| ![]() ![]() ![]() ![]() RABATTU, -UE, part. passé, adj. et subst. I. − Part. passé de rabattre*. II. − Adjectif A. − [Corresp. à rabattre A] 1. [Corresp. à rabattre A 1] Synon. abaissé; anton. relevé.Capuchon, jupon rabattu; cagoule rabattue; pluie rabattue. La lapine reprit sa course, le nez frisé, les oreilles rabattues (Zola,Germinal, 1885, p. 1374).Les lueurs rabattues d'une ardente lampe (Huysmans,Là-bas, t. 1, 1891, p. 59).Le feutre rabattu cachait l'usure de son visage (Mauriac,Trois récits, 1929, p. 91). − [En parlant d'un élément de la végétation] Qui penche vers le sol. Rameaux rabattus; branches rabattues. Une large plaine de genévriers épineux, rabougris, repliés par le vent, rabattus sur le tapis roux des bruyères (Taine,Notes Paris, 1867, p. 250). − JEUX. Dames rabattues. ,,Jeu qu'on joue sur le tablier du tric-trac. Jouer aux dames rabattues`` (Ac.). 2. [Corresp. à rabattre A 2; en parlant d'une chose qui s'articule, ou (gén.) se plie ou se trouve appliquée sur autre chose (le plus souvent vers le bas)] Capot, volet rabattu; porte rabattue. Elle cachait seulement sa nudité sous son peignoir rabattu, dont elle tenait les pans dans ses mains crispées (Zola,Joie de vivre, 1884, p. 1087).Le couvercle rabattu en arrière, du fond du coffret jaillit, comme une sorte de fumée noire, une émanation de silence (Jouve,Scène capit., 1935, p. 132). − [En parlant d'une partie d'un vêtement] Replié. Poignets de chemise odieusement rabattus sur les manches de l'habit (Ponson du Terr.,Rocambole, t. 2, 1859, p. 33).Une casquette militaire, à oreilles rabattues (Vercel,Cap. Conan, 1934, p. 121). ♦ Col rabattu. Col qui se replie, se rabat sur lui-même. Des cols droits et des cols rabattus (Ac.1935).Son cou sortait d'un col blanc, rabattu (Flaub.,MmeBovary, t. 1, 1857, p. 16). − COUT. Couture rabattue. Couture ,,qui assemble deux morceaux d'étoffe en les cousant d'abord ensemble, puis en repliant et ourlant l'un des bords de la couture sur l'autre`` (Davau-Cohen 1972). 3. ARTS DÉCOR., PEINT. [En parlant d'une couleur, d'une teinte, d'un ton, etc.] Terni par addition d'une autre couleur. Si l'on mêle ensemble deux couleurs complémentaires, à proportions inégales, elles se détruiront partiellement (...) Ainsi se compose la variété sans fin des couleurs que l'on appelle rabattues, et qui sont des excédents d'achromatisme (Ch. Blanc, Gramm. arts dessin, 1876, p. 565).Tapisserie sur un fond blanc, avec ces tons rabattus, ces tons gris dont Boucher est l'introducteur, avec cette palette qui n'allait jamais aux grands noirs, aux grands clairs (E. de Goncourt,Mais. artiste, t. 1, 1881, p. 187).Le brun n'est pas une couleur particulière; le nombre des bruns est infini, car une couleur quelconque, mêlée de noir, devient un brun. C'est ce qu'on nomme des couleurs rabattues (Guignet,Coul., 1889, p. 205).Gamme rabattue. ,,Gamme dont tous les tons sont ternis par du noir`` (Chevreul, Contraste simult. coul., 1839, p. 461). B. − [Corresp. à rabattre B] 1. ARBORIC., HORTIC. [Corresp. à rabattre B 1 a; en parlant d'un élément de la végétation] Taillé, raccourci. Oliviers nains, continuellement taillés et rabattus (Zola,Dr Pascal, 1893, p. 50). 2. COMM. [Corresp. à rabattre B 1 c] Qui a été l'objet d'un rabais, qui a été diminué, rabaissé, retranché sur un prix. Somme rabattue: ... une première perte pour Lucien, désignée sous le nom de Commission pour change de place, et qui s'était traduite par un tant pour cent rabattu sur chaque effet, outre l'escompte.
Balzac,Illus. perdues, 1843, p. 587. − Loc. fig. Tout rabattu. Tout bien examiné, considéré. Tout rabattu, il ne me paraît pas que les hommes, les dieux et les prières aient changé beaucoup depuis les anciens fétiches (Alain,Propos, 1930, p. 977). 3. ESCR. Épée rabattue. ,,Qui n'a ni pointe, ni tranchant`` (Ac.). C. − [Corresp. à rabattre C] Ramené vivement ou par la force dans une direction, un lieu. Troupes rabattues. La battue venait d'être organisée (...) Il galopait (...) des gardes lui firent rebrousser chemin, il fut obligé de remonter (...) ramené, rabattu vers les fortifications, d'où il était parti (Zola,Paris, t. 2, 1897, p. 7). − P. anal., fam. ou arg. Ramené, racolé. Les gargotes, les vide bouteilles, les dancings digèrent la clientèle rabattue de l'étranger et des provinces, tirée à bout portant, d'un fusil sûr (Arnoux,Paris, 1939, p. 287). III. A. − Subst. masc. 1. ARTS DÉCOR. Teinte ternie par addition d'une autre couleur. Chevreul est arrivé (...) à définir: (...) 14 420 couleurs que l'on désigne en indiquant d'abord la couleur franche, le dégradé, puis le rabattu (Coffignier,Coul. et peint., 1924, p. 29). 2. COUT. Art de rabattre les coutures. Finir un ouvrage au rabattu. Ma bonne Ursule vint me donner les premières notions du surjet et du rabattu (Sand,Hist. vie, t. 3, 1855, p. 430). B. − Subst. fém., MAR. ,,Un des étages situés au-dessus du plat-bord dans un grand bâtiment`` (Ac. Compl. 1842). Prononc.: [ʀabaty]. Étymol. et Hist. A. Adj. 1. 1458 espees rabatues « sans pointe ni tranchant » (Ant. de La Salle, Traité des tournois, p. 28 ds Gay); 2. 1740 peint. d'un violet rabattu (Castel, L'Optique des couleurs, p. 92); 3. 1767 « qui est incliné vers le bas » cornes rabattues (Buffon, Quadrupèdes, t. V, p. 291 ds Littré); 1825 chapeau rabattu (Brillat-Sav., Physiol. goût, p. 15); 1845 bot. rameaux rabattus, feuilles rabattues (Besch.). B. Subst. 1855 du rabattu cout. (Sand, loc. cit.). Part. passé adj. et subst. de rabattre*. Fréq. abs. littér.: 280. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 129, b) 643; xxes.: a) 424, b) 480. |