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RECONDUIRE, verbe trans.
A. −
1. Accompagner une personne qui s'en va, s'en retourne, en l'escortant, en la guidant ou en lui assurant un moyen de transport. Synon. raccompagner, ramener.Le général m'a recommandé de vous cueillir en route et de vous amener pour le lunch. Il vous fera reconduire ce soir même (Maurois, Sil. Bramble, 1918, p. 238).Quels employés y a-t-il à l'agence qui soient disponibles pour reconduire le client à l'aéroport? (Jolley, Trait. inform., 1968, p. 59):
− Mon cocher va vous reconduire, dit le faux marquis. Et il la fit monter dans sa voiture, ajoutant: − Si vous avez besoin de moi, madame, n'hésitez pas à me le faire savoir... Ponson du Terr., Rocambole, t. 5, 1859, p. 262.
Empl. pronom. réciproque. Je crois que Maurice compte accompagner Lucien et Boncoiran à Nîmes. Vous voyez qu'on n'est pas pressé de se quitter les uns les autres et qu'on se reconduit pour être plus longtemps ensemble (Sand, Corresp., t. 4, 1861, p. 245).
[P. méton. du suj.] Lusignan demande à Richard la permission de les accompagner jusqu'aux chars qui doivent les reconduire à Ptolémaïs (Cottin, Mathilde, t. 2, 1805, p. 42).Rue de l'Université, chez toi... j'y couche, depuis avant-hier... le fourgon doit m'y reconduire, c'est convenu dans le prix (Martin du G., Thib., Épil., 1940, p. 781).
En partic.
Accompagner, par civilité, un visiteur qui prend congé. Synon. raccompagner.Reconduire jusqu'à la porte, sur le palier. Rouge de plaisir, la cantatrice reconduisit Adeline jusqu'à sa voiture, avec les démonstrations les plus serviles (Balzac, Cous. Bette, 1846, p. 349).
Accompagner une personne vers un lieu où elle se trouvait précédemment en usant de contrainte. Reconduire en prison, à la frontière. Si le bureau conclut à la censure avec exclusion temporaire, le député est reconduit à la porte du palais par le chef des huissiers (Lidderdale, Parlement fr., 1954, p. 293).
Arg., vieilli. Renvoyer à coups de pied, de poing. − D'où qu'tu sors? que j'te r'conduise à grands coups d'ribonis [« savates »] dans l'fion! (Bruant1901, p. 156).
Arg. (du théâtre), vieilli. Se faire reconduire. Se faire siffler par le public. Laissez donc, mon cher, une roulure! Le public va joliment la reconduire (Zola, Nana, 1880, p. 1099).
2. Conduire un animal, un véhicule à l'endroit où il se trouvait précédemment. Faites dire à mon cocher, reprit-elle, de reconduire ma voiture (Dumas fils, Dame Cam., 1848, p. 262).Quelquefois les animaux ne conviennent pas. C'est ce qui est arrivé avec le dernier lot qu'il a envoyé. Vous aurez à reconduire ces bêtes à Voussois (Queneau, Pierrot, 1942, p. 158).
3. Au fig. Faire revenir. Synon. ramener.La mystique profane lui paraît l'unique voie qui puisse reconduire l'homme moderne, non seulement à la mystique sacrée, mais à la foi elle-même (Du Bos, Journal, 1928, p. 209).En fermant l'avenir au sujet, elle [l'interdiction maternelle] le reconduit à ses comportements favoris (Merleau-Ponty, Phénoménol. perception, 1945, p. 187).
B. − DR. CIVIL, ADMIN. Renouveler ou proroger par reconduction. Reconduire qqn dans ses fonctions; reconduire un mandat, une mesure, un tarif. Le prix de journée en vigueur est automatiquement reconduit pour l'année à venir, sous réserve de modifications apportées par le préfet (Réforme hospit., 1959, p. 21).Il apparaît (...) dans le budget un large groupe de dépenses dit « services votés » (autorisations de programme et dépenses minimales de fonctionnement) que le parlement reconduit automatiquement (Belorgey, Gouvern. et admin. Fr., 1967, p. 195).
P. ext. Renouveler, refaire, maintenir (une situation, ce qui a déjà été fait, proposé). Synon. proroger.Reconduire une politique. Il s'enlisait dans sa tranquillité, s'opposait à lui-même les vertus flasques de l'attente qui reconduit éternellement ses projets (H. Bazin, Tête contre murs, 1949, p. 112).J'étais sûr que son projet, reconduit pour la métropole, n'y aurait même pas un commencement d'application (De Gaulle, Mém. guerre, 1956, p. 213).
Prononc. et Orth.: [ʀ əkɔ ̃dɥi:ʀ], (il) reconduit [-dɥi]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. A. 1. a) Ca 1200 « ramener quelqu'un chez lui » (Aye d'Avignon, éd. S. J. Borg, 1006: Tu nous i amenas, or nous en reconduis); b) 1667 spéc. « accompagner jusqu'à la porte un visiteur qui prend congé » (Molière, Le Sicilien, 12); 2. a) 1647 iron. « éconduire, chasser » (Scarron, À dame Guillemette ds Poésies diverses, éd. M. Cauche, t. 1, p. 282); b) 1830 reconduire qqn à la frontière (Vigny, Journal poète, p. 914). B. 1. 1910 « continuer, prolonger, maintenir » (Péguy, Notre jeun., p. 195); 2. 1954 dr. « proroger, renouveler par reconduction » (Lubrano-Lavadera, Législ. et admin. milit., p. 140: [loi] reconduite annuellement). Dér. de conduire*; préf. re-*. Cf. b. lat. reconducere « reprendre à loyer, relouer; se charger en retour ». Fréq. abs. littér.: 1 131. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 1 668, b) 2 293; xxes.: a) 1 822, b) 1 058.
DÉR.
Reconductible, adj.Qui peut être reconduit (supra B). La location [des ordinateurs] est, en effet, comprise dans les crédits de fonctionnement qui sont reconductibles d'année en année (Le Figaro, 1971ds Giraud-Pamart Nouv. 1974). [ʀ əkɔ ̃dyktibl̥]. 1reattest. 1963 (Le Monde, 8 déc., p. 8, col. 2: période reconductible de quatre-vingt-dix jours); dér. sav. de reconduire (d'apr. reconduct(ion)), suff. -ible (-able*).
BBG.Quem. DDL t. 21. − Vaganay (H.). Pour l'hist. du fr. mod. Rom. Forsch. 1913, t. 32, p. 146.