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REMISE, subst. fém.
I.
A. − Action de faire passer à nouveau quelque chose ou quelqu'un en un lieu, un endroit, une place; action de remettre à sa place antérieure. Remise au cachot. La remise des prévenus dans ladite maison d'arrêt (Procès conspir. 1erConsul, t. 1, 1801, p. 8).Dès 1942, le conservateur avait conçu un plan comportant le retour des meubles historiques perdus par le château et leur remise en place exacte (Musées Fr., 1950, p. 17).
B. − Action de rétablir la position, la disposition de quelque chose. Remise à l'heure; remise à zéro. Le 77 ancien modèle à tir direct, sans frein, exigeait une remise en batterie après chaque coup (Joffre,Mém., t. 1, 1931, p. 60).J'aimais le triangle de bitume désert que ménageait notre rue Vandamme, en vue d'une improbable remise à l'alignement (Duhamel,Notaire Havre, 1933, p. 94).
SPORTS (jeux de ballons). Remise en jeu. Fait de mettre à nouveau la balle, le ballon dans la surface de jeu après une sortie en touche ou un arrêt de jeu. En faisant du football un jeu d'adresse très subtil, la technique réhabilite le pied, et n'utilise les mains que pour la remise en jeu et la technique du gardien (J. Mercier,Footb., 1966, p. 55).
C. − Action de rétablir quelque chose ou quelqu'un dans son état, sa fonction, sa situation, sa forme extérieure, ses propriétés.
1. [Avec un compl. déterminatif spécifiant un état matériel] Remise au net; remise en forme, en ordre, en page, en température, en veilleuse; remise en état d'un véhicule; remise sous tension. Le mobilier (...) commençait à verdir de moisissures discrètes. Une remise à neuf du Casino (...) serait donc on ne peut mieux venue (Romains,Hommes bonne vol., 1938, p. 173):
1. Le débiteur d'un corps certain et déterminé est libéré par la remise de la chose en l'état où elle se trouve lors de la livraison, pourvu que les détériorations qui y sont survenues ne viennent point de son fait ou de sa faute, ni de celle des personnes dont il est responsable, ou qu'avant ces détériorations il ne fût pas en demeure. Code civil, 1804, art. 1245, p. 224.
2. [Avec un compl. déterminatif spécifiant un changement de situation, d'état] Remise en action, en branle, en chantier, en culture, en exploitation, en fonctionnement, en jeu, en marche, en mouvement, en œuvre, en service, en valeur; remise en question; remise au pas. Les fours où l'on grille les pyrites ne peuvent être arrêtés sans frais importants et gros délais de remise en route (Industr. fr. engrais chim., 1954, p. 16).
Remise en cause. Fait de revenir sur une décision, de contester, de mettre en question:
2. Tout a été dit avec des exemples impressionnants çà et là dans le monde, sur le refus de nos formes sociales par la jeunesse qui a des excuses − elles ont été largement développées − dans cette attitude de « remise en cause », réflexe normal de toute nouvelle génération, tendance aggravée aujourd'hui par la crise de civilisation. Gds ensembles habit., 1963, p. 24.
II.
A. − Action de faire de nouveau, de recommencer.
Spécialement
SPECTACLES, vx. Reprise d'un spectacle à la scène. Ce soir, autour de l'Opéra, des silhouettes à la curiosité batailleuse, devant les affiches annonçant la remise de Lohengrin (Goncourt,Journal, 1891, p. 142).
SPORTS. [Boxe] Riposte, contre-attaque instantanée. Deux crochets du gauche à l'actif de Paulino qui, sur une remise, est déséquilibré et va dans les cordes (L'Auto, 23 oct. 1933, p. 3 ds Grubb Sports 1937, p. 62).[Escr.] ,,Action offensive ou contre-offensive exécutée par un coup droit et sans reprise de garde, sur l'adversaire qui lâche le fer après la parade (continuation d'attaque) ou qui riposte indirectement ou en composant (coup de temps), ou qui pare en opposant sans riposter (remise en cavant)`` (Petiot 1982).
B. − Fait de (se) mettre aux mains, entre les mains de quelqu'un.
1. Fait de mettre quelque chose en possession de quelqu'un, de mettre quelque chose ou quelqu'un à la discrétion, au pouvoir, au soin de quelqu'un. Le greffier nous accompagna jusqu'à la porte du cachot, afin de me faire la remise du criminel (Balzac, Œuvres div., t. 1, 1830, p. 296).
