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RECRU, -UE, adj.
Littéraire
A. − Vieilli. Épuisé, à bout de forces. Synon. fourbu, harassé, rendu, rompu, vanné.Par pitié, ne racontez plus ces gastronomies anciennes à de pauvres diables affamés et recrus comme des chiens de chasse (Gautier, Fracasse, 1863, p. 61).Il était trop recru pour trouver, dans sa poitrine, l'haleine d'un hurlement (Duhamel, Passion J. Pasquier, 1945, p. 215).
B. − Recru de
1. Recru de fatigue. Épuisé, harassé de fatigue. Il arrivait affamé, recru de fatigue, mangeait comme un ogre et se couchait à neuf heures (Theuriet, Mais. deux barbeaux, 1879, p. 71).
2. Brisé, submergé par l'excès de. Recru de douleur. Et il continuait à faire l'espiègle, recru de sommeil, cramponné à son rôle (Bernanos, Imposture, 1927, p. 456).Vieil homme, recru d'épreuves, détaché des entreprises, sentant venir le froid éternel, mais jamais las de guetter dans l'ombre la lueur de l'espérance! (De Gaulle, Mém. guerre, 1959, p. 290).
Prononc. et Orth.: [ʀ əkʀy]. Homon. recrû et recrue, subst. Ac. 1694: -u, -üe; dep. 1718: -u, -ue. Étymol. et Hist. a) Ca 1100 recrëut « qui se rend, qui s'avoue vaincu » (Roland, éd. J. Bédier, 2088); b) 1176 recrëu « épuisé de fatigue (en parlant d'une personne) » (Chrétien de Troyes, Cligès, éd. A. Micha, 6085); ca 1185 recrëu « fatigué (en parlant d'un cheval) » (Alex. de Paris, Alexandre, I, 2566 in Elliott Monographs n o37, p. 58); 1624 [éd.] reccreu « épuisé de fatigue (en parlant d'une personne) » (Alex. Hardy, Procris, p. 317). Part. passé de l'anc. verbe (soi) recroire « cesser, se décourager, se lasser; renoncer (surtout au combat), s'avouer vaincu » (ca 1100, Roland, 3892, 3908), d'où « se fatiguer à l'excès (surtout en parlant d'un cheval) » (xiiies. [date du ms.], Des deux chevaux ds Fabliaux, éd. A. de Montaiglon et G. Raynaud, t. 1, p. 159), lequel est issu du b. lat. recredere « [se] rendre à merci », att. au ixes. ds des doc. carol., lui-même dér. de credere (croire). Fréq. abs. littér.: 44.