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RESTAURATEUR, -TRICE, adj. et subst.
I. − Adj. et subst. [Corresp. à restaurer A]
A. − [Corresp. à restaurer A 1]
1. ARCHIT., ARTS. Artiste dont la profession est de restaurer, de remettre dans son état primitif une œuvre artistique, un monument ancien. Restaurateur d'un monument public, d'un tableau. Les Italiens ont le bon esprit de ne pas séparer en deux classes leurs architectes: les restaurateurs de monuments et les constructeurs d'édifices appropriés aux besoins nouveaux (Viollet-Le-Duc, Archit., 1872, p. 395).La main habile du restaurateur qui, sauvant de la destruction un livre endommagé, fera disparaître ou atténuera singulièrement la trace de ses blessures et le rendra digne d'être admis dans la bibliothèque d'un amateur (Civilis. écr., 1939, p. 14-8).En appos. avec valeur d'adj., vieilli. Artisan, peintre, sculpteur restaurateur. Architecte restaurateur (Jossier 1881).
[P. méton., en parlant d'une chose] Qui se rapporte au fait de restaurer [Le directeur du musée d'Anvers] se levait la nuit (...) et travaillait jusqu'au jour [sur les Rubens] (...). Convaincu enfin de manie restauratrice, le pauvre homme finit ses jours dans un de ces villages (...) où l'on emploie les fous à l'amélioration du sol (Nerval,Fêtes Hollande, 1852, p. 279).
2. BIOL., MÉD., adj.
a) Qui repose, fortifie, rétablit la force physique, la santé d'une personne. Repos restaurateur; nourriture restauratrice. [La voix de mon ami] est pour moi ce qu'est un baume restaurateur pour un malade brisé dans tous ses membres (Saint-Martin,Homme désir, 1790, p. 132).Il faut croire (...) que le séjour au Nouvion en Thiérarche est particulièrement restaurateur (Péguy,Argent, 1913, p. 1266).
b) Qui régénère un élément du corps, un organe. Chez les Mammifères, il n'y a plus de régénération à proprement parler (...); le pouvoir restaurateur de l'organisme ne se manifeste guère que par les phénomènes de cicatrisation et de renouvellement cellulaire (J. Rostand,La Vie et ses probl., 1939, p. 69).
3. CHIR., rare. Chirurgie restauratrice. Branche de la chirurgie qui répare un élément du corps mutilé ou détruit, ou le reconstitue entièrement. Synon. chirurgie réparatrice.Voilà, certes un résultat piquant et nouveau, et nul doute que la chirurgie restauratrice, c'est-à-dire cette branche nouvelle de la chirurgie qui consiste à réparer, par le recours de l'art, nos difformités naturelles, ne s'empare avec avantage d'une méthode qui permet de créer à volonté de la substance osseuse (L'Année sc. et industr., 1860 [1859], p. 392).
B. − Au fig., littér., POL., HIST. [Corresp. à restaurer A 2] Celui, celle qui restaure, remet en activité une chose tombée en désuétude. Restaurateur d'une doctrine, de la monarchie, d'un régime, de la religion. Le Roi (...) serait solennellement proclamé, dans la chambre nationale, Louis XVI, Restaurateur de la liberté française (Ferrières, 1789ds Doc. hist. contemp., p. 44).Le baron Pierre de Coubertin, restaurateur des Jeux: un Français, un humain attentif à proclamer l'homme universel. Avoir rénové les Jeux Olympiques est avoir introduit dans le monde moderne une réalité fabuleuse (Jeux et sports, 1967, p. 1221).En appos. avec valeur d'adj. Ainsi le nom d'un prince restaurateur de notre armée (...) est rayé par quelques censeurs obscurs dans un bureau de police! (Chateaubr.,Opin. sur lib. presse, 1818, pp. 7-8).
