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RAMONER, verbe trans.
A. − Qqn1ramone qqc.2Débarrasser de la suie qui y est déposée, l'intérieur d'un conduit de cheminée, d'un appareil, d'un tuyau, par raclage ou par un autre moyen. Des morceaux de suie enflammée tombèrent (...) le feu était dans la cheminée, qu'on ne ramonait jamais (Zola, DrPascal, 1893, p. 321).On entend un ramoneur qui crie du dehors: « Ramonez vos cheminées, jeunes dames, du haut en bas » (A. France, Com. femme muette, 1912, I, 2).Il faut de temps à autre ramoner les tuyaux de poêle avec une brosse spéciale ou hérisson qui est fixée au bout d'un long manche souple (Lar. mén.1926, p. 316).
Empl. abs. Ramoner bien, mal. Un jeune Savoyard courant le pays et cherchant des cheminées à ramoner (Hugo, Misér., t. 1, 1862, p. 210).
Empl. pronom. passif. La prudence exige que les cheminées se ramonent tous les ans (Lar.19e).
B. − Qqn1, qqc.1ramone qqc.2ou qqn2.P. anal.
1. de mouvement et de résultat. Nettoyer le conduit d'une chose quelconque. Synon. déboucher, désobstruer, racler, récurer; anton. boucher, bloquer, encrasser, obstruer.Ramoner une pipe. [MmeFromont] (...) aurait voulu épousseter les feuilles, ramoner les vieux arbres (A. Daudet, Fromont jeune, 1874, p. 62).Le voltigeur-savetier ramonait sa trogne d'un index actif (Adam, Enf. Aust., 1902, p. 267).
2. de mouvement
a) Actionner quelque chose de haut en bas. V. chignolle ex. 1.Part. passé en empl. adj. Actionné de haut en bas. Valse de Méphisto, de feu Liszt! Harpes ramonées du haut en bas (Willy, Bains de sons, 1893, p. 150).
Qqc.1ramone qqc.2Monter et descendre; aller et venir de haut en bas. Le matin (...) il restait un gros quart d'heure plié en deux, toussant (...) et lâchant de la pituite, quelque chose d'amer comme chicotin qui lui ramonait la gorge (Zola, Assommoir, 1877, p. 695).
b) SPORTS (alpin.). Escalader l'intérieur d'une cheminée à la façon des ramoneurs, en prenant appui sur les deux parois qui se font face. Une cheminée que Simond ramone en un clin d'œil (C.A.F., Annuaire, 1885ds Petiot 1982).
Empl. intrans. Cheminées étroites. Le grimpeur ramone par opposition des genoux et du dos (Gautrat1970).
c) Loc. vulg. Ramoner la cheminée (d'une femme) et p. ell., ramoner (une femme). Avoir un rapport sexuel avec elle. Les frangines n'étaient pas à la veille de faire la malle à Garcia, car il les ramonait pendant deux plombes sans prendre son pied (Le Breton1960).France fusille la matonne du regard. « Encore une refoulée. Son mec doit pas souvent lui ramoner la cheminée » (J. Cordelier, La Dérobade, 1976, p. 43 ds Cellard-Rey 1980).
3. de résultat, pop., vieilli, empl. pronom. réfl. Se ramoner (l'estomac). S'administrer un purgatif ou un vomitif. Ce matin, MlleAbbatucci a été purgée d'autorité (...). La princesse, en sa qualité d'Italienne, aime et favorise les purgations; elle prétend même qu'en se ramonant ainsi, on pue moins (Goncourt, Journal, 1874, p. 1008).
Part. passé en empl. adj. Épuré, purifié. Le sang circule mieux dans les artères ramonées (...) Publicité pour le dépuratif Richelet (L'Œuvre, 12 févr. 1941).
C. − Au fig., arg.
1. Qqn1ramone (qqn2).Gronder quelqu'un, le réprimander vivement. La femme (...) qu'est-ce qu'elle m'a ramoné! (...) Ça fait quatorze cinquante [de taxi]? Ah! Ah! vous profitez [de ce que mon mari était gris] (Simonin, J. Bazin, Voilà taxi!, 1935, p. 85).Qu'est-ce qu'on avait ramoné au petit Marcel quand on s'était aperçu qu'il avait oublié la dingue et les calibres dans la tire (Le Breton1960).
Se faire ramoner.,,Recevoir une remontrance`` (Sandry-Carr. 1963).
2. Qqc.1ramone (qqn2).Faire un effet pénible, démolir quelqu'un moralement. Synon. lessiver.De prendre conscience de la conduite de cave qu'il vient d'avoir, Arnaud, ça le ramone complètement (Simonin, Du mouron pour les petits oiseaux, 1960, p. 83 ds Cellard-Rey 1980).
Se faire ramoner. Se faire lessiver, nettoyer, se faire mettre à sec. Il me revenait en mémoire les michetons qu'on avait essorés [à la passe anglaise], (...) leurs tics mêmes, quand ils se faisaient ramoner sur un gros coup (Simonin, Touchez pas au grisbi, 1953, p. 186).
Prononc. et Orth.: [ʀamɔne], (il) ramone [-mɔn]. Ac. 1694-1740: -onner; dep. 1762: -oner; exception aux 209 verbes dér. de mots en -on qui s'écrivent avec 2 n: abandonner, claironner, chiffonner, etc. Selon Littré: ,,il faudrait partout suivre l'uniformité et le mieux serait de ne mettre qu'une n``. Étymol. et Hist. 1. Ca 1210 « balayer » (Raoul De Houdenc, Songe de Paradis, 273 ds A. Scheler, Trouvères belges, t. 2, p. 210) − 1688 Miege: 2. ca 1360 « maltraiter, frapper à tour de bras » (Chevalier au Cygne, éd. Reiffenberg, 9557), conservé dans certains parlers régionaux dans des sens proches: « rosser [littéralement avec le ramon « balai »] », « traiter rudement », p. ext. « faire des remontrances » (FEW t. 10, p. 42), d'où 1812 « gronder, bougonner » (Boiste); 3. 3etiers xves. empl. avec équivoque sexuelle (Devinettes fr. du M.-A., 544 ds Z. rom. Philol. t. 100, p. 265); 1516 « nettoyer le tuyau d'une cheminée » (Archives des Quinze-Vingts, 6221, fol. 82 ds Mém. de la Soc. de l'Hist. de Paris, t. 13, p. 181); 4. 1874 « faire prendre une purgation » (Goncourt, loc. cit.). Dér. avec dés. -er de l'a. fr. ramon « balai » (ca 1300 Gloss. lat. fr., ms. Montp. H 110, f o236 r ods Gdf.), conservé dans certains parlers région. (v. FEW t. 10, p. 41), dér. de l'a. fr. raim « rameau », v. rame. Fréq. abs. littér.: 31.