SYNT. Remise d'une carte, d'une lettre; remise d'un cadeau, d'un colis, d'un paquet; remise des clés; remise en mains propres; remise de fonds, d'une somme; remise d'un otage.
En partic.
Attribution officielle à quelqu'un d'une distinction, d'une décoration. Remise des prix, des médailles. La remise de la Légion d'honneur aurait lieu en même temps que celle de la croix de Saint-Georges décernée à la ville par le tsar (Joffre,Mém., t. 2, 1931, p. 268).La remise du bâton de maréchal de France (...) par le président de la République (Joffre,Mém., t. 2, 1931, p. 441).
Dans le style admin. Remise de sa candidature. En temps de paix, les militaires commissionnés ont le droit de donner leur démission (...). La décision du ministre de la guerre doit être transmise dans un délai maximum de trois mois (...) à partir de la date de la remise de la démission (J.O., Loi rel. recrut. arm., 1928, p. 3820).La remise d'un professeur à la disposition de son administration d'origine ne peut être considérée comme une sanction (Encyclop. éduc., 1960, p. 357).
♦ Dans le domaine relig.Abandon de soi à Dieu. Messe et communion d'une intense émotion et d'une totale remise à Dieu (Du Bos,Journal, 1928, p. 218).J'aurais souhaité pourtant qu'il [Montherlant] fît voir un peu de la surnaturelle insouciance qu'il y avait dans ce couvent [de Port-Royal], cette remise totale entre les mains de Dieu. Cela dit, son œuvre est très belle (...) La religion y a grande allure (Green,Journal, 1954, p. 307).
Spécialement
BANQUE. Remise à l'encaissement. ,,Remise par le client d'effets de commerce ou de chèques à son banquier pour que celui-ci les présente au paiement à l'échéance`` (Sousi-Roubi Banque 1983). Remise à l'escompte. ,,Remise par le client d'effets de commerce ou de chèques à son banquier pour que celui-ci les escompte`` (Sousi-Roubi Banque 1983).
DR. COMM. Remise en compte courant. ,,Remise par une personne, à la banque où elle a un compte courant, d'une valeur, généralement une lettre de change ou un chèque, pour que le banquier en touche le montant et l'inscrive au crédit de son compte`` (Cap. 1936).
2.
a) Acte par lequel il est fait grâce à quelqu'un d'une obligation, d'une peine. Les premiers actes du règne d'Alexandre annoncèrent ce qu'il était: différents ukases diminuent les impôts (...), font remise des amendes judiciaires, délivrent les individus détenus pour dettes (Chateaubr.,Mém., t. 3, 1848, p. 150).Aucun délai de payement ne pourra être accordé ni aucune remise être faite sur le prix du bail, que par une décision ministérielle (Code pêche fluv., 1875, p. 152).
En partic. Pardon d'une faute. Remise des péchés. Les fautes dont nous te demandons la remise, c'est toi qui nous les fais commettre; les piéges dont nous te conjurons de nous délivrer, c'est toi qui les as tendus: et le Satan qui nous assiége, ce Satan, c'est toi (Proudhon,Syst. contrad. écon., t. 1, 1846, p. 360).
Spécialement
DR. CIVIL. Remise de dettes. ,,Acte par lequel un créancier accorde une réduction totale ou partielle de la dette à son débiteur`` (Jur. 1981).
DR. PÉNAL. Remise de peine. ,,Mesure d'indulgence par l'effet de laquelle le condamné est dispensé de subir tout ou partie de sa peine`` (Cap. 1936).
b) Commission accordée par un fournisseur à un vendeur; réduction de prix accordée à un client. Synon. rabais, réduction, ristourne.Vous ne pouvez me faire cinq du cent en sus de la remise ordinaire? (A. France,P. Nozière, 1899, p. 136).Devant une énorme table couverte de papiers et de cahiers, une demoiselle juive à pince-nez fait des additions. − Mademoiselle, voici monsieur Gide, à qui vous ferez dorénavant la remise de 33 % pour tous les livres de la maison (Gide,Journal, 1902, p. 110).
3. Vx. ,,Somme que l'on donne au banquier tant pour son salaire que pour la taxe de l'argent et la différente valeur dont il est dans l'endroit où l'on paye, et dans celui où l'on remet. La remise de l'argent est forte dans cette ville`` (Littré).
