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RADOUBER, verbe trans.
A. − Vieilli ou région. Réparer, raccommoder. La pauvre famille s'était échouée dans la masure abandonnée de la plaine Monceau. On radouba la cage avariée (Vogüé,Morts, 1899, p. 26).Le Survenant vit tout ce qui penchait, ce qui cherchait à manquer ou qui voulait seulement faire défaut: le fournil à radouber, les vieux bâtiments à jeter à terre, les clôtures à redresser (Guèvremont,Survenant, 1945, p. 66):
Il m'est resté de mes grandeurs passées (...) une calèche de voyage autrefois construite à l'usage du prince de Talleyrand. Je fis radouber celle-ci, afin de la rendre capable de marcher... Chateaubr.,Mém., t. 4, 1848, p. 177.
Part. passé en empl. adj. Vêtements radoubés. J'entre-baille une porte massive, radoubée en maints endroits (...) qui s'ouvre en gémissant (Tharaud,Marrakech, 1920, p. 138).
Spécialement
MAR. Faire des travaux d'entretien ou des réparations sur la coque d'un navire. Radouber un bâtiment. Des calfats suspendus à mi-flanc des navires en radoubaient la coque (Lorrain,Sens. et souv., 1895, p. 156).Hier soir à Federal Hill Park, nous regardions les chantiers du port où l'on radoube les vieux navires qu'on va livrer à l'Angleterre (Green,Journal, 1940, p. 17).
PÊCHE. Radouber un filet. En raccommoder les mailles. (Dict. xxes.).
CHIM. Traiter une matière explosive avariée. Radouber une poudre pour l'améliorer (Lar. encyclop.).
B. − Au fig., fam., vieilli
1. [Le compl. d'obj. dir. désigne une chose abstr.] Remettre en état. Ces anoblis, unis par les mariages et la solidarité professionnelle, constituaient une oligarchie particulière. Par leur fortune et leur influence, ils radoubaient la puissance de l'ordre (Lefebvre,Révol. fr., 1963, p. 52).
2.
a) Empl. pronom. Réparer sa fortune, sa santé. Il a eu des pertes; il cherche à se radouber (Littré). Il commençait à peine à se remettre et à se radouber de l'énorme tourmente de cœur qui vient d'être racontée (Bloy,Désesp., 1886, p. 69).Oui, mon cher André, j'ai été très fatigué, et je ne suis pas encore profondément remis (...). Enfin, à force de bains, de lit, de drogue et de temps, je me radoube sans trop y croire (Valéry,Corresp.[avec Gide], 1905, p. 403).
Part. passé en empl. adj. C'est lui, parbleu! c'est l'homme de Gervaise, bien pâli, bien faible, mais radoubé en somme, plein d'ardeur au travail et de belles promesses (A. Daudet,Crit. dram., 1897, p. 108).
b) Rare, empl. trans. Il pensait (...) aux avances de fonds qu'il avait faites pour radouber Galaor et son maître (Sandeau,Sacs, 1851, p. 23).
REM.
Radoubage, subst. masc.,mar. Action de radouber (supra A 1). Le mousse (...) est resté à Arles pour surveiller le radoubage (A. Daudet,Arlésienne, 1872, I, 1ertabl., 7, p. 379).2.
Radoubeur, subst. masc.,mar. Ouvrier qui effectue le radoub. Rocambole se rappelait parfaitement ce cabaret, tenu par un vieux radoubeur de canots, nommé le père Jean (Ponson du Terr.,Rocambole, t. 3, 1859, p. 484).
Prononc. et Orth.: [ʀadube], (il) radoube [ʀadub]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. a) 1260 redauber « réparer, raccommoder » (Étienne Boileau, Métiers, éd. G.-B. Depping, p. 103); 1510 au fig. (Corresp. de l'emp. Maximilien Ieret de Marg. d'Autr., I, 309 ds Gdf. Compl.); b) ca 1500 se radouber « se réconcilier » (Philippe de Commynes, Mémoires, éd. J. Calmette, t. 1, p. 11); c) 1798 « reprendre de la santé » (Ac.); 2. déb. du xvies. « remettre en état (un navire) par des travaux de radoub » (J. d'Auton, Chron., IV, 401 ds Gdf. Compl.); 3. 1828 « traiter à nouveau (une matière explosive défectueuse) » (Mozin-Biber); 4. 1904 « refaire les mailles (d'un filet de pêche) » (Nouv. Lar. ill.). Dér. de adouber* au sens de « préparer, arranger, raccommoder »; préf. re-*. Fréq. abs. littér.: 28. Bbg. Gohin 1903, p. 373. − Juneau (M.). R. Ling. rom. 1973, t. 37, p. 482. − Pauli 1921, p. 77 (s.v. radoubage).