. yeux révulsés (Baudel., Fl. du Mal, p. 198); 1886 [les] yeux... se révulser (Nouveau, Valentines, p. 188); b) 1891 id. « se retourner comme sous l'effet d'un spasme » ici en parlant de feuilles (Gide, loc. cit.). Dér. sav. du lat. revulsus part. passé de revellere « arracher, ôter de force ». Fréq. abs. littér.: 42.