| ![]() ![]() ![]() ![]() RATIÈRE, subst. fém. A. − 1. Piège à rat. C'était dans le moulin, dans la petite salle empoussiérée, où trois planches s'appuyaient au mur, près de sacs pliés sur un boisseau; une ratière traînait devant la fenêtre (Pourrat,Gaspard, 1931, p. 221). − Loc. Être pris comme dans une ratière. Être pris au piège. Il souleva la chaire, dont l'entrée était très-étroite, et la laissa retomber sur lui, pris comme dans une ratière (Champfl.,Souffr. profess. Delteil, 1853, p. 34). − Arg. Prison. C'est trop tard, quand vous vous trouvez dans la ratière, pour gamberger s'il valait pas mieux aller à l'usine que de se mouiller (Pt Simonin ill.,1957, p. 243). 2. Au fig. Les plus célèbres banquiers de Paris ne se sont pas mis fictivement dans cette affaire comme dans quelques-unes de ces honteuses spéculations que je nomme, moi, des ratières; non, non, ce n'est plus cela; je ne me chargerais pas, moi, de colporter de semblables attrape-nigauds (Balzac,Gaudissart, 1834, p. 25).En politique, chacun est enfermé dans la ratière de son parti. Vous n'en sortez jamais et ne communiquez pas entre vous (Mauriac,Nouv. Bloc-Notes, 1960, p. 322). B. − Spécialement 1. INDUSTR. TEXT. Mécanisme qui commande les lames d'un métier à tisser. Au delà d'un tel nombre de lames, on les actionne par des mécanismes spéciaux appelées « ratières » ou « mécaniques d'armures » (Thiébaut,Fabric. tissus, 1961, p. 136). 2. MAR. ,,Fanal arrière d'un navire qui a un secteur lumineux très réduit (...) et qui est utilisé pour la navigation de nuit en ligne de file (...)`` (Le Clère 1960). Rien, pas même la lueur d'une ratière de queue! [pour se guider] (Chambe,Enlevez cales, 1935, p. 225). Prononc. et Orth.: [ʀatjε:ʀ]. Ac. 1694, 1718: -tiere; dep. 1740: -tière. Étymol. et Hist. 1. Ca 1250 (Bestiaire d'amour rimé, éd. A. Throdstein, 1369); 1657-62 fig. (Pascal, Pensées, éd. Brunschvicg, Boutroux, Gazier, section X, n o673); 1715 être pris comme un rat dans une ratière (Lesage, Gil Blas, éd. M. Bardon, L. 1, chap. 3, p. 14); 2. 1655 « métier avec lequel on fait la ganse » (doc. ds Mém. de la sté archéol. de Touraine, XLIX, p. 198); 3. 1899 « prison » (ds Esn.). Dér. de rat*; suff. -ière*. Fréq. abs. littér.: 11. |