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RASSASIER, verbe trans.
A. −
1. Satisfaire pleinement la faim de quelqu'un.
Au passif. Quand la multitude fut rassasiée de vin et de viande, on la soûla de spectacles et de combats (Michelet, Hist. romaine, t. 2, 1831, p. 273):
La plupart ne reparaissent jamais. J'en ai vu pourtant revenir. Ils avaient froid dans le ghetto, et ailleurs ne s'étaient pas réchauffés; ils avaient eu l'étrange idée d'avoir eu faim, un jour, chez des gens déshabitués de manger, et ailleurs ils n'avaient pas été rassasiés... Tharaud, Jument err., 1933, p. 89.
Empl. pronom. Je puis me contenter des écorces moussues (...) Plus d'une fois je m'en rassasiai durant ces jours calamiteux (Jammes, Rom. du lièvre, 1903, p. 32).
2. Absol. Il y a des mets qui rassasient d'abord (Ac.1835, 1878).
3. [P. méton.] Synon. de assouvir.Salut! Vois, l'on t'apporte et la table et le pain: Sieds-toi. Tu vas d'abord rassasier ta faim (Chénier, Bucoliques, 1794, p. 207).Bien peu de gens dans la ville du Seigneur mangeaient vraiment à leur faim. Si tout le monde avait eu l'idée absurde de rassasier son appétit, que serait-il arrivé? (Tharaud, An prochain, 1924, p. 204).
B. − Au fig.
1. Rassasier qqn de.Satisfaire les désirs, les aspirations, les passions de quelqu'un. Synon. combler.
Au passif. Il m'est arrivé, comme à beaucoup, d'être rassasié de sublime, et d'observer ce petit monde si exactement gouverné (Alain, Propos, 1921, p. 273).
Empl. pronom. Bernoulli demanda (...) qu'on gravât sur son tombeau une spirale logarithmique au-dessus de l'inscription (...). Cette spirale merveilleuse, écrit-il, me plaît si étonnamment par ses propriétés singulières et admirables, que je puis à peine me rassasier de sa contemplation (Gds cour. pensée math., 1948, p. 441).
2. Au passif. Être satisfait jusqu'au dégoût. Synon. être comblé, gorgé, repu, saturé, soûlé.C'est un événement sinistre qu'un mariage sans amour. Ceux qui sont rassasiés du mariage parce qu'ils l'ont trop savouré, qui s'arment pour le détruire parce qu'ils l'ont épuisé, ceux-là se plaignent, se récrient, s'élèvent à tort contre la société (Gozlan, Notaire, 1836, p. 92).Je suis rassasié de bavardage, car si tu as raison, c'est que je préfère me taire (Nerval, Faust, 1840, 2epart., p. 127).
Prononc. et Orth.: [ʀasazje], (il se) rassasie [-zi]. Att. ds Ac. dep. 1694. Conjug., double -i- aux 2 premières pers. du plur. de l'imp. de l'ind. et du subj. prés.: (que) nous rassasiions, (que) vous rassasiiez. Étymol. et Hist. Ca 1220 intrans. rasasier fig. « combler, satisfaire pleinement » (Gautier de Coinci, Mir., éd. V.-F. Koening, I Mir 12, 33: Si doucement l'en commenie Que toz li cuers l'en rasasïe); b) xiiies. (?) xives. au propre (Renart, éd. E. Martin, IX, 106, var. des mss C et M: char [...] davoine rasazïee). Dér., à l'aide du préf. re-*, de l'a. m. fr. assasier (autre forme assaisier) « rassasier, satisfaire la faim de quelqu'un (au propre et au fig.) » (att. de ca 1170, Rois, I, 6, éd. E. R. Curtius, p. 6, à la fin du xves., Molinet, v. Gdf.), lui-même dér., à l'aide du préf. a-1* de l'a. m. fr. sacier (francisation plus complète saisier) « satisfaire pleinement » (att. de fin xes., Passion, éd. d'Arco Silvio Avalle, 98, au xvies., v. Gdf., s.v. satier), francisation du lat. satiare, de même sens (dér. de satis « assez, suffisamment »); cf. également un autre dér. de sacier, ressasier (resaisier) att. de la fin du xiies. (Sermons St Bernard, 7, 8 ds T.-L., s.v. resasiier), à Oudin 1660, v. T.-L., s.v. rassaisier, rassassiier et resassiier, et FEW t. 11, p. 239. Fréq. abs. littér.: 530. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 731, b) 618; xxes.: a) 812, b) 807.