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REBÂTIR, verbe trans.
A. − [Le compl. désigne un inanimé concr.] Bâtir de nouveau (v. bâtir2). Synon. reconstruire.Rebâtir une ville; rebâtir sa demeure, sa maison. Vive le ciment et le verre transparent! Quand leur assemblage ne répond plus à des besoins nouveaux, on le jette à bas sans peine ni remords. On reconstruit. On repart. C'est une autre force: la force en expansion de ces grandes cités d'Amérique qui, tous les dix ans, rebâtissent leurs avenues et font peau neuve (L. Febvre,Face au vent, [1946] ds Combats, 1953, p. 34).À Paris, le pont Saint-Michel, bâti en pierre en 1373, s'était écroulé en 1408, puis, rebâti en bois, s'était effondré de nouveau en 1547, puis en 1616 (P. Rousseau,Hist. transp., 1961, p. 159).V. détruire ex. 1.
Empl. abs. Ce droit de blasonner les monuments, a fait détruire bien des édifices, uniquement pour en construire de nouveaux et satisfaire un vain orgueil. Chaque magistrat démolissait, rebâtissait, pour s'immortaliser (Michelet,Chemins Europe, 1874, p. 286).Treize mille deux cents maisons n'existent plus; les cinq sixièmes de Londres, depuis la tour jusqu'au temple, et depuis la Tamise jusqu'au nord, sont anéantis. Il faut rebâtir (Morand,Londres, 1933, p. 28).
Empl. pronom. passif. Les bergeries, les écuries, les vacheries, les laiteries, les granges se rebâtirent sur le modèle de mes constructions et de celles de M. Gravier, qui sont vastes, bien aérées, par conséquent salubres (Balzac,Méd. camp., 1833, p. 46).
B. − Au fig. [Le compl. désigne un inanimé concr. ou abstr.] Construire, fonder, faire exister de nouveau. Rebâtir sa fortune. Le siècle ne pouvait s'achever sans qu'il y eût une autre révolution, celle des ouvriers cette fois, un chambardement qui nettoyerait la société du haut en bas, et qui la rebâtirait avec plus de propreté et de justice (Zola,Germinal, 1885, p. 1256).Malgré les pertes et les douleurs, malgré la fatigue des hommes, rebâtissons notre puissance! Voilà quelle est, désormais, la grande querelle de la France! (De Gaulle,Mém. guerre, 1959, p. 56).
Empl. pronom. réfl. L'épreuve la plus rude avait été la mort d'Ottilie, il y avait trois ans maintenant, à un âge où il est malaisé de se rebâtir une vie et de fonder un nouveau foyer (Rolland,J.-Chr., Aube, 1904, p. 28).
En partic. [Le compl. désigne une manifestation de l'activité intellectuelle ou artist.] Il s'était imposé de se taire, tout en travaillant en cachette, la nuit, à cette œuvre caressée et chère où il mettait toute sa patience et toute son âme, la corrigeant, la retouchant, la reprenant, la démolissant et la rebâtissant; s'attachant et s'acharnant de préférence à ce rôle de femme qu'il traçait et remaniait sans se lasser (Goncourt,Ch. Demailly, 1860, p. 226).
Prononc. et Orth.: [ʀ əbɑti:ʀ], [-ba-], (il) rebâtit [-ti]. Martinet-Walter 1973 [ɑ], [a] (12/5). Att. ds Ac. dep. 1762. Étymol. et Hist. 1549 rebastir (Est.). Dér. de bâtir*; préf. re-; cf. l'a. fr. rebastir un plait « prendre une revanche » ca 1175 (Chron. Ducs Normandie, éd. C. Fahlin, 35078). Fréq. abs. littér.: 225. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 313, b) 332; xxes.: a) 380, b) 279. Bbg. Sain. Arg. 1972 [1907], p. 213.