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RETENTIR, verbe intrans.
A. −
1. [Le suj. désigne la cause, l'origine du bruit] Produire un son qui résonne fortement. Le canon, les cloches, le cor retentissent; la sonnette retentit. La canne du suisse retentissait seule au milieu du silence, et le bedeau désappointé tendait dans le désert une bourse au fond de laquelle gisait un gros sou (Mussetds Le Temps, 1831, p. 84).Son pas lourd retentissait dans l'escalier. Elle alla jusqu'à ma porte, j'entendis son essoufflement (Mauriac, Nœud vip., 1932, p. 182).
Au fig. Produire des effets, des sensations aux prolongements, aux répercussions remarquables. La palette de Rubens y retentit déjà [dans l'Assomption] dans les quelques notes dominantes, le rouge, le jaune, le noir et le gris, avec éclat, mais avec crudité (Fromentin, Maîtres autrefois, 1876, p. 40).Un jasmin fit soudain retentir son parfum à deux temps (Morand, Lewis, 1924, p. 83).
2. [Le suj. désigne un bruit, un son] Se faire entendre avec éclat. Les appels, les bruits, les chants, les cris, les coups (de feu, de fusil, de marteau, de sifflet), les détonations, les éclats (de colère, de rire), les voix retentissent. On dort peu et mal, dans le fracas des camions allemands, des motocyclettes. Et pire encore, quand, dans la nuit un instant silencieuse, retentit le bruit des bottes... Ce bruit de bottes, qu'écoutent, d'un bout à l'autre de l'Europe, tant d'insomnieux apeurés! (Martin du G., Souv. autobiogr., 1943, p. cxxi).
Au fig. Avoir une forte audience. M. Prunelle (...) maire de Lyon, vers 1833 (...) dit de moi: C'était un fier fat. Ce jugement retentit parmi mes connaissances. Peut-être au reste avait-il raison (Stendhal, H. Brulard, t. 1, 1836, p. 30).Aussi (...) retentit soudain dans les Allemagnes et par toute la France le bruit que la Pucelle était vivante (A. France, J. d'Arc, t. 2, 1908, p. 415).
B. − Retentir de + subst. spécifiant la nature du bruit.Être rempli d'un bruit puissant. Du sein de ce choc tumultueux s'élève un épais tourbillon de poussière qui couvre les combattans, obscurcit les airs et monte jusqu'au ciel, et les paisibles collines retentissent du bruit des armes, des éclats de la victoire et des gémissemens de la mort (Cottin, Mathilde, t. 2, 1805, p. 321):
On y avait, en divers points, déployé le drapeau tricolore, chanté La Marseillaise, défilé au cri de: « Vive De Gaulle! » À la Santé, ce jour-là, les détenus politiques, se donnant le mot de cellule en cellule et bravant la pire répression, avaient pavoisé toutes les fenêtres, chassé les gardiens, fait retentir le quartier de leurs hymnes patriotiques. De Gaulle, Mém. guerre, 1956, p. 291.
Au fig. Vibrer, résonner, se faire l'écho de. Une douleur légère, bizarre, dont tout son corps retentit comme une harpe, l'éveille sans rémission (Colette, Ingénue libert., 1909, p. 315).En bien ou en mal, ils avaient fait des choses extraordinaires, dont l'Europe retentissait encore (Larbaud, Enfantines, 1918, p. 146).
C. − Retentir en qqn.Produire une forte impression, une vive émotion. Toute grande œuvre exige qu'on se penche sur elle, en une attente recueillie, qu'on laisse monter et retentir en soi l'écho étouffé qu'elle nous transmet d'un être (Huyghe, Dialog. avec visible, 1955, p. 325).
D. − Retentir sur.Avoir des répercussions dans, sur. Synon. se répercuter sur.Chez elle, la castration retentissait sur le cerveau, dans le ravage destructeur du désir qu'elle ne contentait plus (Zola, Fécondité, 1899, p. 693).Toute action causale, une fois engagée, retentit sur toute autre (Hamelin, Élém. princ. représ., 1907, p. 326).
Prononc. et Orth.: [ʀ ətɑ ̃ti:ʀ], (il) retentit [-ti]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. A. 1. Ca 1155 « renvoyer un son, résonner d'un son éclatant » (Wace, St Nicolas, éd. E. Ronsjö, 892); 1546 part. prés. adj. « qui résonne en renvoyant les sons » (R. Estienne, Dict. Latinogallicum, 1109b d'apr. H. Vaganay ds Rom. Forsch. t. 32, p. 153); 2. ca 1210 « produire un son éclatant » (Dolopathos, 291 ds T.-L.); 1654 part. prés. adj. « qui fait un bruit éclatant » (Scudery, Alaric ou Rome vaincue, p. 356). B. 1. 1654 « se faire l'écho (de), répéter, répandre » (G. De Balzac, Dissertations chrestiennes et morales ds Œuvres, t. 2, 1665, p. 351); 2. 1775 « parvenir (comme un son qui résonne), aboutir à » (Abbé Gérard, Le Comte de Valmont, lettre 39, p. 490); 3. 1779 retentir sur (Loaisel de Tregoate, Lucile et Milcourt, p. 69); 4. 1824 part. prés. adj. « qui a des répercussions, qui exerce une influence » (Joubert, Pensées, t. 2, p. 112). Dér. de l'a. fr. tentir (ca 1165 trans. « faire entendre » Troie, 3987 ds T.-L.); ca 1180 intrans. « faire entendre un son » (Jordan Fantome, Guerre Henri II, 649, ibid.), issu d'un type *tinnītire (à côté de tĭnnĭtare, v. tinter) formé sur le part. passé tinnitus du lat. tĭnnīre « tinter, faire entendre un son » (FEW t. 13, p. 345b). Fréq. abs. littér.: 2 237. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 4 903, b) 2 635; xxes.: a) 2 473, b) 2 428.