Police de caractères:

Surligner les objets textuels
Colorer les objets :
 
 
 
 
 
 

Entrez une forme

options d'affichagecatégorie :
REFROIDIR, verbe
A. − Empl. trans.
1. Qqc. refroidit qqc. ou qqn
a) SC. ou TECHNOL. [Le suj. désigne un élément extérieur (mécanique, chimique, physique); le compl. désigne soit un corps solide ou liquide, soit un être vivant] Rendre froid, abaisser la température de. Synon. vx froidir.Lorsqu'on chauffe le verre jusqu'à la température de fusion et qu'on le refroidit brusquement, il devient excessivement cassant (A. Meyer, Art émail Limoges, 1895, p. 81):
De[s] techniques très précises (...) permettaient d'enregistrer la température de l'insecte [un papillon] à mesure qu'on le refroidissait... J. Rostand, La Vie et ses probl., 1939, p. 103.
b) En partic.
[Le suj. désigne un facteur climatique] Faire ressentir (à quelqu'un) une sensation de froid. Synon. geler, glacer.Tout cela n'empêchait pas la brume de vous refroidir jusqu'à la moelle des os (Erckm.-Chatr., Hist. paysan, t. 2, 1870, p. 14).
[Le compl. désigne un facteur climatique] Faire baisser la température atmosphérique de. Le paléolithique moyen est caractérisé par une nouvelle avancée des glaciers qui refroidit le climat et oblige l'homme à vivre en bordure de la ligne glaciaire et à se réfugier dans des abris naturels (Hist. sc., 1957, p. 1484).
2. Arg. Qqn refroidit qqn.Assassiner. Si tu fais le méchant, si tu cries, si tu appelles au secours (...) je vais te refroidir d'un coup de mon stylet, et je me sauve (Ponson du Terr., Rocambole, t. 5, 1859, p. 312).
3. Au fig.
a) [Le compl. désigne une pers.] Diminuer l'enthousiasme, l'ardeur de. Synon. décourager, glacer.Ces réflexions refroidirent peu à peu Madame de Vaubert à l'endroit du mariage projeté entre son fils et Mademoiselle de La Seiglière (Sandeau, Mllede La Seiglière, 1848, p. 38).Empl. pronom. Se refroidir avec qqn, à l'égard de qqn. Se montrer plus froid, moins bien disposé. La chanoinesse semble se méfier de moi, et se refroidir à mon égard (Sand, Consuelo, t. 2, 1842-43, p. 114).
b) [Le compl. désigne un sentiment] Diminuer l'intensité de. Refroidir l'enthousiasme, la joie, la passion (de qqn). Vous ne m'aimez plus, Arthur (...) j'ai cherché en moi tout ce qui pouvait avoir refroidi votre amour (Dumas père, Teresa, 1832, iv, 7, p. 208).Empl. pronom. Il l'avait beaucoup aimée dans les premiers temps de leur mariage. Cette ardeur s'était peu à peu refroidie, et maintenant il avait souvent des caprices (Maupass., Contes et nouv., t. 1, Rencontre, 1884, p. 936).
B. − Empl. pronom.
1. Qqc. se refroidit.Devenir froid (sous l'action de l'air ambiant). Dans les carafes, de l'eau bouillie qui achève de se refroidir (Renard, Journal, 1901, p. 645).La barre de fer que les compagnons, la journée finie, laissent se refroidir et brunir sur l'enclume (R. Bazin, Blé, 1907, p. 267).
En partic.
[Le suj. désigne une planète] Newton a calculé qu'une comète met cent mille ans à se refroidir (Hugo, Actes et par., 1, 1875, p. 531).La terre aurait donc commencé à se refroidir il y a cent millions d'années (H. Poincaré, Hyp. cosmogon., 1911, p. 213).
[Le suj. désigne la température atmosphérique ou ambiante d'un lieu] Du 2 au 8 octobre. − La température se refroidit chaque jour, mais demeure sèche (Maine de Biran, Journal, 1814, p. 21).La chambre s'était refroidie, il fallait du bois (Proust, Prisonn., 1922, p. 80).
2. Qqn se refroidit
a) Devenir froid (lors de certaines maladies ou à l'approche de la mort). Les blessés hurlaient, les morts se refroidissaient dans des postures cassées (Zola, Germinal, 1885, p. 1511).En même temps la peau se refroidit, le pouls devient de plus en plus misérable, et le malade succombe (Trousseau, Hôtel-Dieu, 1895, p. 164).
b) Être saisi d'une sensation de froid; prendre froid. En sortant, il se refroidit et est pris de rhume (Cadet de Gassicourt, Mal. enf., t. 1, 1880, p. 52).À cet instant je frissonnai; − je vais me refroidir, pensai-je; − certainement je me refroidis. − Et grelottant, je me levai pour rattraper les couvertures (Gide, Paludes, 1895, p. 128).
C. − Empl. intrans.
1. Qqc. refroidit.Devenir froid (sous l'action de l'air ambiant). Pendant que tu causes, ton café refroidit, mon pauvre homme (Bernanos, Crime, 1935, p. 1439).
2. Qqn refroidit.Devenir froid soit à la suite d'un abaissement de la température ou d'une maladie, soit à l'approche de la mort. Un engourdissement général saisit les membres d'Atala, et les extrémités de son corps commencèrent à refroidir; « Touche mes doigts, me disoit-elle, ne les trouves-tu pas bien glacés? » (Chateaubr., Génie, t. 2, 1803, p. 246).
3. Au fig.
a) [Le suj. désigne un sentiment] Diminuer d'intensité. Sa colère refroidit. Sa haine, seulement, que chaque instant aggrave, Ne refroidira pas comme fait une lave (Dumas père, Christine, 1830, ii, 9, p. 239).
b) Fam. Laisser refroidir qqc. Laisser en attente. (Dict. xxes.).
Prononc. et Orth.: [ʀ əfʀwadi:ʀ], [-ɑ-]. V. froid. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. A. Verbe trans. 1. a) ca 1200 « rendre froid » (Aiol, 613 ds T.-L.); b) 1690 « faire baisser la température de » (Fur.); 2. a) ca 1210 part. passé adj. « mort » (Folque de Candie, éd. O. Schultz-Gora, 5427); 1836 part. passé subst. « cadavre » (Vidocq, Voleurs, t. 1, p. xvj); b) 1828-29 refroidir qqn « le tuer » (Id., Mém., t. 1, p. 383); 3. a) ca 1355 « faire diminuer l'intensité, l'ardeur (d'un sentiment) » (Bersuire, Tite-Live, f o112 ds Littré); b) 1842-43 se refroidir à l'égard de qqn (Sand, loc. cit.). B. Verbe intrans. 1. ca 1160 « devenir moins chaud » (Eneas, éd. J.-J. Salverda de Grave, 1960); 2. 1580 « devenir froid, de quelque chose qui était chaud » (B. Palissy, Disc. admir., p. 366); 3. 1676 laisser refroidir (une réponse) (MmeDe Sévigné, Lettres, éd. M. Monmerqué, t. 4, p. 382). Dér. de froid*; préf. re-*; dés. -ir; cf. ca 1100 refreidier « se rafraîchir » (Roland, éd. J. Bédier, 2486). Fréq. abs. littér.: 418. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 646, b) 785; xxes.: a) 501, b) 501.