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RETORDRE, verbe trans.
A. −
1. Tordre de nouveau (ce qui est détordu ou ce qui est déjà tordu). L'une feignait de retordre le chignon défait de l'autre (Colette,Cl. école, 1900, p. 172).L'instant d'après, sa bouche s'amollissait, puis un sourire amer la retordait (Drieu La Roch.,Rêv. bourg., 1937, p. 309).
2. Tordre, donner de nombreux tours à quelque chose. C'est là, selon la science, ce que réclame le mollusque [quelque accident très favorable] pour retordre si savamment le charmant objet qui me retient [une coquille] (Valéry,Variété V, 1944, p. 26).P. métaph. Tout ce qu'une âme comprimée et retordue par la plus mortelle angoisse peut exsuder de douleur est sorti de la mienne (Bloy,Désesp., 1886, p. 345).
B. − FIL., CORD. Tordre ensemble plusieurs fils pour obtenir un fil résistant, un toron. Retordre des fils de chanvre, de soie. Un gros cardé fait avec des matières de qualité inférieure, laine et coton très peu retordus (Ch. Thomas, Araud, Fabric. drap, 1921, p. 196).Les machines [à fabriquer les cordes] doivent retordre deux ou plusieurs filés pour former le toron et commettre deux ou plusieurs de ceux-ci pour former la corde. Dans la corderie fixe, la première opération est faite sur des retordeurs qui donnent la torsion voulue aux torons (Encyclop. Sc. Techn.t. 51971, p. 691).
Loc. fig., fam. Avoir/donner du fil à retordre. Avoir/créer des difficultés. En tout cas, ma fille, le petit vous donnera du fil à retordre, je vous en réponds (Mauriac,Sagouin, 1951, p. 89).Var. Pour sûr! affirmait-on, notre aventureux ami (...) aura des câbles à retordre avec cette affreuse canaille réputée telle, et gare les trahisons (Cladel,Ompdrailles, 1879, p. 254).
Prononc. et Orth.: [ʀ ətɔ ʀdʀ ̥], (il) retord [-tɔ:ʀ]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. Ca 1170 intrans. « se tordre » (Béroul, Tristan, éd. E. Muret, 4454: Garde du fil qu'il ne retorde), attest. isolée dans cet empl.; 2. a) ca 1260 « tordre ensemble plusieurs brins de fil ou de ficelle » (Etienne Boileau, Métiers, éd. G. B. Depping, p. 80: filer, doubler et recordre [sic]); 1266 ici au fig. (Vers de la mort, éd. C. A. Windahl, CCXXI, 9: quanqu'il retort); b) av. 1633 donner du fil à retordre (Gaultier Garguille, Chansons, éd. E. Fournier, p. 59 [ici, dans le refrain d'une chanson libertine, semble signifier « se prostituer »; cf. Rey-Chantr. Expr., s.v. fil]); 1640 (Oudin Curiositez, s.v. fil: donner du fil à retordre, se prostituer); 1680 (Rich.: Je lui donnerai du fil à retordre (...), je lui donnerai des afaires); 3. 1606 « tordre de nouveau » (Crespin d'apr. FEW t. 13, 2, p. 95b); sens att. ds Ac. dep. 1762. Du lat. retorquere « tourner en arrière, tordre vers l'arrière » (rétorquer*), avec évol. phonét. et sém. parallèle à celle de tordre*. Fréq. abs. littér.: 28.
DÉR. 1.
Retordage, retordement, subst. masc.,fil. Opération consistant à tordre plusieurs fils ensemble. Torsion des fils retors et câblés. − Généralement, on donne au retordage une torsion inverse de celle donnée en filature (Thiébaut,Fabric. tissus, 1961, p. 13).Retordement n'est plus usité. [ʀ ətɔ ʀda:ʒ], [-dəmɑ ̃]. Ac. 1762-1878: -dement; 1935: -dage ou -dement (id. ds Littré, Rob., Lar. Lang. fr.). 1resattest. a) 1472 retordage (Reg. des Consaux, 9 févr., Arch. de Tournai ds Gdf. Compl., s.v. babiner), attest. isolée, à nouveau en 1798 (C. Pajot des Charmes, L'Art du blanchiment des toiles, p. 74 ds DG), b) 1606 retordement (Crespin d'apr. FEW t. 13, 2, p. 96a); de retordre, suff. -age* (a), -ment1* (b).
2.
Retordeur, -euse, subst.,fil. a) Cordier; ouvrier, ouvrière conduisant une machine à retordre le fil. (Ds Mét. 1955). b) Machine servant à retordre les fils. Cyrus Smith n'ayant à sa disposition ni cardeuses, ni peigneuses, ni lisseuses, ni étireuses, ni retordeuses (...) pour filer la laine, ni métier pour la tisser, dut procéder d'une façon plus simple (Verne,Île myst., 1874, p. 311).V. supra B ex. de Encyclop. Sc. Techn. [ʀ ətɔ ʀdœ:ʀ], fém. [-ø:z]. 1resattest. 1390 fém. (Registre criminel du Châtelet, éd. Sté des Bibliophiles fr., t. 1, p. 200: une femme nommée Guillemete, retorderesse de fil), 1459 masc. (Reg. aux Publicat., 28 juin, Arch. de Tournai ds Gdf.: retordeur de fillet); de retordre, suff. -eur2*.
3.
Retordoir, retorsoir, subst. masc.,fil. Appareil servant au retordage des fils. (Ds Chesn. t. 2 1858 et Luppi 1872). [ʀ ətɔ ʀdwa:ʀ], [-swa:ʀ]. Littré: -doir. 1resattest. 1702 retorsoir (N. Aubin, Dict. de mar., p. 668), 1803 retordoir (Boiste); de retordre, suff. -oir*.