Police de caractères:

Surligner les objets textuels
Colorer les objets :
 
 
 
 
 
 

Entrez une forme

options d'affichagecatégorie :
RÉAGIR, verbe intrans.
A. − [Corresp. à réaction A; le suj. désigne un inanimé]
1. MÉCAN. [Le suj. désigne un corps] Agir en retour sur (un autre corps). Un corps élastique réagit sur le corps qui le frappe (Ac.).
2. Se modifier sous l'action d'un agent externe.
a) BIOCHIM. On peut faire cette épreuve à l'iode radioactif après administration d'hormone thyréostimulante pour voir si les cellules sont ou non capables de réagir à cette excitation (Quillet Méd.1965, p. 471).
b) CHIM. M. Hofmann (...) fit réagir l'ammoniaque sur ces éthers et obtint tout d'abord les alcalis formés par M. Würtz (Berthelot, Synth. chim., 1876, p. 121).V. fluorhydrique dér. s.v. fluor ex. de Bourget.
c) PHYS. La lumière (...) peut déterminer physiquement (...) les mouvements de certains organismes; des infusoires ciliés, par exemple, réagissent à la lumière (Bergson, Évol. créatr., 1907, p. 72).
3. MÉD., BIOL. [Le suj. désigne un organisme] Avoir une/des réaction(s). Contre les agents traumatiques, l'organisme réagit par l'afflux de globules blancs et une prolifération cellulaire du tissu blessé de manière à remplacer les cellules atteintes dans leur intégrité (Garcin, Guide vétér., 1944, p. 12).V. défensif ex. 2.
B. − [Corresp. à réaction B; le suj. désigne un animé hum.]
1. Manifester un changement d'attitude, de comportement vis-à-vis de quelque chose. L'enfant fort réagit à une éducation molle en se faisant tyran, en asservissant son entourage à ses prétentions: c'est le « type star », actif et efféminé, tandis que l'enfant faible s'y enlise, donnant un « type timide » passif et efféminé (Mounier, Traité caract., 1946, p. 101):
1. Les choses n'avaient de valeur que dans la mesure de ses impressions. Elles avaient une valeur immense, dès qu'elles l'obligeaient à réagir, qu'il rît ou qu'il pleurât. Si elles l'obligeaient à changer d'attitude ou de résolution, elles avaient une valeur plus grande encore. Jouhandeau, M. Godeau, 1926, p. 141.
Ne pas réagir. Rester sans réactions. Un poste de radio qui, après avoir seriné en sourdine des mélodies sentimentales, annonça que, la veille, la peste avait fait cent trente-sept victimes. Personne ne réagit dans l'assistance (Camus, Peste, 1947, p. 1338).
2. Lutter, résister à quelque chose. Réagir contre l'injustice. Au fond, s'il reste immobile c'est qu'il [le Chinois] a trop de vertus natives et que son imagination s'atrophie à ne jamais avoir à réagir et à lutter (Faure, Hist. art., 1912, p. 180):
2. Ainsi suspendu entre deux obscurités, qui ouvrent deux infinis sous ses pas, celle de l'univers dont la nature reste si étrangère à la sienne, et celle de son inconscient d'où monte sans cesse l'action de puissances inconnues, l'homme, armé de sa lucidité, ne peut que les ressentir, les subir, agir et réagir sur elles. Huyghe, Dialog. avec visible, 1955, p. 413.
3. Avoir une influence sur quelqu'un, quelque chose. Quand les idées sont fausses en littérature, elles deviennent fausses en politique, voyez la littérature de la fin du XVIIIesiècle. La littérature et la politique se contrebalancent mutuellement, réagissent l'une sur l'autre (Chênedollé, Journal, 1812, p. 72):
3. ... si le chiffre des unités sociales a de l'influence sur la division du travail, ce n'est pas par soi-même et nécessairement, mais c'est que le nombre des relations sociales augmente généralement avec celui des individus. Or, pour que ce résultat soit atteint, ce n'est pas assez que la société compte beaucoup de sujets, mais il faut encore qu'ils soient assez intimement en contact pour pouvoir agir et réagir les uns sur les autres. Durkheim, Divis. trav., 1893, p. 243.
REM.
Réagisseur, subst. masc.,hapax, vx. Synon. de réacteur (vx), réactionnaire.Si les hommes qui jouent ce rôle étaient désintéressés, c'est-à-dire s'ils ne se proposaient que le plus grand progrès de l'humanité, ce seraient des héros; car c'est un vilain rôle que celui de réagisseur, et peu apprécié (Renan, Avenir sc., 1890, p. 384).
Prononc. et Orth.: [ʀeaʒi:ʀ], (il) réagit [-ʒi]. Att. ds Ac. dep. 1798. Étymol. et Hist. 1. a) 1516 alchim. « exercer une action sur un corps naturel » (Les Remonstrances ou la Complainte de Nature à l'Alchymiste errant, 461 ds Rose, éd. Méon, t. IV, p. 144: Comme le feu en l'air agist, Aussi l'air sur l'eau réagist), attest. isolée; b) 1771 phys. réagir contre « de deux ou plusieurs corps ou forces naturels, exercer une action réciproque » (Trév., s.v. réaction: le poids A agit autant contre le poids B, que celui ci réagit contre celui-là); c) 1774 physiol. « id. » tous les organes agissent et réagissent les uns sur les autres (Diderot, Réfut. Helvetius, p. 366); en partic. 1809 nerf non réagissant (Lamarck, Philos. zool., t. 2, p. 260); d) 1831 chim. [faire] réagir deux corps l'un sur l'autre (Becquerel, Mémoire ds Mém. Ac. sc., t. X, p. 272); 2. a) 1784 réagir sur qqc., qqn « exercer une influence réciproque » (Année lit., I, B ds Brunot t. 6, p. 1392), b) 1788 réagir contre qqc. « s'opposer à quelque chose » réagissant [...] contre la violence étrangère (Anon. ds Fér. Crit. t. 3); c) 1905 absol. ne pas réagir « demeurer impassible, être mou, indolent » (Rolland, J.-Chr., Adolesc., p. 262: il était glacé d'effroi. Mais il ne réagissait point); 1907 réagir à qqc. (Barrès, Cahiers, t. 6, p. 91). Empr. sous l'infl. deagir* au b. lat. reagere « pousser de nouveau », comp. du préf. re-* et de agere, v. agir. Fréq. abs. littér.: 842. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 765, b) 586; xxes.: a) 1 087, b) 1 955.