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RÉTABLIR, verbe trans.
A. − Rétablir qqc.
1. Remettre dans son état premier, dans son état antérieur. Je tournai le commutateur et, rétablissant la communication dans ma chambre, je la coupai entre le bureau de postes et la loge du concierge à laquelle il était relié d'habitude à cette heure-là (Proust,Sodome,1922, p. 730).Meynestrel, les mains au dos, la mine soucieuse, allait et venait à travers l'étroite pièce, afin de rétablir la circulation dans sa jambe ankylosée (Martin du G.,Thib., Été 14, 1936, p. 242).
Empl. pronom. Sainte Catherine expose aussi que Jésus n'interdit le ciel à personne, que c'est l'âme même qui (...) se précipite (...) dans le purgatoire, pour s'y modifier, car elle n'a plus qu'un but, se rétablir dans sa pureté primitive (Huysmans,En route, t. 1, 1895, p. 262).
2. Remettre en bon état; améliorer (un état, une situation). L'enfant, le cœur si longtemps déchiré par un combat obscur, parut se calmer, lorsque sa santé fut enfin complètement rétablie (Zola,Page amour,1878, p. 963).Il y avait plaisir à rendre service à un tel garçon. Un engagement d'un mois, et grassement payé, voilà qui promettait de rétablir les affaires de la famille. On allait pouvoir prendre un ouvrier pour rentrer les fourrages (Peyré,Matterhorn,1939, p. 52).Empl. pronom. Fait à noter: c'est à partir de cette cure à Karlsbad, en 1807, que la santé de Thérèse se rétablit complètement, que sa taille se redresse, et qu'elle plaît (Rolland,Beethoven, t. 2, 1937, p. 566).
3. Remettre dans son état normal. Lili s'était remise à marcher, après avoir rétabli soigneusement les plis de sa jupe (Zola,Nouv. contes Ninon,1874, p. 94).Elle était occupée à rétablir l'édifice de sa chevelure, et, par des tapes légères, à défriper sa robe autour de ses hanches et de ses genoux (Toulet,Mariage Don Quichotte,1902, p. 191).
4. Remettre dans son état authentique. Si l'Évêque n'avait pas sérieusement fait entrevoir la police correctionnelle, jamais son texte n'aurait été rétabli dans le journal qui l'avait sottement falsifié (Veuillot,Odeurs de Paris,1866, p. 27).Il faut beaucoup de mensonges de la mémoire, de l'imagination et de l'histoire pour rétablir la vraisemblance, j'entends par là le vacarme et la fureur généralisés (Arnoux,Roi,1956, p. 112).
5. Remettre en vigueur; faire exister de nouveau. Eux, les Vendéens, ils n'avaient qu'une idée, c'était de prendre un bon port, où les Anglais pourraient débarquer facilement et les aider à rétablir chez nous la dîme, la gabelle, le champart, les corvées, la haute et basse justice, la roue, les tortures et le reste (Erckm.-Chatr., Hist. paysan, t. 2, 1870, p. 182).À Madagascar, comme ailleurs, la France Combattante va réparer cela en même temps qu'elle va rétablir les lois de la République, ciment de l'unité de l'Empire (De Gaulle,Mém. guerre,1956, p. 427).
B. − Rétablir qqn
1. Remettre en bonne santé. Synon. guérir.Ni médicaments, ni stimulants, ni piqûres. Un calcul minutieux des apports alimentaires, une vigilance rigoureuse quant aux dépenses de chaleur, travail, forces musculaires et nerveuses, un traitement plus psychologique que physiologique, avaient assez rapidement rétabli Émilie (Van der Meersch,Invas. 14,1935, p. 107).Empl. pronom. Recouvrer la santé, retrouver des forces, son équilibre physique. Synon. se remettre.Comment? Votre gamin ne se rétablit pas plus vite que ça! Je vous engage fortement à lui faire passer le plus de temps que vous pourrez en pleine campagne ou au bord de la mer (Flaub.Corresp.,1872, p. 43).
2. Remettre en position d'équilibre. Au coin d'un bois de lauriers-roses, son cheval fit un grand écart devant le cadavre d'un homme, étendu par terre. L'esclave, aussitôt, la rétablit [Salammbô] sur les coussins (Flaub.Salammbô, t. 2, 1863, p. 34).Empl. pronom. Effectuer un rétablissement. Se rétablir sur la barre. (Ds Petiot 1982).
3. Redonner à quelqu'un ce dont il a été dépouillé. Les ministres du roi confirmèrent cet arrêté, mais l'Assemblée rétablit le maire dans sa place, et son ascendant s'accrut par sa disgrâce momentanée (Staël,Consid. Révol. fr., t. 1, 1817, p. 381).En conséquence, les conseils municipaux dissous, les maires, adjoints, conseillers, révoqués ou suspendus après cette date, sont immédiatement rétablis dans leurs droits sauf le cas d'indignité pour délit de droit commun (De Gaulle,Mém. guerre,1956p. 571).
Prononc. et Orth.: [ʀetabli:ʀ], (il) rétablit [-bli]. Ac. 1694, 1718: restablir; dep. 1740: ré-. Étymol. et Hist. A. 1. 1remoit. xiies. restablir de qqc. « délivrer de » (Psautier d'Oxford, 34, 20 ds T.-L.); 2. ca 1155 « établir de nouveau une chose qui avait été supprimée » (Wace, Brut, 3504, ibid.); 3. a) 1174-76 « remettre dans son état normal ce qui a été dérangé » (Guernes de Pont-Ste-Maxence, St Thomas, éd. E. Walberg, 3168); b) id. en sante restablir (Id., op. cit., 5889); c) 1687, 23 avr. rétablir une terre (Mmede Sévigné, Corresp., éd. R. Duchêne, t. 3, p. 289); d) 1690 « remettre un texte dans son état authentique » (Fur.); 1831 rétablir un fait (Lamart., Corresp., p. 168); e) 1855 « redresser » (Sand, Hist. vie, t. 3, p. 39: il s'écroula et il fallut le rétablir). B. Verbe pronom. 1. 1650 « revenir à une position antérieure » (Cardinal de Retz, Mémoires, éd. Ad. Régnier, III, 53: le Cardinal se mettoit dans l'esprit de se rétablir dans le public); 2. 1735-36 « reprendre des forces » (Marivaux, Le Paysan parvenu, 4epartie ds Littré); 3. 1850 gymn. (Laisné, Gymnastique pratique ds Petiot 1982). Dér. de établir*; préf. re-*. Fréq. abs. littér.: 2 285. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 4 165, b) 2 928; xxes.: a) 2 522, b) 3 074. Bbg. Quem. DDL t. 27.