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RACISME, subst. masc.
A. −
1. Ensemble de théories et de croyances qui établissent une hiérarchie entre les races, entre les ethnies.
En partic. Doctrine politique fondée sur le droit pour une race (dite pure et supérieure) d'en dominer d'autres, et sur le devoir de soumettre les intérêts des individus à ceux de la race. Le socialisme consiste à mettre le bien dans les vaincus, et le racisme dans les vainqueurs (S. Weil, Pesanteur, 1943, p. 176).Ces hurlements contre la raison et contre l'homme et ces cultes baroques du bel animal, du fauve blond et de la terre, le racisme et le nazisme sont néanmoins les produits inéluctables et absolument nécessaires de la philosophie naturaliste (J. Vuillemin, Essai signif. mort, 1949, p. 285):
1. ... actuellement les partisans extrémistes du racisme en Allemagne, ceux qui veulent revenir à une religion nationale et raciale, − nordique, − antérieure au christianisme, nourrissent pour le Saint-Empire la même aversion que pour le christianisme lui-même. Mais d'autre part cependant, c'est bien par la notion du Saint-Empire, matérialisée et devenue le privilège d'un peuple naturellement élu, que l'idéal politique du racisme germanique a chance de pénétrer aujourd'hui d'autres couches de la population allemande... Maritain, Human. intégr., 1936, p. 158.
2. Attitude d'hostilité pouvant aller jusqu'à la violence, et de mépris envers des individus appartenant à une race, à une ethnie différente généralement ressentie comme inférieure. Racisme anti-juif. Le grand passage. Ce western de King Vidor est conforme à l'imagerie des années trente. Le racisme anti-indien, à l'époque, allait de soi (Le Point, 11 déc. 1978, p. 39, col. 3):
2. Difficile pour un garçon ou une fille de 1984 de croire que le but assigné à leurs pères en uniforme était de faire entrer de force dans la nation française dix millions de personnes (vingt millions aujourd'hui) qui prenaient une conscience de plus en plus nette de leur identité. Ils ne voient que trop, trente ans après, un racisme croissant se hérisser contre ces mêmes Algériens, ressentis décidément comme « différents », et les mêmes hommes parfois qui voulaient les intégrer réclamer à grands cris leur renvoi dans leur pays. Le Monde, 27 oct. 1984, p. 2, col. 1.
B. − P. anal.
1. Attitude d'hostilité de principe et de rejet envers une catégorie de personnes. Racisme xénophobe; racisme sexuel. Réponse du ministre de l'Intérieur au cours d'une conférence de presse: « Une nation qui doute de sa police est une nation fragile. Si le racisme anti-policiers devait se perpétuer, c'est rapidement le gouvernement tout entier qui serait atteint » (Le Point, 12 sept. 1977, p. 89, col. 2).Les uns et les autres (...) parlent avec une colère identique et profonde du prix des loyers, de l'horreur solitaire des chambres de bonne, des services d'ordre des concerts, du racisme anti-jeunes, du chômage (Le Nouvel Observateur, 12 déc. 1977, p. 59, col. 1).
2. Sentiment d'hostilité de principe envers quelque chose. Existe-t-il ailleurs que chez nous cette sorte de racisme intellectuel qui inspire à chaque famille d'esprits le désir de brimer ses rivales et de les dominer? (Mauriac, Bâillon dén., 1945, p. 447).(Un homme et une femme). (...) Une palme d'or au Festival de Cannes et quelques autres récompenses ont provoqué naguère une réaction de racisme anti-succès à l'égard de cette pathétique romance (Le Point, 19 juill. 1976, p. 7, col. 3).
Prononc.: [ʀasism̭]. Étymol. et Hist. 1902 (A. Maybon, in R. blanche, n o223, 15 sept., p. 146-8 ds Quem. DDL t. 15). Dér. de race*; suff. -isme*. Fréq. abs. littér.: 19. Bbg. Antoine (G.). Liberté, égalité, fraternité... Paris, 1981, p. 119. − Dub. Dér. 1962, p. 36. − Jacquard (A.). Cf. Bbg. race. − Maulnier (Th.). Le Sens des mots. Paris, 1976, pp. 191-192. − Quem. DDL t. 26. − Taguieff (P.-A.). Les Présuppositions définitionnelles d'un indéfinissable : « le racisme ». MOTS. 1984, n o8, pp. 73-105; La Force du préjugé: essai sur le racisme et ses doubles. Paris, 1988, 644 p.