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RÉGENTER, verbe
A. − Empl. intrans.
1. Vieilli. Exercer les fonctions de régent (v. ce mot II C); enseigner. Geoffroy régentait au théâtre comme au collège (Thibaudet, Hist. litt. fr., 1936, p. 84).
2. P. anal. Diriger à la manière d'un régent. La maréchale de Luxembourg aurait désavoué une pareille élève [Mmede Genlis] qui, à côté de l'autorité, supprimait le charme, et qui, au lieu de plaire en avertissant, ne savait que régenter (Sainte-Beuve, Nouv. lundis, t. 4, 1862, p. 28).Un avocat est rompu à écouter les plus insipides arguties, tandis qu'un professeur toujours veut régenter (Barrès, Appel soldat, 1900, p. 184).
B. − Empl. trans.
1. Vieilli. Enseigner, diriger des élèves en qualité de régent (v. ce mot II C). Si M. Delteil n'eût pas promis à l'aînée des marchandes de modes de veiller à l'éducation de son fils, il aurait quitté depuis longtemps le collège de Laon, car il se sentait incapable de régenter ses élèves (Champfl., Souffr. profess. Delteil, 1853, p. 233).Peu après, quand la Myon Groisne, qui tenait l'école, mourut, elle vint prendre sa place dans le bourg et ne se mêla plus que de régenter les enfants (Pourrat, Gaspard, 1931, p. 264).
2. P. anal.
a) Vieilli. Diriger à la manière d'un régent au moyen de préceptes et de théories; faire la leçon. [Ils] avaient trouvé moquable et impertinent de voir des gens sans nulle pratique des affaires, et tout spéculatifs, quitter leurs livres pour régenter les princes et pour gouverner l'état comme leurs classes (Barante, Hist. ducs Bourg., t. 3, 1821-24, p. 328).
b) Péj. Diriger de manière autoritaire; aimer à dominer les autres; imposer ses vues. Oh! monsieur, s'écria la reine [Marie Stuart] (...). Il est gentil ton peuple? si tu voulais le régenter toi seul, il te goberait comme une fraise (Balzac, Martyr calv., 1841, p. 130).Une jeune épouse qui n'a pas son domaine familier, si petit soit-il, ressemble beaucoup à une esclave. On comprend la réflexion de cette nouvelle venue dans une ferme (...). La vie d'intérieur me répugne car je dois supporter la présence de ma belle-mère qui régente tout (Debatisse, Révol. silenc., 1963, p. 50).
c) Exercer une influence prédominante; dominer un système, un courant de pensée. Depuis que Rome ne commandait plus au monde par l'épée des légions, elle le régentait avec deux textes, le droit canonique et le droit romain (Michelet, Hist. romaine, t. 1, 1831, p. i).Elle a d'ailleurs peu de prétentions aux sciences, contente de régenter les lettres et les arts (Toulet, Nane, 1905, p. 123).
Prononc. et Orth.: [ʀeʒ ɑ ̃te], (il) régente [-ɑ ̃:t]. Ac. 1694, 1718: re-; dep. 1740: ré-. Étymol. et Hist. 1. a) 1416-22 trans. « gouverner, régner sur, diriger » (J. de Courcy, La Boucquechardière, Ars. 3514, f o255a ds Gdf. Compl.); b) ca 1485 absol. « gouverner, régner, être celui qui dirige » (Viel Testament, éd. J. de Rothschild, 250); 2. a) 1529 absol. « être professeur, enseigner » (Tory, Champfleury, I, III, 49 r ods Hug.); b) 1580 trans. « enseigner à, apprendre à, faire la leçon à (des élèves) » (Montaigne, Essais, II, IV, éd. P. Villey et V.-L. Saulnier, p. 364); c) 1remoit. xviiies. trans. « enseigner, apprendre (une matière) » (Saint-Simon, Mém., éd. A. de Boislisle, t. 24, p. 150); 3. 1588 trans. « dominer, mener » (Montaigne, op. cit., III, XIII, p. 1074). Dér. de régent*; dés. -er. Fréq. abs. littér.: 64.