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RAMOLLIR, verbe trans.
A. − Rendre quelque chose mou ou moins dur. Synon. amollir; anton. affermir, durcir, raffermir.
1.
a) Qqn1ramollit qqc.2Il paroît que cet organe produit une liqueur nécessaire à cette chenille pour ramollir le bois dont elle se nourrit (Cuvier,Anat. comp., t. 3, 1805, p. 339).− « Dès que vous aurez le liquide?... » − « Eh bien, j'y trempe mes œufs... juste assez pour ramollir la coquille sans gâter l'œuf! (...) » (Martin du G.,Thib., Mort père, 1929, p. 1347).
En partic., vx. Ramollir le frein. Tendre moins le frein, le relâcher. Synon. desserrer, donner du mou*.P. métaph. Pour serrer tour à tour ou ramollir le frein, Pour garder du complot la fortune du maître (Lamart.,Chute, 1838, p. 986).
FAUCONN. Ramollir un oiseau. Redresser son pennage au moyen d'une éponge trempée (d'apr. Ac. et Baudr. Chasses 1834).
b) Qqn1ramollit qqc.2par/dans qqc.3Elle ne trouva rien dont elle pût manger en conscience, qu'un morceau de gros pain noir et si dur, qu'elle fut obligée de le faire ramollir dans de l'eau chaude (Montalembert,Ste Élisabeth, 1836, p. 49).
[P. ell. du compl. dir.] On découpe au canif, du celluloïd en feuille; on le tord en ramollissant par plongée dans l'eau chaude ou passage d'un fer modérément chauffé (Rousset,Trav. pts matér., 1928, p. 72).
2. Qqc.3ramollit qqc.2L'eau de pluie s'infiltre dans les joints, ramollissant la fondation et rendant le pavé mobile (Bourde,Trav. publ., 1929, p. 157).Et voilà maintenant, jeune homme, qu'elle m'aspire à mon tour, je me sens fondre et disparaître dans cette gueule vorace, elle ramollit jusqu'à mes os (Bernanos,M. Ouine, 1943, p. 1552).
3. Empl. pronom. Qqc.2se ramollit.Devenir mou ou moins dur. L'opiun de bonne qualité est en masses denses, opaques, même sur les bords des petits fragmens, se ramollissant entre les doigts (Kapeler, Caventou,Manuel pharm. et drog., t. 2, 1821, p. 492).Les corps sapides (...) qui sont traités à l'eau se ramollissent, se dissolvent et se réduisent en bouillie (Brillat-Sav.,Physiol. goût, 1825, p. 124).Quand on sème du blé niellé, les grains altérés se gonflent, se ramollissent et se pourrissent (Coupin,Animaux de nos pays, 1909, p. 444).
B. − Au fig. Faire perdre sa consistance à quelque chose; rendre quelqu'un moins énergique, lui ôter sa vigueur. Synon. amollir, avachir; anton. affermir, endurcir, raffermir.
1. Qqc.1ramollit qqn2/qqc.2L'affection des enfans, le soin de la maison et l'avancement de la famille, relâchent, détrempent, ramollissent la vigueur du plus généreux esprit qui puisse être (Borel,Champavert, 1833, p. 116).La bonté ramollit peut-être, et c'est ce qu'on peut dire de plus fort contre elle (Renard,Journal, 1901, p. 625).Parfait, à la princesse: Qu'avez-vous? Vous pleurez? Alarica: Je n'ai rien. Laissez-moi. Le Cardinal, au roi: Surtout, n'allez pas vous laisser ramollir. Les larmes de la femme moisissent le cœur de l'homme (Audiberti,Mal court,1947,II, p. 156).
2. Rare. Qqn ramollit qqc.2[Le compl. désigne une partie du référent du suj.] Alors, dit-il, Alors j'ai ramolli mon ancien caractère. Je n'ai plus regardé pour voir au ministère Quels hommes ou quels noms secondant mon désir, Nous avaient fait à tous un merveilleux loisir (Mussetds R. des Deux Mondes, 1832, p. 112).
3. Empl. pronom.
a) Qqc.2(le cerveau) se ramollit.Perdre ses facultés, son énergie, sa vigueur. Synon. s'amollir.Moi, j'en ai connu un comme ça, que son cerveau se ramollissait... Ça se fondait tout, là-dedans (Pagnol,Fanny, 1932, I, 1ertabl., 2, p . 14).
b) En partic. Qqn se ramollit.Devenir idiot. Il me paraît que je me ramollis, et que toutes les ambitions viriles m'ont quitté (Amiel,Journal, 1866, p. 199).Je ne sais écrire, ni vouloir, ni rêver, ni penser. Je m'abêtis, je me ramollis, je me racornis (G. Fourment,Corresp.[avec Valéry], 1888, p. 60).
REM.
Ramollissable, adj.Qu'on peut ramollir. Substance ramollissable. On a cherché à faire une poterie dont la pâte soit seulement ramollissable en biscuit (Al. Brongniart, Arts céram., t. 1, 1844, p. 202).
Prononc. et Orth.: [ʀamɔli:ʀ], (il) ramollit [-li]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. a) 1520 « rendre mou » (Le Guidon en francoys, 307b, éd. 1534 ds Rom. Forsch. t. 32, p. 143); b) 1549 adj. et subst. méd. ramollissant (Tagault, Inst. chir., p. 621 ds Gdf. Compl.); c) 1585 au fig. (N. Du Fail, Contes d'Eutrapel, éd. J. Assézat, t. 2, p. 116: d'avoir [...] ramoli la fureur de Saür son ennemy); 2. 1869 « devenir imbécile, par ramollissement du cerveau » (Littré). Dér. de amollir*; préf. re-*; cf. ant. ramoulïer (1360-70, Baudoin de Sebourc, XIX, 194 ds T.-L.) et ramollier (1422, Alain Chartier, Quadrilogue, éd. E. Droz, p. 60). Fréq. abs. littér.: 24. Bbg. Notes de lexicogr. critique. Trav. Ling. Litt. Strasbourg. 1986, t. 24, n o1, p. 228.