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RÊNE, subst. fém.
A. − Courroie fixée au mors d'une bête de selle et servant à guider ou à retenir l'animal. Rêne de bride, de mors, de filet; ajuster, partager, rassembler les rênes; laisser flotter, tenir court, tirer les rênes. Les seigneurs suzerains, appuyés sur leurs pages, Les rênes dans les mains, devançaient leurs coursiers (Delavigne, Louis XI, 1832, i, 5, p. 19).Il l'aida à grimper sur le siège, lui arrangea une place avec sa couverture, puis les rênes d'une main, le fouet de l'autre: « Hue, Blanchette! » (Dabit, Hôtel Nord, 1929, p. 166).
Fausse rêne. ,,Longe de cuir dont on se sert quelquefois pour forcer un cheval à plier l'encolure`` (Littré). Longues rênes. Rênes semblables à celle que l'on emploie pour diriger un cheval attelé, dont le cavalier se sert au lieu de longe pour faire travailler le cheval. (Dict. xxes.).
Loc., arg., HIPP., vx. Prendre la troisième/la cinquième rêne. Saisir la crinière du cheval ou le pommeau de la selle pour se maintenir en équilibre sur sa monture. Attraper la cinquième rêne (...) de peur de tomber (Rigaud, Dict. arg. mod., 1881, p. 99).
B. − P. métaph. ou au fig., au plur. Direction, contrôle. Tenir les rênes de l'État, du gouvernement, d'une entreprise. Depuis que M. le Préfet a pris les rênes de cette administration, si calomniée et si utile (Balzac, Cous. Bette, 1846, p. 353):
... M. Paul Reynaud (...) n'avait plus de prise sur les événements déchaînés. Pour ressaisir les rênes, il eût fallu s'arracher au tourbillon, passer en Afrique, tout reprendre à partir de là (...). Mais cela impliquait des mesures extrêmes... De Gaulle, Mém. guerre, 1954, p. 66.
Lâcher, relâcher les rênes (à qqc.). Abandonner le contrôle de quelque chose, laisser libre cours à quelque chose. Pour peu qu'il relâche les rênes à sa fantaisie, voilà son récit submergé par le pathos (Milosz, Amour. init., 1910, p. 174).Malgré toutes les interdictions, nous nous avancions de plus en plus loin. La mégère, qui escomptait « la grande affaire », lâchait les rênes, quitte à bloquer le mors d'un seul coup, au moment opportun (H. Bazin, Vipère, 1948, p. 242).
REM.
Rêner, verbe trans.,vx. Assujettir à l'aide de rênes. Rêner un cheval (Littré). P. métaph. Maîtriser. Rêner sa chair cela valait-il tant d'effort, quand la satisfaire délivrerait son esprit de cette ignoble et lassante hantise? (Péladan, Vice supr., 1884, p. 42).
Prononc. et Orth.: [ʀ εn]. Homon. reine, renne. Ac. 1694, 1718: resne; dep. 1740: rêne. Étymol. et Hist. a) Ca 1100 resne « courroie de la bride du cheval » (Roland, éd. J. Bédier, 1290); b) déb. xives. fig. (Ovide moralisé, XIV, 2992, éd. C. de Boer t. 5 p. 85). Du lat. pop. *retina, déverbal du lat. retinere « retenir » (cf. le lat. retinaculum « lien, corde, cordage, rêne »), cf. les corresp. rom.: ital. redina (xives., Tomm.-Bell.), esp. rienda (dep. 1140, Cid, Cor.), cat. regna (xiiies., Alc.-Moll.), a. prov. regna (xiies., Rayn.), port. redea (xiiies., Mach.), v. aussi REW3n o7261). Fréq. abs. littér.: 278. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 458, b) 460; xxes.: a) 268, b) 382. Bbg. Quem. DDL t. 3.