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* Dans l'article "RESSUYER,, verbe"
RESSUYER, verbe
I. − Empl. trans.
A. − Essuyer de nouveau. Ressuyer ses larmes, ses mains, ses yeux. Le verre s'essuie à la cuisine. Si le garçon le ressuie, c'est à ses risques et périls et avec son linge personnel (Giraudoux, Cantiques des Cantiques, 1938, 1, p. 16).
B. − Vx. Faire perdre à quelque chose son humidité en la faisant sécher. Synon. faire ressuer.Il convient, immédiatement après leur récolte, de les laisser exposées [les semences nues] à l'air libre, dans un lieu fermé, pendant le temps convenable, pour les ressuyer de l'humidité qu'elles pourraient contenir de trop (Voy. La Pérouse, t. 1, 1797, p. 219).
En partic. Enlever l'humidité d'une substance en la faisant chauffer. Ressuyer la pierre à chaux, à plâtre. En été (...) on caille froid [le lait] (...) mais alors on doit brasser et chauffer beaucoup (...) pour bien ressuyer le caillé (Pouriau, Laiterie, 1895, p. 785).
II. − Empl. intrans. ou pronom.
A. − Devenir sec. Synon. ressuer.Ce sel est quelquefois essoré et dans ce cas, il est marchand et peut être expédié à la sortie de l'essoreuse. Sinon, il doit séjourner deux à trois mois en magasin pour ressuyer et perdre son humidité (Stocker, Sel, 1949, p. 58).CUIS. [Le suj. désigne un aliment] Rendre son humidité intérieure. Une heure avant que de servir, vous faites égoutter et bien ressuyer vos filets ou tronçons de carpe (Gdes heures cuis. fr., Grimod de La Reynière, 1838, p. 158).
B. − Se faire sécher. La tonte [du chien] faite, après une ablution de seaux d'eau, on pouvait le voir, se ressuyant sur une de ces colonnes antiques couchées à terre (Goncourt, MmeGervaisais, 1869, p. 196).P. métaph. Quand je songe que je commence à peine à me ressuyer du Congo (j'en suis encore à la correction des épreuves de la grande édition), je m'épouvante un peu des suites possibles de ce nouveau voyage (Gide, Journal, 1928, p. 880).
Prononc. et Orth.: [ʀesɥije], [ʀ ε-], (il) ressuie [-sɥi]. Martinet-Walter 1973 [ʀ ε-], [ʀe-] (12, 5). Att. ds Ac. dep. 1718. Étymol. et Hist. 1. 1165-70 trans. « essuyer » (Chrétien de Troyes, Erec et Enide, éd. M. Roques, 5094: li a ses plaies lavees Ressuiees et rebandees); 2. 1680 « essuyer de nouveau » (Rich.). Dér. de essuyer*; préf. re-*.
DÉR.
Ressuyage, subst. masc.,technol. Action de ressuyer; résultat de cette action. a) Agric. ,,Action d'enlever l'excès de terre laissé sur les légumes lors de l'arrachage`` (Lar. agric. 1981). b) Bouch. ,,Pour les carcasses, raffermissement et perte d'eau excédentaire`` (Lar. agric. 1981). Synon. ressuage (v. ce mot ex. de Technol. Boucher).c) Industr. alim. ,,Opération caractéristique de la fabrication de pâte pressée cuite et non cuite qui s'effectue après le lavage du grain pour la pâte non cuite et après le chauffage (le « feu ») pour la pâte cuite. Il a pour but de sécher le grain du caillé`` (Luq.-Boud. Lait. 1981). d) Panification. ,,Refroidissement et perte de poids subis par le pain après sa sortie du four`` (Lar. agric. 1981). Synon. ressuage.e) Salines. Évaporation de l'eau du sel pendant le séchage. Séchage − le sel ignigène et le sel marin, après ressuyage, contiennent encore de l'humidité (Stocker, Sel, 1949, p. 77). [ʀesɥija:ʒ], [ʀ ε-]. 1reattest. 1877 « action de dessécher, de faire partir l'humidité » (Journal officiel, 8 juill., p. 5099, 1recol. ds Littré Suppl. 1877); de ressuyer, suff. -age*.