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RECOQUILLER, verbe trans.
Vieilli
A. − Empl. trans., peu usité. Retrousser, retourner en forme de coquille. Il y avait surtout un petit livre dont les pages étaient toutes recoquillées et toutes déchirées à force d'avoir été lues et relues par ce vieillard (Lamart., Tailleur pierre, 1851, p. 512).
Au part. passé. Les feuilles de quelques arbres croissent pliées (...) recoquillées, plissées comme un jabot (Mérimée, Lettres Mmede La Rochejacquelein, 1859, p. 193).
B. − Empl. pronom., fam. Synon. de se recroqueviller.
1. [Le suj. désigne une chose] Se replier, se rouler sur soi-même. En Germanie (...) le drap de dessus est toujours cousu à la couverture, et le drap de dessous, trop étroit, finit par se tordre et se recoquiller de manière à vous être très incommode (Chateaubr., Mém., t. 4, 1848, p. 200).
2. [Le suj. désigne un animé] Déjà, le long des murs, les blessés se recoquillaient, retirant leurs jambes et se serrant pour ne pas être écrasés (Erckm.-Chatr., Hist. paysan, t. 2, 1870, p. 251).
Proverbe, vieilli. ,,Il n'y a point de si petit ver qui ne se recoquille, si l'on marche dessus. Il n'y a point de si petit ennemi qui ne songe à se défendre et à nuire, quand on l'attaque`` (Ac. 1798-1878).
P. métaph. Cette ambition privative caractérise les individus qui n'ont pu s'épanouir à leur gré, et qui n'espérant nullement changer le monde autour d'eux, se recoquillent en eux-mêmes pour défendre au moins leur intégrité spirituelle et leur vie intérieure (Amiel, Journal, 1866, p. 54).
Prononc. et Orth.: [ʀ əkɔkije], (il se) recoquille [-kij]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. 2emoit. du xives. [mss] recoquillié « recourbé » (Guillaume de Digulleville, Pélerinage vie hum., mss Londres British Museum Addit. 25594 et BM Lyon 686, éd. J. J. Stürzinger, var. du vers 7968); fin xives.-déb. xves. [ms.] « retrousser en forme de coquille » (Jean Lefevre, Lamentations Matheolus, éd. A. G. Van Hamel, II, 262, var. du ms. B.N. fr. 1657: fait ses cheveus recoquillier); 2. 1834 pronom. fig. « se recroqueviller » (E. de Guérin, Journal, p. 25). Dér. de coquille*; préf. re-*; dés. -er. Ce mot connaît de nombreuses var., att. notamment dans les différents mss du Pélerinage vie hum. (v. 7968); cf. la forme recrequevillie qui a survécu (v. recroqueviller) ainsi que les formes anc. recroquillié, racroquillié respectivement att. dans des mss du xives. et de 1497 (v. l'éd. J. J. Stürzinger, v. 7968).
DÉR.
Recoquillement, subst. masc.Action de se recoquiller; résultat de cette action. Au fig. Tu dis que Du Camp me croyait mort; d'autres l'auraient pu croire. J'ai des recoquillements si profonds que j'y disparais, et tout ce qui essaie de m'en faire sortir me fait souffrir (Flaub., Corresp., 1853, p. 154). [ʀ əkɔkijmɑ ̃]. Att. ds Ac. 1762-1878. 1resattest. a) 1557 [éd.] « état de ce qui est recoquillé » (De Mesmes, Institutions astron., p. 207 ds Gdf. Compl.), b) 1853 au fig. (Flaub., loc. cit.); de recoquiller, suff. -ment1*.