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REBATTRE, verbe trans.
A. − [Corresp. à battre1 et 2] Battre de nouveau.
1. [Le compl. d'obj. désigne un animé]
a) Frapper de nouveau à plusieurs reprises. La rage de la campagnarde se déchaîna éperdument, et retombant sur sa fille elle la rebattit jusqu'à perdre le souffle (Maupass.,Contes et nouv., t. 1, Aveu, 1884, p. 163).
Empl. pronom. réciproque. Et tout affaibli qu'il est par la perte de son sang et quoiqu'il se soit battu avec un quelconque pour ne pas se battre avec Champsaur, on sent dans le noir de son œil, la volonté sourde de se rebattre un jour avec Champsaur (Goncourt,Journal, 1886, p. 533).
b) Rebattre un record. Battre de nouveau (quelqu'un qui détient) un record. De jour, de nuit, sur l'eau, les records sont battus et rebattus (Jeux et sports, 1967, p. 1629).
2. [Le compl. d'obj. désigne un inanimé]
a) Frapper de nouveau avec un instrument.
AGRIC. Rebattre le blé. Le frapper de nouveau avec un fléau afin de séparer le grain de l'épi. Les fléaux frappent les épis de la première gerbe, tous sur la même alternativement et en cadence; puis passent sur la seconde et ainsi de suite jusqu'à la sixième. Les gerbes sont alors retournées sur place et rebattues; puis déliées et écartées pour être battues une troisième fois (Menon, Lecotté,Vill. Fr., 2, 1954, p. 82).
TECHNOLOGIE
Rebattre le fer. Le travailler de nouveau sur l'enclume. Ce cuirassier de l'industrie prenait au bout de ses longues tenailles la loupe incandescente et la soumettait au marteau. Battue et rebattue sous le poids de cette énorme masse, elle exprimait comme une éponge toutes les matières impures dont elle s'était chargée (Verne,500 millions, 1879, p. 74).
Rebattre une faux. L'affiler. Rares sont les ouvriers sachant bien rebattre une faux (Ballu,Mach. agric., 1933, p. 289).
b) JEUX. Rebattre les cartes. Les mêler de nouveau. V. carte ex. 5.
c) Rebattre la campagne, le pays. Parcourir de nouveau et en tous sens pour explorer, fouiller, rechercher quelqu'un ou quelque chose. Une fois la surprise passée, mon père a rebattu la campagne (Céline,Mort à crédit, 1936, p. 179).
VÉN. [Le suj. désigne une bête chassée ou le chien de chasse] Rebattre les/ses voies. Passer, repasser toujours au même endroit (d'apr. Duchartre 1973).
d) Au fig. Rebattre l'air. Faire de nouveau des mouvements désordonnés, inutiles. Reprendre son masque fermé et rebattre l'air de sa bottine (Goncourt,Journal, 1870, p. 580).
B. −
1. Spécialement
a) TAPISS. Rebattre un matelas. Ouvrir le crin ou la laine avec une carde afin de les faire gonfler de nouveau. Mes matelas ont été rebattus, et je dors comme un loir (Flaub.,Corresp., 1871, p. 219).
b) HÉRALD. Reproduire plusieurs fois une pièce de longueur. (Dict. xixeet xxes.).
2. Au fig. Répéter inlassablement, sans cesse. Rebattre cent fois la même chose. Rebattre sans fin ces phrases plates qui courent partout: « La vie est un songe ». « Il n'y a rien de stable ici-bas » (Musset,Confess. enf. s., 1836, p. 326).
Être rebattu de qqc.Être las d'en entendre parler. Le monde commence à être rebattu de l'éternelle chanson; il a écouté, non point patiemment, mais passionnément, tous les grands plaintifs depuis Job jusqu'à Childe-Harold (Sainte-Beuve,Nouv. lundis, t. 10, 1865, p. 156).Mais on est si rebattu de ces choses par tous les journaux français, que la rumeur en est déjà exportée (Mallarmé,Corresp., 1875, p. 81).
Rebattre les oreilles. V. oreille I B 1 b.Au part. passé. Monsieur l'inspecteur, continua le gouverneur, je puis vous raconter cette histoire aussi bien que l'abbé, car il y a quatre ou cinq ans que j'en ai les oreilles rebattues (Dumas père, Monte-Cristo, t. 1, 1846, p. 158).
Prononc. et Orth.: [ʀ əbatʀ], (il) rebat [-ba]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1181-90 rebatre « battre à plusieurs reprises » (Chrétien de Troyes, Perceval, éd. F. Lecoy, 3662); spéc. av. 1615 rebattre les oreilles (de qqn), avoir les oreilles rebattuës (de qqc.) (Pasquier, Recherches de la France, éd. 1665, p. 578 et p. 879). Dér. de battre*; préf. re-*. Fréq. abs. littér.: 34. Bbg. Reiner Doublets 1982, p. 61.