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RASSEOIR, verbe
A. − Empl. trans.
1. Qqn rasseoit qqn (sur qqc.).Remettre quelqu'un en position assise (sur quelque chose). Anton. relever.Il faut rasseoir ce malade, cet enfant (Ac.1835-1935).Saint-Antoine l'arrêta d'un tour de poignet, et lui posant ses deux mains puissantes sur les épaules il le rassit si durement que la chaise s'écrasa sous l'homme (Maupass., Contes et nouv., t. 2, St-Antoine, 1883, p. 197).
Empl. pronom. réfl. Rasseyez-vous! La marquise se rasseyait après s'être levée à demi (Ponson du Terr., Rocambole, t. 2, 1859, p. 463).Albertine n'eut que le temps de se rasseoir sur la chaise (Proust, Guermantes 2, 1921, p. 358).
2. Qqn rasseoit qqc. (sur qqc.).Anton. relever.
a) Replacer quelque chose (sur sa base, sur son fondement). Rasseoir une statue sur sa base (Ac.).Rasseoir une pierre (Ac.1798-1878).P. métaph. Par cela même, la constitution de l'État est ébranlée: Votre Majesté seule conserve la force de la rasseoir et de la raffermir sur ses bases (Chantelauze, 1830ds Rec. textes hist., p. 196).
Spécialement
AGRIC., rare. Affermir, stabiliser, retasser (des terres, des semailles, etc.). Les rouleaux ondulés sont (...) utilisés de préférence aux rouleaux lisses pour « rasseoir » au printemps les céréales d'automne ainsi que les prairies (Ballu, Mach. agric., 1933, p. 174).
MARÉCHALERIE. Affermir un fer vacillant (d'apr. Chesn. t. 2 1858). Rasseoir un fer au pied d'un cheval (Ac.).
b) Au fig., vx ou littér. [Le compl. désigne un état affectif ou intellectuel de la pers.] Faire redevenir calme. Synon. apaiser, rasséréner; anton. agiter, exciter.Je prends le lait d'ânesse pour rasseoir mes nerfs dans lesquels mon âme est enveloppée (Maine de Biran, Journal, 1818, p. 113):
... il marquait si peu de goût pour les enseignements, que je m'en étonnais, moi qui y mordais assez franchement quand je venais à bout de tenir mon corps tranquille et de rasseoir mes esprits grouillants. Sand, Maîtres sonneurs, 1853, p. 8.
B. − Empl. factitif ou pronom., vieilli.
1. [Le suj. désigne un liquide] Se reposer en laissant déposer des impuretés. Synon. usuel (se) décanter.Il faut laisser rasseoir ce vin (Ac.).Il faut faire rasseoir ces liqueurs (Ac.1798-1878).Ce vin a besoin de se rasseoir (Ac.1835-1935).En puisant de cette eau plein un bassin quelconque, et en la laissant se rasseoir et prendre son niveau, nous remarquions que toute la masse de liquide était faite d'un certain nombre de veines distinctes, chacune d'une couleur particulière (Baudel., Avent. Pym, 1858, p. 211).
2. Au fig., littér. Retrouver son calme, sa sérénité. Synon. s'apaiser, se rasséréner; anton. s'agiter, s'exciter.Et si ma vie se rassied et s'épure, si je parviens à réparer quelque chose autour de moi (Sainte-Beuve, Volupté, t. 2, 1834, p. 125).Je ne travaille pas encore tant que je l'aurais espéré, cependant mon esprit se rasseoit de plus en plus (Nerval, Corresp., 1854, p. 235).
Rem. gén. Le pron. réfl. est le plus souvent omis après faire et laisser: Je m'étais levé, mais il me fit rasseoir (Ac. 1935). V. aussi supra B.
Prononc. et Orth: [ʀaswa:ʀ], (il) rassoit ou rassied [ʀaswa], [-sje]. Att. ds Ac. dep. 1694. Conjug., v. asseoir. Étymol. et Hist. 1. Ca 1140 part. passé « calmées (en parlant des vagues) » (Pélérinage Charlemagne, éd. G. Favati, 572); ca 1270 de sens rassis « d'une façon calme, mûrie, pondérée » (Richard le Beau, 1981 ds T.-L.); 2. 1176-81 verbe pronom. « s'asseoir de nouveau » (Chrétien de Troyes, Chevalier Lion, éd. M. Roques, 655); 3. fin xiies. « remettre à sa place » (Moniage Guillaume, éd. W. Cloetta, II, v. 1675); 4. 1306 part. passé « se dit de gâteaux qui ne sont plus frais » (Guillaume Guiart, Royaux Lignages, éd. Wailly et Delisle, 19705); 1549 pain rassis (Est.); 5. ca 1393 « s'épurer en se reposant (en parlant de liquides) » (Le Ménagier, II, 268). Dér. de asseoir*; préf. r(e)-*. Fréq. abs. littér.: 683. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 577, b) 1 459; xxes.: a) 1 165, b) 927.