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RELENT, subst. masc.
A. −
1. Vx. ,,Mauvais goût que contracte une viande renfermée dans un lieu humide`` (Ac. 1798-1878). De la viande qui sent le relent, qui a un goût de relent, une odeur de relent (Ac. 1798-1878).
2. Mauvaise odeur persistante. Relents d'alcool, de graillon; relents du poêle. L'air pur et le parfum des fleurs nous seraient moins favorables que l'odeur de fosse d'aisance et le relent de charogne que nous respirons ici (Bloy, Journal, 1895, p. 188).Il s'y ajoute [à une senteur un peu aigre], quand on prend ses repas dans une cuisine (...), un relent graillonneux, qui est peut-être encore plus désobligeant pour l'amour-propre d'un jeune garçon (Romains, Hommes bonne vol., 1932, p. 293).Plutôt que de demeurer dans la salle d'attente où stagnait l'odeur infecte du cambouis mêlée aux relents du poêle, elle se promenait de long en large sur le quai (Daniel-Rops, Mort, 1934, p. 147).
P. ext. Odeur persistante. Le relent du cuir, bien qu'un peu fort, lui plaisait comme une marque de vie cavalière, noble (Adam, Enf. Aust., 1902, p. 313).Un relent de terre humide et de thym emplit la pièce. Les volets clos sont ensoleillés (Martin du G., Devenir, 1909, p. 188).
B. − Au fig., le plus souvent péj. Ce qui subsiste de quelque chose. Synon. trace, reste, soupçon.Suis-je condamné maintenant à suivre à la trace tout être qui portera en soi le plus vague, le plus lointain relent de mon aventure manquée (Alain-Fournier, Meaulnes, 1913, p. 334).Il y décelait [dans ma dissertation] les relents d'un catholicisme et d'un romantisme dont il m'exhorta à me nettoyer au plus vite (Beauvoir, Mém. j. fille, 1958, p. 314).
Prononc. et Orth.: [ʀ əlɑ ̃]. Ac. 1694, 1718: relent, ente, adj. ,,il n'est plus en usage au subst.``; dep. 1740: relent. Étymol. et Hist. 1. Ca 1215 « mauvaise odeur » ici, au fig. (Raoul de Houdenc, Eles, éd. M. Majorano, 102: li relens de la paresce); 1256 relent « endroit humide et nauséabond » (Aldebrandin de Sienne, Régime du corps, éd. L. Landouzy et R. Pépin, p. 111, 20); fin xives. relant « mauvaise odeur dans un lieu clos » (E. Deschamps, Dit des .IIII. offices ds Œuvres, éd. G. Raynaud, t. 7, p. 181, 185); 2. 1740-55 au fig. « ce qui subsiste de quelque chose » (Saint-Simon, Mém., éd. A. de Boilisle, t. 12, p. 15: elle avoit [Mmede Maintenon] de ces modesties qui sentoient fort le relent de son premier état). Subst. de l'adj. relent « qui a un mauvais goût, une mauvaise odeur de renfermé, d'humidité », att. de 1215 (Raoul de Houdenc, op. cit., 96) à 1718 (Ac.), issu du lat. lentus, qui signifiait non seulement « lent » mais aussi « tenace, visqueux » (d'où fr. lent « humide, moite, visqueux » att. de la 2emoit. du xvies. à Oudin 1660, également vivant dans les dial.), avec préf. de renforcement re-* exprimant prob. le fait que les objets ainsi qualifiés sont restés longtemps enfermés dans un lieu humide. Voir FEW t. 4, p. 253b et 255a. Fréq. abs. littér.: 169. Bbg. Alessio (G.). Saggio di etimologie francesi. R. Ling. rom. 1950, t. 17, pp. 200-201. − Pauli 1921, pp. 100-101.