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RELÂCHER, verbe
I. − Empl. trans.
A. − Diminuer la tension de. Synon. desserrer, détendre.Relâcher une corde, une courroie, un lacet, un ressort; relâcher les rênes. Le grand maigre (...) parut demander au chasseur s'il ne devait pas délier les prisonnières. L'autre relâcha encore un peu les nœuds (Pourrat, Gaspard, 1930, p. 236).Vérifier la raie des cheveux, resserrer puis relâcher sa cravate avec une minutie agacée (Malègue, Augustin, t. 2, 1933, p. 63).
MÉD. Relâcher la mâchoire, les muscles. Les détendre, les décontracter. Relâcher les intestins. Provoquer un relâchement intestinal. Je lui parlai de la nécessité de relâcher le ventre (pilules d'Anderson) (Michelet, Journal, 1857, p. 382).Absol. Purger légèrement. Ce remède relâche (Ac.1935).
CUIS. Rendre plus liquide. Relâcher une purée, une sauce. (Dict. xxes.).
B. − Au fig.
1. Donner du relâche, détendre, diminuer. Synon. amollir.Relâcher l'attention, l'esprit, la surveillance. Comme on le pressait, vers la fin, de relâcher quelque chose de la rigueur de sa vie à cause de son grand âge, il répondait que cet âge, au contraire, l'avertissait « qu'il falloit doubler la garde » (Sainte-Beuve, Port-Royal, t. 3, 1848, p. 501).V. acutesse ex.
2. Remettre en liberté. Synon. libérer.Relâcher un oiseau; relâcher un accusé, un captif, un otage, un prévenu; relâcher faute de preuves, sur parole. La Commune avait fait relâcher d'avance tous les prisonniers qui n'étaient pas accusés de choses politiques (Erckm.-Chatr., Hist. paysan, t. 2, 1870, p. 46).
3. Vieilli. Céder, abandonner quelque chose de ses droits, de ses prétentions, de ses intérêts. Il ne veut rien relâcher de ce qu'on lui doit. Combien voulez-vous relâcher du prix que vous demandez de cette étoffe? (Ac.). Et ça recommence! Et je relâche cent francs, et il réempoche les cent francs avec un sourire de victime (Courteline, Ronds-de-cuir, 1893, 3etabl., iii, p. 117).
II. − Empl. pronom.
A. − Se détendre. Le ventricule se relâche. Je plonge mon poignard dans le cœur de mon ennemi. Les bras du monstre se relâchent; il abandonne sa proie, s'affaisse, roule à terre, expire (Chateaubr., Natchez, 1826, p. 234).En même temps ses reins fléchirent et tous ses muscles se relâchèrent à la fois (Bernanos, Soleil Satan, 1926, p. 150).
B. − Au fig. Devenir moins actif, moins rigoureux; se laisser aller. Que de raisons il aurait eues de renoncer, de se relâcher, de se livrer aux mille et mille concessions quotidiennes, où l'âme ordinaire s'enlise! (Rolland, Beethoven, t. 1, 1937, p. 57).Vous vous tenez à peu près convenablement au réfectoire... Et puis de nouveau tout se relâche, vous recommencez à être insolent, chahuteur, menteur, à dégringoler avec une monstrueuse insouciance; tout à vau-l'eau, votre corps et votre âme (Montherl., Ville dont prince, 1951, I, 1, p. 858).
Se relâcher dans.On se relâche dans la pratique des devoirs, on se permet des satisfactions qu'on croit innocentes (Cottin,Mathilde, t. 1, 1805, p. 174).
Se relâcher de.Mon père, en voyant un tel amour, se relâcha de ses principes, et eut la faiblesse de consentir à cette union (Scribe, Varner, Mariage raison, 1826, i, 10, p. 392).
PÊCHE. Descendre les rivières, s'abandonner au cours de l'eau (d'apr. Baudr. Pêches 1827). Les anguilles retournent à la mer en automne. On dit qu'elles « se relâchent » (Pesquidoux, Chez nous, 1923, p. 71).
III. − Empl. intrans., MAR. Faire relâche. Relâcher dans un port. Tu sais comment s'accomplit le voyage du Nil: on remonte sous le vent, sans relâcher, sans descendre à terre pour visiter les monuments, jusqu'au point le plus éloigné de son itinéraire (Du Camp, Nil, 1854, p. 105).V. relâche ex. 2.
REM.
Relâcher, relâché, subst. masc.,pêche. ,,Manœuvre consistant, lorsque le flotteur suit le courant, à l'arrêter un court instant, puis à le laisser repartir`` (Pollet 1970). Sur le dernier relâcher en fin de coulée, le pêcheur ferre automatiquement (Schreiner1975, s.v. relâché).
Prononc. et Orth.: [ʀ əlɑ ʃe], (il) relâche [-lɑ:ʃ]. Ac. 1694, 1718: -lascher; dep. 1740: -lâcher. Étymol. et Hist. A. Trans. 1. ca 1170 « desserrer, adoucir » (Rois, éd. E. R. Curtius, p. 13, VI: E rendrez loenge [...] al halt Deu de Israel, si par aventure volsist relascher sa main, Ki tant est dure sur nus); 2. 1269-78 relachier « rendre la liberté (à quelqu'un) » (J. de Meun, Rose, éd. F. Lecoy, 20180); 3. 1580 p. métaph. « rendre plus lâche, distendre » (Montaigne, Essais, éd. P. Villey et V.-L. Saulnier, II, 15, p. 615: mais d'autant s'est depris et relaché le nœud de la volonté et de l'affection, que celuy de la contrainte s'est estroicy); 4. 1647 « apporter une certaine négligence (à ce qu'on fait) » (Descartes, Méditations métaphysiques, 3emédit., éd. A. Robinet, p. 31, 18: lorsque je relâche quelque chose de mon attention). B. Pronom. réfl. 1. 1230 « s'écarter, faire digression » (Gaidon, éd. F. Guessard et S. Luce, 9678); 2. 1580 « devenir plus lâche, moins tendu » (Montaigne, Essais, II, 35, p. 745); 3. 1588 « devenir moins rigoureux » (Id., ibid., III, 5, p. 862); 4. 1627 « devenir moins intense, moins ardent » (Malherbe, lettre à Racan ds Œuvres, éd. L. Lalanne, t. 4, p. 32); 5. 1640 « faiblir, cesser de soutenir son effort » (Perrot d'Ablancourt, trad. des Annales de Tacite, l. 12 ds Rich.). C. Intrans. 1580 mar. (Montaigne, Essais, II, 12, p. 495). Dér. de lâcher1*; préf. re-*. Fréq. abs. littér.: 515. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 1 031, b) 706; xxes.: a) 445, b) 663.