II. − Subst. [Corresp. à restaurer B]
A. − Subst. Personne qui tient un restaurant; traiteur chez lequel on trouve des aliments servis par portions et dont l'espèce et le prix sont indiqués sur une sorte de pancarte. C'est un bon restaurateur; aller dîner chez le restaurateur. Un restaurateur est celui dont le commerce consiste à offrir au public un festin toujours prêt, et dont les mets se détaillent en portions à prix fixe, sur la demande des consommateurs (Brillat-Sav.,Physiol. goût, 1825, p. 282).Les buffets gastronomiques ont été une réalisation spectaculaire, avec l'appui de restaurateurs ou de groupements gastronomiques que fréquente seule une clientèle déjà fortunée et portée sur les plaisirs de la bouche (Defert,Pol. tour. Fr., 1960, p. 73).En appos. avec valeur d'adj. Cuisinier, traiteur restaurateur. Le garçon du pâtissier-restaurateur sort avec ses plats couverts (Bourget,Disciple, 1889, p. 13).
B. − P. méton., subst. masc., vx. Restaurant. Aller dîner au restaurateur (Ac. 1798-1878).
Prononc. et Orth.: [ʀ εstɔ ʀatœ:ʀ], fém. [-tʀis]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. 1495 subst. méd. restauradeur « celui qui remet en bon état, qui rétablit dans son état antérieur » (B. de Gord., Pratiq., I, 30 ds Gdf. Compl.) − 1615 [éd.] (Loys Guyon, Miroir de la beauté, II, 487, ibid.); puis 1859 adj. chirurgie restauratrice (L'Année sc. et industr., loc. cit.), rare; 2. a) ca 1520 [éd. 1638] subst. restaurateur « celui qui rétablit, remet en honneur » (P. Le Baud, Hist. de Bretagne... le tout nouvellement mis en lumiere par le sieur d'Hozier, p. 112: homme tres-debonnaire, et vaillant restaurateur des Eglises); 1587 (La Nouë, Discours pol. et milit., Basle, p. 48: qu'il [le roi] puisse estre restaurateur de son royaume); b) 1782 « celui qui remet en état une œuvre artistique » (Journal général de France, 28 juillet ds Havard); 3. 1706 « ce qui nourrit » (M. Moreau, Suite au t. 3 du Virgile Travesty de Scarron, p. 44 ds Fr. mod. t. 31, p. 302: Restaurateur de son gozier, Et de son estomac); 1767 restauratrice « femme qui tient un restaurant » (Diderot à S. Volland, 19 sept., III, 81 ds Brunot t. 6, p. 1421); 1771 restaurateur (Trév.). Empr. au b. lat.restaurator, -oris « restaurateur de construction » CIL II.7298 ds OLD, att. en lat. médiév. au sens de « chirurgien » av. 1250 ds Latham, formé sur le supin restauratum de restaurare, v. restaurer. Cf. dès l'a. m. fr. les formes de restoreor « celui qui rétablit quelque chose » (ca 1175, Chron. Ducs Normandie, éd. C. Fahlin, 16157: restoriere; fin xiiie- déb. xives. [ms.] Pass. S. Sebast., Richel. 818, f o221 r ods Gdf.: restoreor) refaites en restaureur déb. xvies. (Fossetier, Cron. Marg., ms. Brux. 10512, VIII, II, 13, ibid.), « celui qui remet un membre disloqué, rebouteux » xves. (Brun de Long Borc, Cyrurgie, f o51c, ms. de Salis, ibid.: restoreres) − 1615 [éd.], Loys Guyon, op. cit., 488, ibid.: restaureur. Sens 3 d'apr. le verbe restaurer* « redonner des forces par la nourriture ». Fréq. abs. littér.: 223. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 593, b) 246; xxes.: a) 275, b) 144. Bbg. Pohl (J.). Contribution à l'hist. de qq. mots. Fr. mod. 1963, t. 31, p. 302. − Quem. DDL t. 11. − Wind 1928, p. 13.