C. − Fait de remettre, de renvoyer à une date ultérieure. Je demande donc la remise à huitaine de l'affaire soumise à votre juridiction (Courteline,Client sér., 1897, 3, p. 36):
3. J'ai rappelé, toutefois, les deux occasions antérieures où, le président Roosevelt ayant manifesté le désir de me voir venir aux États-Unis (...), j'avais été prié au dernier moment de m'abstenir. J'ai indiqué qu'une troisième « remise » du même genre pourrait avoir, le cas échéant, des inconvénients réellement sérieux pour le présent et pour l'avenir. De Gaulle,Mém. guerre, 1956, p. 625.
DR. Remise de cause. ,,Renvoi des débats d'une affaire à une audience ultérieure`` (Cap. 1936).
III.
A. − CHASSE. Lieu où le gibier s'arrête pour se cacher ou pour se reposer. Gide opposait un jour à ses amis catholiques que, quant à lui, il n'avait pas besoin de béquilles. Ce n'est pas de béquilles que j'ai besoin mais, comme un gibier forcé, de ces taillis qu'on appelle « remises » et où la bête retrouve le souffle (Mauriac,Écrits intimes, Renc. Barrès, 1945, p. 86).Quant à la remise même de la bécasse, dans laquelle elle se repose durant le jour, ce sera lors des hivers pluvieux et humides un tertre dissimulé par une touffe de ronces, de bruyères ou de fougères (Vidron,Chasse, 1945, p. 58).
B. −
1. Vieilli. Local couvert destiné à abriter des véhicules. Synon. entrepôt, garage, hangar.Les remises à voitures sont toujours rectangulaires; les remises à machines sont, ou rectangulaires, ou en forme de secteur de cercle, ou entièrement circulaires (Bricka,Cours ch. de fer, t. 1, 1894, pp. 253-254).J'avais une chambre à moi; elle donnait sur la cour, face au bûcher, à la buanderie, à la remise qui enfermait, périmées comme d'anciens carrosses, une victoria et une berline (Beauvoir,Mém. j. fille, 1958, p. 82).
2. Dépendance, local où sont rangés des instruments, des objets. Remise aux outils. L'atelier de Labanne était si rempli de livres qu'on eût dit une remise de bouquiniste (A. France,Chat maigre, 1879, p. 217).
Loc., vx. Être sous la remise, mettre quelqu'un sous la remise. Perdre sa place; cesser toute activité. On n'a pu lui passer [à Martignac] les ordonnances et on l'a mis pour un temps sous la remise (Mmede Chateaubr., Mém. et lettres, 1847, p. 145).[Raynouard] ne retrouva plus la même chance [au théâtre] (...) Il ne se le fit pas répéter deux fois pour se mettre sous la remise, comme il disait (Sainte-Beuve,Caus. lundi, t. 5, 1851, p. 16).
3. Cabriolet, coupé, fiacre, voiture de remise, p. ell. remise (subst. masc. ou fém.). Voiture de louage qui stationnait dans une remise, plus luxueuse que celles qui stationnaient dehors. Vous aurez à faire des visites. Pour cela, vous prendrez une remise très propre qui, tous les jours, vous transportera de neuf heures du matin à minuit où bon vous semblera (Stendhal,Corresp., t. 1, 1808, p. 327).J'étais sur le perron cherchant à découvrir mon remise dans la foule (Mérimée,Lettres ctessede Montijo, t. 1, 1853, p. 364).
Voiture de grande remise; grande remise. Voiture de louage, automobile de location très luxueuse. Ce n'était pas ce que le Fénat avait rêvé, l'arrivée à Saint-Cloud en grande remise, du champagne plein la voiture; mais le repas fut charmant tout de même (A. Daudet,Sapho, 1884, p. 108).Un aspect original de la réglementation de la « grande remise » tient au fait que, la clientèle constituée en majeure partie d'étrangers préférant les voitures américaines, c'est en fonction de ces voitures que la commission nationale avait défini les caractéristiques exigées des véhicules (Jocard,Tour. et action État, 1966, p. 129).
IV. − TISS. Fil de remise. ,,Fil très fin à trois brins, avec lequel on fait les mailles des lices dans lesquelles sont passés les fils de la chaîne`` (GDEL).
