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RATATINÉ, -ÉE, part. passé et adj.
I. − Part. passé de ratatiner*.
II. − Adjectif
A. −
1. [En parlant d'un inanimé concr., en partic. d'un fruit, d'un végétal] Qui a diminué de taille ou de volume, qui a perdu plus ou moins sa forme naturelle, ses couleurs ou sa consistance en se desséchant. Synon. racorni, rabougri.Arbre ratatiné; pomme ratatinée. Le jardin n'était rien moins qu'attrayant, à cette époque, avec ses taillis de plantes ratatinées et ses touffes de fleurs louches (Huysmans,Oblat, t. 1, 1903, p. 275).Il aperçut un arbre, dans un fond de cour, qui poussait ses branches tordues entre les fils électriques et un réseau de cordes à linge. Ses feuilles dures et ratatinées semblaient à demi-mortes de fatigue avant même de s'être pleinement ouvertes (Roy,Bonheur occas., 1945, p. 473).
2. Fam. [En parlant d'un inanimé abstr.] Qui a perdu de son intensité, de sa force; qui manque d'ampleur, de vigueur. Croyez-vous aux Mémoires de Morellet? − Quelque ennuyeux qu'ils soient, ses Mémoires aussi secs, aussi ratatinés que ceux de Bussy-Rabutin, pourront être curieux (Stendhal,Corresp., 1818, p. 74).Ce sont les mêmes idées, mais vieillies, ratatinées (Renan,Hist. peuple Isr., t. 4, 1892, p. 182).
B. −
1. [En parlant d'une pers.]
a) Fam. Tassé et émacié (par l'âge, la maladie, etc.). Synon. rabougri, rapetissé.Une toute petite femme courbée et ratatinée (Erckm.-Chatr.,Hist. paysan, t. 1, 1870, p. 60).Voûtés, cassés, ratatinés, raclant le gravier de leurs semelles, ils surprenaient d'abord par la faiblesse de leur taille (Druon,Gdes fam., t. 2, 1948, p. 241).
P. anal. Ramassé sur soi. Synon. recroquevillé.Minuscules, ratatinés, nous avancions toujours sous le haut soleil de midi et marchions encore, rabougris, sous le grand disque de la lune (Cendrars,Moravagine, 1926, p. 247).Je croyais le trouver l'oncle Arthur, ratatiné, repentant, tout à fait foireux, dans un recoin d'une caverne, traqué par trois cents gendarmes (Céline,Mort à crédit, 1936, p. 132).
b) Pop. Tué. − Eh bien? cria Mathieu (...). − Ratatinés, dit-il. − Tous? − Comment veux-tu que je le sache? J'ai pas compté (Sartre,Mort ds âme, 1949, p. 88).
2. [P. méton.]
a) [En parlant d'une partie du corps humain] Plissé et desséché (par l'âge, la maladie, etc.). Synon. racorni.On sent l'homme touché par le diabète: il a une pauvre figure ratatinée, qui a la diminution d'un fruit à la fin de l'hiver (Goncourt,Journal, 1893, p. 485).Heureux cet homme qui prit l'enfant Jésus dans ses bras, qui l'éleva dans ses deux mains (...) de ses vieilles mains tannées (...) De ses deux mains ratatinées. De ses deux mains toutes parcheminées (Péguy,Myst. charité, 1910, p. 45).
b) Au fig. [En parlant d'une fonction de l'esprit] Diminué, limité, étriqué. Intelligence ratatinée. La bourgeoisie n'aurait pas eu la force d'entreprendre (...) la révolution économique, si elle l'avait abordée d'une âme ratatinée (Jaurès,Armée nouv., 1911, p. 372).Ni le retour de Jacques ni la présence de Gise ne semblaient avoir touché les points sensibles de cette conscience ratatinée, devenue économe de toute réaction (Martin du G.,Thib., Mort père, 1929, p. 1308).
Prononc.: [ʀatatine]. Étymol. et Hist. V. ratatiner. Bbg. Quem. DDL t. 21, 28.