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RECOLLER, verbe
I. − Empl. trans.
A. −
1. Fixer à nouveau quelque chose sur ou à quelque chose avec de la colle. Caroline (...) s'occupait à recoller une feuille de papier sur la vitre brisée (Balzac,Double fam., 1830, p. 237).Décoller alors légèrement le bas [du lé de papier peint] et couper avec les ciseaux en suivant le trait, puis recoller définitivement en appliquant au mieux (Bonnel-Tassan1966, p. 158).
P. ext. Fixer à nouveau quelque chose à quelque chose. On dit que vous avez des baumes pour guérir (...), et que (...) vous auriez recollé la tête de l'amiral Colligny (Dumas père, Reine Margot, 1847, II, 1, p. 75).
2. [P. méton. du compl. d'obj.] Réparer (un objet) en fixant un ou plusieurs de ses éléments qui s'en étai(en)t détaché(s). Un boulet de trente-six, coupé en deux, a été parfaitement recollé au moyen du bitume de Maroc (Reybaud,J. Paturot, 1842, p. 30).Empl. part. passé. Ce billet de mille francs, domestique et familier, déchiré et recollé (Proust,Swann, 1913, p. 268).
Loc. fig., fam. Recoller les pots cassés, les morceaux. Arranger, réparer (une situation). Bagatelles tout cela, père Frach, (...) quand il s'agit, pour la police, d'empêcher l'effondrement de l'ordre établi du Trône et de l'Autel, d'en recoller tant bien que mal les morceaux et les miettes (Arnoux,Roi, 1956, p. 171).
Empl. pronom., vieilli. [Le suj. désigne une partie du corps] Se cicatriser. La plaie, la peau se recolle (Rob.). P. métaph. Mon cœur est brisé. Mais les morceaux en sont bons (...), et, avec un peu de temps, ils se recolleront, j'espère (Sand,Corresp., t. 3, 1849, p. 178).
3. Rapprocher quelque chose de quelque chose jusqu'à ce qu'on ne puisse plus les percevoir comme séparés. C'était la Douloire (...) qui recollait son grand corps mauvais aux murs de prison (Giono,Baumugnes, 1929, p. 156).Empl. pronom. Ses jambes se rejoignent, ses talons se recollent. Il s'immobilise, les joues fumantes (Renard,Lanterne sourde, 1893, p. 17).
B. − Fam. Mettre à nouveau (quelque part). Les Charbonnel (...) s'étaient levés pour prendre leur course. Mais la lourde main de Gilquin les recolla sur leur chaise (Zola,E. Rougon, 1876, p. 92).Voilà chacun vos deux sous. Dépêchez-vous de les prendre ou je les recolle dans ma poche (Zola,Germinal, 1885, p. 1238).Empl. pronom. J'ai aperçu le Pseudo donnant le bras à une petite dame. Puis, je me suis recollé au coin de mon feu (Flaub.,Corresp., 1874, p. 150).
C. − Rare, fam. Imposer à nouveau quelqu'un à quelqu'un. Vous auriez cent fois tort de faire ça, parce que Papa vous prierait d'aller enseigner ailleurs, et qu'il me recollerait peut-être un vieux type, désagréable, embêtant (J. Lévy,Gosses Paris, 1898, p. 5).
II. − Empl. intrans., SPORTS. Recoller (à qqn).Rejoindre le coureur ou le peloton de tête après avoir été distancé. Au 14etour, Van Rysselberghe qui nageait à l'arrière (...) recolle enfin (L'Auto, 29 juill. 1933, p. 3 ds Grubb Sports 1937, p. 61).À deux reprises décroché, il parvenait chaque fois à recoller au groupe (L'Équipe, 8 sept. 1969ds Petiot 1982).
III. − Empl. pronom. réfl. ou réciproque, pop. Se recoller ensemble, se recoller avec qqn.Se réconcilier, se remettre en ménage avec quelqu'un. − Oh! Impossible, mon petit. Jamais je ne me recollerai avec toi. − Pourquoi? bégaya-t-il, tandis qu'une contraction d'indicible souffrance passait sur son visage (Zola,Nana, 1880, p. 1334).L'amour et le métier ça ne va pas ensemble. Et puis, enfin, quarante jours, c'est pas l'éternité: on s'écrit et après on se retrouve, on se recolle (Colette,Vagab., 1910, p. 223).
REM.
Recollé, -ée, part. passé empl. adj.,pop., vieilli. Guéri, bien portant. Quand il fut à peu près recollé, les majors lui donnèrent son congé de convalescence (D'Esparbès,Tumulte, 1905, p. 163).
Prononc. et Orth.: [ʀ əkɔle], (il) recolle [-kɔl]. Att. ds Ac. dep. 1835. Étymol. et Hist. 1. 1382 « coller de nouveau ce qui s'est décollé » (Addition au compte du Clos des Galées de Rouen ds Compte du Clos des Galées de Rouen, éd. Ch. Bréard, p. 109); en partic. 1579 méd. recoler les os brisés (Paré, Anat., XVI, 35 ds Œuvres compl., éd. J. - Fr. Malgaigne, t. 2, p. 595); d'où 1877 pop. « recouvrer la santé » (Zola, Assommoir, p. 487: te voilà recollé, dit-il un jour au convalescent); 2. 1874 fam. « mettre quelque chose, quelqu'un, dans, sur » ici pronom. (Flaub., loc. cit.). Comp. du préf. re-* et de coller*. Fréq abs. littér.: 59.
DÉR. 1.
Recollage, subst. masc.Action de recoller. Recollage d'un contre-plaqué, d'un timbre (Rob.). En partic., pop. Action de se réconcilier, de se remettre en ménage avec quelqu'un. Quinze années, je crois, si l'on ne tient pas compte (...) des mouvements d'humeur passagers, des décollages, bientôt suivis de recollages (Arnoux,Roi, 1956, p. 19).[ʀ əkɔla:ʒ]. 1reattest. 1894 le recollage de la chair (Goncourt, Journal, p. 578); de recoller, suff. -age*.
2.
Recollement, subst. masc.a) Action de recoller. Possibilités [offertes par le magnétophone] de correction et de repiquage facile, par découpage et recollement de morceaux de bandes (Matras,Radiodiff. et télév., 1958, p. 44).b) Physiol., vieilli. Fait de se rejoindre, de se cicatriser. Il vaut (...) mieux (...) faire un amincissement localisé de la corne et l'assouplir pour hâter et favoriser le recollement des deux lèvres (Garcin,Guide vétér., 1944, p. 165). [ʀ əkɔlmɑ ̃]. Att. ds Ac. dep. 1878. 1reattest. 1834 le recollement de la peau (Journ. de méd. et de chir. pratiques, V, p. 363, titre ds Quem. DDL t. 8); de recoller, suff. -ment1*.
BBG.Brademann (K.). Die Bezeichnungen für den Begriff des « Erinnerns » im Alt- und Mittelfranzösischen. Tübingen, 1979, pp. 297-310. − Quem. DDL t. 5.