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RAINURE, subst. fém.
A. −
1. Entaille longue et étroite, de section généralement rectangulaire, pratiquée dans l'épaisseur d'une pièce de bois ou de métal et destinée à servir à des assemblages ou à recevoir des parties coulissantes. Les rainures d'un parquet, d'une porte; rainure hélicoïdale. Faire une rainure (Ac.).Et, de nouveau, la cloison glissa sur ses rainures (Ponson du Terr., Rocambole, t. 3, 1859, p. 545).À la nuit tombante on y allumait des réverbères (...) lesquels montaient et descendaient au moyen d'une corde qui traversait la rue de part en part et qui s'ajustait dans la rainure d'une potence (Hugo, Misér., t. 1, 1862, p. 549).Certains [instruments] à plusieurs lames et recourbés permettaient d'user lentement la pierre afin de creuser des rainures dans lesquelles venait s'emboîter une autre pierre (Lambertie, Industr. pierre et marbre, 1962, p. 61).
P. métaph. Ils étaient arrivés à la hauteur des nuages, à l'endroit où ce plafond entrait dans la rainure des montagnes et bouchait la vallée (Giono, Batailles ds mont., 1937, p. 281).
2. Spécialement
a) MENUISERIE
Rainure à bois debout. ,,Rainure faite en travers du fil du bois`` (Rauc Bât. 1983).
Rainure d'embrèvement. ,,Rainure située derrière un cadre de porte et qui reçoit les languettes du bâti`` (Rauc Bât. 1983).
Loc. adj. ou adv. À rainure(s) et (à) languette(s). [En parlant d'un assemblage] Qui s'ajuste au moyen d'une languette entrant dans une rainure. Le panneau (...) s'assemble à rainure et à languette dans l'encadrement (Nosban, Manuel menuisier, t. 2, 1857, p. 23).Cet assemblage peut être exécuté soit à tenon et mortaise, soit à rainure et languette, soit par enfourchement (Viaux, Meuble Fr., 1962, p. 8).
b) TECHNOL. Rainure à té. Rainure destinée à recevoir un boulon servant à fixer un organe quelconque sur la table d'une machine (d'apr. Poignon 1967, Boissier 1975).
B. − P. anal.
1. Dénivelé en creux, long, étroit et régulier à la surface de quelque chose. Synon. entaille, sillon.Par l'ouverture de la chemise, Dingley aperçut au milieu du dos une rainure sanglante de quelques millimètres (Tharaud, Dingley, 1906, p. 96).Les deux noyaux sont constitués par des cylindres de fer extra doux (...). Ils portent une rainure suivant une génératrice (A. Leclerc, Télégr. et téléph., 1924, p. 107).« J'en ai sabré deux! » assurait-il à la ronde, et montrait en même temps son sabre où, c'était vrai, le sang caillé comblait la petite rainure, faite exprès pour ça (Céline, Voyage, 1932, p. 40).V. disque B 3 ex. de Sartre.
P. métaph. La vue s'étendait sur les sables et se perdait vite dans la morne teinte du ciel barbouillé par les mille rainures de la pluie (Flaub., Champs et grèves, 1848, p. 301).Dans la colline noire, les phares d'une auto creusèrent une large rainure brillante (Beauvoir, Mandarins, 1954, p. 562).
2. Spécialement
a) ANAT. Échancrure, dépression étroite, plus ou moins profonde, située à la surface d'un organe ou d'une partie du corps. Synon. gouttière, sillon.Rainure digastrique, unguéale; rainure calcanienne. En général dans les singes la rainure articulaire devient plus profonde (Cuvier, Anat. comp., t. 2, 1805, p. 504).Les rainures de l'extrémité du nez, du menton, du milieu des lèvres (...) forment principalement ces points d'indication (Bichat, Rech. physiol. vie et mort, 1822, p. 17).Une face inférieure [de l'astragale] qui présente (...) à sa partie moyenne une gouttière profonde, oblique en arrière et en dedans, rainure astragalienne (G. Gérard, Anat. hum., 1912, p. 203).
b) ARCHIT. Moulure creuse très fine séparant la gorge de l'échine dans les chapiteaux doriques grecs (d'apr. Adeline, Lex. termes art, 1884). Les Grecs n'ont jamais eu l'idée de canneler leurs entes, et lorsqu'ils ont voulu répéter dans un triglyphe la verticale des supports, ils y ont creusé des rainures en biseau, qui diffèrent sensiblement des cannelures, et cette nuance renferme une excellente leçon (Ch. Blanc, Gramm. arts dessin, 1876, p. 266).
c) ASTRON. Longue crevasse quasi-linéaire qu'on observe sur le sol de la lune ou d'une planète (d'apr. Muller 1966, Astron. (1980)).
Prononc. et Orth.: [ʀeny:ʀ], [ʀ ε-]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. 1382 royneure « petite entaille faite en long sur l'épaisseur d'un morceau de bois, pour y assembler une autre pièce ou pour servir de coulisse » (Statuts des huchers menuisiers... ds Lespinasse, Les Métiers et corporations de la ville de Paris, II, p. 640); 1464 raineure (Proces crim. de la Saignant, A. Dijon ds Gdf. Compl.); 1676 rainure (Félibien); 2. 1805 anat. rainure mastoïdienne (Cuvier, op. cit., t. 1, p. 223); 3. 1808 « entaille longue et étroite à la surface d'un objet » rainures tracées sur la peau (Cabanis, Rapp. phys. et mor., t. 1, p. 177). Dér. de l'a. fr. roisn(i)er (rouanner*); suff. -ure1*. Fréq. abs. littér.: 101.
DÉR.
Rainurer, verbe trans.Faire une rainure dans quelque chose. Synon. rainer.Au part. passé adj. Qui comporte des rainures. Synon. rainé.Elle envoya chercher un de ces gâteaux courts et dodus appelés petites madeleines qui semblent avoir été moulés dans la valve rainurée d'une coquille de Saint-Jacques (Proust, Swann, 1913, p. 45).Les moulures classiques (...) sont pourvues de deux ou trois rainures et fermées par un couvercle rainuré, repéré pour le clouage (Bonnel-Tassan1966, p. 46).[ʀ εnyʀe], [ʀe-], (il) rainure [-ny:ʀ]. 1resattest. 1913 valve rainurée (Proust, loc. cit.), 1932 rainurer (Lar. 20e); de rainure, dés. -er.
BBG.Wexler 1955, p. 24, 26, 49-50, 52, 59, 60, 127.