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RAMEAU, subst. masc.
A. −
1. Division, ramification d'une tige, d'une branche d'arbre; petite branche. Dans les rameaux fleuris Les oiseaux s'appelaient avec de petits cris (Bouilhet, Melaenis, 1857, p. 76).La route jonchée de rameaux morts (Beauvoir, Mandarins, 1954, p. 354):
1. ... [ces grands hêtres] sont si chargés de rameaux, et ces rameaux ramifiés encore par filaments sont si chargés de feuilles, qu'on aperçoit à peine, à travers le réseau de leur ramure, l'étang limpide qui brille en bas sous les peupliers. Lamart., Nouv. Confid., 1851, p. 133.
SYNT. Rameau cassé, desséché, flétri; rameau de chêne, de lierre, de sapin; rameaux épais, flexibles, frêles, frémissants, nus, vivaces; longs, lourds, vastes rameaux; jeunes rameaux; les rameaux se balancent, s'étendent.
2. Locutions
a) Rameau d'olivier, rameau vert
[P. allus. au rameau rapporté par la colombe à Noé, annonçant la fin du Déluge] Christophe Colomb I: Je suis la colombe dans sa main. Qu'il ouvre la main et je partirai et du rivage inconnu là-bas c'est moi qui lui rapporterai un rameau vert (Claudel, Chr. Colomb, 1929, 1repart., p. 1155).
[Symb. d'espoir, de paix] Cette simple remarque, dans le silence qui l'entoure, est pour notre obstiné le rameau d'olivier. Elle lui fait aussitôt reprendre courage (Sarraute, Ère soupçon, 1956, p. 90):
2. Un jour l'Émir de Qalaat reçut une ambassade des chrétiens de Tripoli, désireux d'établir avec lui des rapports de bon voisinage. Il accueillit avec empressement ces porteurs du rameau vert, car il ne rêvait que de jouir en paix de ses richesses, de ses beaux jardins et de son harem... Barrès, Jard. Oronte, 1922, p. 13.
b) Rameau d'or
[P. allus. au rameau d'or qu'Énée doit trouver pour pouvoir descendre aux Enfers] N'y a-t-il pas aussi un rameau d'or pour me guider et m'ouvrir les grilles? (Butor, Modif., 1957, p. 180).
− Dans le domaine des traditions, des symb.
Gui, branche de gui. Si le rameau d'or, déjà brandi dans les vallées de la préhistoire, s'est distribué triomphalement dans nos forêts druidiques, il s'éparpille aujourd'hui encore dans la pluie scintillante des étrennes (Dévigne, Légend. de Fr., 1942, p. 100).
[Symb. d'immortalité ou de sagesse] La loi des lois est qu'il faut penser ce qu'on ne sait pas par ce qu'on sait. Remontant, avec ce rameau d'or, jusqu'aux pensées de nos naïfs ancêtres, je comprends que la magie fut la première physique (Alain, Propos, 1921, p. 333).
3. RELIG. CHRÉT.
a) Dimanche, fête, jour des Rameaux, et p. ell., les Rameaux. Dimanche, fête, jour commémorant l'entrée triomphale du Christ à Jérusalem acclamé par la foule agitant des palmes, se situant le dimanche avant Pâques et comprenant en particulier une procession et une bénédiction de petites branches d'arbres ou d'arbustes de diverses espèces selon les régions (buis surtout). Synon. Pâques fleuries, dimanche des palmes (v. palme1).Cérémonie, procession des Rameaux. Je viens de suspendre à mon bénitier le rameau bénit. C'était hier les Rameaux (E. de Guérin, Journal, 1835, p. 56).Les enfants viennent pour le jour des Rameaux, de tous les villages chercher le buis des ancêtres (Barrès, Cahiers, t. 4, 1906, p. 204).C'était le 21 mars 1728, le dimanche des Rameaux et le premier jour du printemps (Guéhenno, Jean-Jacques, 1948, p. 42).
Expr. fig. et pop. Faire Pâques avant (les) Rameaux. Avoir des relations sexuelles, attendre un enfant avant le mariage. (Ds France 1907).
b) Petite branche d'arbre ou d'arbuste relative à cette commémoration. Rameau (de buis); bénédiction des rameaux. Recevoir les rameaux des mains du Saint-Père (Goncourt, MmeGervaisais, 1869, p. 81).V. supra ex. de E. de Guérin.
B. − P. anal.
1. Division d'une chose concrète. Synon. branche.Et des chandeliers d'or aux immenses rameaux (Hugo, Rayons et ombres, 1840, p. 1032).Au pied de la descente du Bois-Clair, la route se bifurque: un de ses rameaux conduit à Cluny (...) l'autre rameau mène dans les montagnes du Charolais (Lamart., Tailleur pierre, 1851, p. 388).
Spécialement
a) ANAT. Division d'un vaisseau, d'un nerf, d'un conduit. Paralyser un membre en injectant du curare par un rameau artériel (Cl. Bernard, Notes, 1860, p. 142).
Rameaux communicants. ,,Filets nerveux unissant chaque nerf rachidien au ganglion de la chaîne sympathique correspondant`` (Méd. Flamm. 1975).
b) GÉNÉAL. Division d'une branche d'une famille, représentée sur un arbre généalogique; p. méton., réalité correspondante. Je m'appliquai à suivre les rameaux touffus d'une généalogie princière (A. France, Bonnard, 1881, p. 284).L'origine toute provinciale d'un rameau de la famille de Guermantes (Proust, Guermantes 2, 1921, p. 494).
2. Au plur., littér. Bois d'un cervidé. Synon. ramure.Des peaux de loups géants, et des rameaux de rennes (Leconte de Lisle, Poèmes barb., 1878, p. 82).
C. − Au fig. Division d'une chose abstraite. Chacune des sciences acquises lui paraissait être un des rameaux de cette vérité absolue qu'il cherchait (Reider, MlleVallantin, 1862, p. 36).L'art arabe sorti de l'art romain et de l'art byzantin, eux-mêmes rameaux de l'art grec (Faure, Espr. formes, 1927, p. 14).
Prononc. et Orth.: [ʀamo]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. I. 1. Ca 1165 ramel « petite branche » (Benoît de Ste-Maure, Troie, éd. L. Constans, 2185); 2. a) 1562 anat. (Paré, Œuvres, éd. J. F. Malgaigne, t. 1, p. 146); b) 1580-81 « bras d'un cours d'eau » (Montaigne, Journal de voyage, p. 244 ds Hug.); 3. 1520 fig. généal. (G. Michel, Suétone, VII, 221 r ods Hug.); 4. av. 1747 « subdivision d'une science » (Vauvenargues, Étendue de l'esprit ds Littré). II. 1. 1549 feste des Rameaux (Est.); 1660 jour des Rameaux (Oudin); 1669 le dimanche des Rameaux (Widerhold); 2. 1907 faire Pâques avant Rameaux (France). I du lat. pop. *ramellus, dimin. de ramus « rame, branche, ramification ». II d'apr. le b. lat. eccl. Dominica in ramis Palmarum « le dimanche dans les branches de palmes: le dimanche des Rameaux », v. aussi dies ramorum, Ramorum festum, Rami palmarum ds Blaise Latin. Med. Aev. et xives. prov. jorn de Rams (Guillaume de La Barre, éd. Meyer, v. 3819 ds Gay). Fréq. abs. littér.: 1 702. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 4 774, b) 2 230; xxes.: a) 1 689, b) 952.