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RACOLER, verbe trans.
A. − HIST. MILIT. Engager par ruse ou par force (des hommes) pour le service militaire. Synon. embrigader, enrégimenter, enrôler, recruter.Les finauds, postés dans quelque taverne, tâchaient de racoler des conscrits et de garder les primes; les plus hardis arrêtaient sur les grandes routes. Il fallait envoyer les gendarmes, et même quelquefois une ou deux compagnies contre eux (Erckm.-Chatr., Hist. paysan, t. 1, 1870, p. 14).
B. − Péjoratif
1. Recruter par des moyens plus ou moins honnêtes (publicité grossière, promesses démagogiques). Synon. attirer, se procurer.Racoler des clients, des électeurs, des partisans. Après bien des recherches, on raccola de celles-ci [des filles] une dizaine, petites putains de bourgade et de maison close (L. Daudet, Ciel de feu, 1934, p. 184).Nous avons racolé à grand'peine une centaine de malheureux idéalistes et nous leur débitons des bobards sur l'avenir de l'Europe (Sartre, Mort ds âme, 1949, p. 264).
2. [Avec ou sans compl.; le suj. désigne une pers. se livrant à la prostitution] Accoster (les passants) dans un but de prostitution. Synon. raccrocher(pop.), faire la retape (péj.).Il y avait là, parmi les femmes qui raccolaient, une grande et forte fille (Zola, Lourdes, 1894, p. 129).Les employés de l'Uni-Park y attiraient un supplément de clientèle; des femmes qui racolaient autour des (et grâce aux) attractions y tenaient un poste d'observation et d'information (Queneau, Pierrot, 1942, p. 59).
REM.
Racolade, subst. fém.,hapax. Synon. de racolage.L'énormité de ce travail (...), tout ce que vous voyez, tout ce que vous présumez d'efforts, d'heures de labeur, de veilles de couturières, peintres, machinistes, acteurs, musiciens; cette racolade d'une populace de féerie, d'une cour de contes de fées, − tout cela (...) vous éblouit les yeux (Goncourt, Journal, 1863, p. 1277).
Prononc. et Orth.: [ʀakɔle], (il) racole [ʀakɔl]. Att. ds Ac. dep. 1762. Étymol. et Hist. 1. 1750 hist. milit. (Prév., s.v. raccoleur); 2. av. 1794 « attirer, recruter par des moyens publicitaires ou autres » (Chamfort, Pens., Max., Anecd., Dialogues, Paris, Lévy frères, 1860, p. 299); 3. 1894 (Virmaître, Dict. arg. fin-de-s., p. 238: fille qui racole les passants). Comp. de r-, v. re- et de accoler*. On note en a. fr. racoler « embrasser » (déb. du xiiies. Flore et Blancheflor, éd. M. Pelan, 2348).