Prononc. et Orth.: [ʀ əmi:z]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1260 sens? (État des revenus et des dépenses de la ville de Sens [Arch. Nat. J 385] ds Layettes du Trésor des Chartes, t. 3, éd. J. de Laborde, p. 538b: valeur de mise: VIIcXXVIII liv. [...] Valeur de remise: VIIxxXII liv. [...] Receite de mise [...] Receite de remise). A. 1. a) 1311 « action de mettre de nouveau dans un lieu » (A. J. Marnier, Ancien coutumier inédit de Picardie, Paris, 1840, p. 12: le coustume de Pontieu détermine que il le remetra au lieu [...] et, après le remise, il y mettera se main), attest. isolée; à nouv. 1511 (J. Lemaire de Belges, Illustrations de Gaule, l. 1 ds Œuvres, éd. J. Stecher, t. 1, p. 163: revocation et remise [...] en la maison paternelle); b) 1876 horlog. remise à l'heure (Viollet-Le-Duc, Conseil municipal de Paris, Procès-verbaux, n o34 ds Littré Suppl. 1877); c) α) 1896 sports (Almanach Hachette 1897, p. 403: remise au jeu après touche [au rugby]); 1928 remise en touche (Peiny-Perrier, Basket-ball ds Petiot 1982); 1935 remise en jeu (Match, 29 janv., p. 7 ds Grubb Sports 1937, p. 62); β) 1924 boxe (Montherl., Olympiques, p. 326: il riposte en remise du droit au flanc); d) 1964 remise à zéro (Lhoste-Pèpe); 2. a) 1482 dr. « grâce, réduction d'une peine » (Traité entre la France et le duc d'Autriche ds Isambert, Rec. gén. des anc. lois fr., t. 10, p. 895: les abolitions, remises et pardons faits et baillez par monsieur le duc Charles); 1870 (Littré: la remise de sa peine); b) 1819 relig. remise des péchés (Boiste); 3. a) ca 1513 « renvoi à plus tard » (G. Cretin, Œuvres poét., éd. K. Chesney, p. 224, 21); b) 1765 dr. remise de la cause à tel jour (Encyclop.); 4. a) 1611 « renonciation à une créance » (Cotgr.); 1765 remise d'une dette (Encyclop.); b) 1671 fin. (Pomey: Remise, change, salaire qu'on donne au banquier, pour faire tenir de l'argent où nous voulons); c) 1680 « réduction, rabais » (Rich.: Remise. Diminution, rabais); 1793 (F. Schwan, Nouv. dict. de la lang. fr. et all. ds FEW t. 10, p. 242a); d) 1790 fisc. « dégrèvement » (Marat, Pamphlets, Dénonc. Necker, p. 98); 1877 demande en remise (Littré Suppl.); 5. a) 1611 « action de mettre en possession de » (Cotgr.); b) 1690 fin. (Fur.: remises d'argent); 1804 remise du titre (Code civil, art. 1689, p. 309); 6. 1769 théâtre « reprise d'une pièce » (J.-J. Rousseau, Confessions, l. 10 ds Œuvres compl., Pléiade, éd. B. Gagnebin et M. Raymond, t. 1, p. 502). B. 1. a) Av. 1525 chasse « lieu où le gibier s'arrête » (G. Cretin, op. cit., p. 108); b) 1694 « taillis servant de retraite au gibier » (Ac.); 2. a) 1654 mar. « partie d'un port où l'on mettait les bâtiments désarmés » (Du Loir, Voyages, p. 43: les remises de ses Brigantins); b) 1659 « local où l'on abrite des voitures » (Duez, Dittionario italiano e francese ds FEW t. 10, p. 239b); 1735 carrosse de remise (Marivaux, Paysan parvenu, p. 275); av. 1747 p. ell., masc. remise « voiture de louage » (Vauvenargues, Ergaste ds Littré, § 10); 1790 voiture de remise (Le Moniteur, t. 3, p. 152); 1870 voiture de grande remise (Littré); c) 1876 ch. de fer « local où l'on abrite les locomotives » (Chabat t. 2); d) 1879 p. ext. « abri, débarras, hangar » (France, loc. cit.). Part. passé fém. subst. de remettre*. Au sens A 2 b, cf. le lat. chrét. remissa peccatorum « rémission des péchés » (IIIes. ds Blaise Lat. chrét.); au sens B 2 b, cf. l'angl. remise « voiture de remise » (1698 d'apr. NED), empr. au fr. Fréq. abs. littér.: 587. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 872, b) 857; xxes.: a) 812, b) 799. Bbg. Dossiers de mots... Néol. Marche. 1979, n o13, p. 77. − Quem. DDL t. 6 et (s.v. remise en touche), 10.