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RÉTICENT, -ENTE, adj.
A. − [En parlant d'une pers.] Qui omet volontairement ce qui pourrait ou qui devrait être dit. D'autres, enfin, très réticents, le dissimulent [le délire] avec une réelle ingéniosité (Codet, Psychiatrie, 1926, p. 38).Évariste Galois (...) si difficile, si laconique, si réticent que je ne tire presque rien de lui (Arnoux, Algorithme, 1948, p. 181).
P. méton. [En parlant d'une chose]
[En parlant d'un attribut d'une pers.] Qui dénote l'omission volontaire de ce qui pourrait ou qui devrait être dit. Voix réticente. − Vous êtes toujours en colère? − Plus ou moins, dit-il avec un petit sourire réticent (Beauvoir, Mandarins, 1954, p. 305).
[En parlant d'un énoncé] Qui comporte des omissions volontaires de ce qui pourrait ou qui devrait être dit. Nous échangeâmes une série de petites phrases, insinuantes, réticentes. Elle ne voulait pas avoir l'air de m'interroger, et elle dissimulait sa curiosité sous un badinage impersonnel (Romains, Hommes bonne vol., 1939, p. 211).Ces confidences bizarres, la hideuse bonhomie des allusions à peine réticentes, à peine voilées (Bernanos, Mauv. rêve, 1948, p. 911).
B. − [En parlant d'une pers.] Qui marque de la réserve mêlée de désapprobation; qui fait preuve de peu de zèle. Se montrer réticent à, envers, à l'égard de qqn/qqc.; être réticent à faire qqc. À plusieurs reprises, il a l'impression que Rodrigue est plus réticent qu'avant son voyage, qu'il est prêt à regimber aux ordres reçus (Vailland, Drôle de jeu, 1945, p. 187).[Les membres du Comité de la libération] demeuraient réticents quant aux attributions qu'il me faudrait pour diriger la tâche. Tout en acclamant De Gaulle d'un cœur sincère, ils chuchotaient déjà contre « le pouvoir personnel » (De Gaulle, Mém. guerre, 1956, p. 152).
[P. méton.]
[En parlant d'un attribut d'une pers.] Qui dénote de la réserve mêlée de désapprobation. Air, attitude, sourire réticent(e). Lucien opina d'un hochement de tête, mais son visage était réticent (Aymé, Passe-mur, 1943, p. 137).
[En parlant d'une manifestation d'une pers.] Qui comporte de la réserve mêlée de réticence. [Jean XXII] n'avait donné à la croisade qu'une approbation réticente et rechignait au partage des frais (Druon, Lis et lion, 1960, p. 289).
Rem. Le mot est absent de Ac. L'empl. B est condamné par certains puristes (v. Thomas 1956, Dupré 1972); Hanse Nouv. 1983 note qu'il est entré dans l'usage.
Prononc.: [ʀetisɑ ̃], fém. [-ɑ ̃:t]. Étymol. et Hist. 1845 « qui marque de la réticence, qui laisse ignorer des choses » (Richard, p. 530); 1888 « qui marque de la réserve, froid » (Goncourt, Journal, p. 774); 1932 « peu zélé » (Céline, Voyage, p. 347). Dér. régr. de réticence*. Fréq. abs. littér.: 72.