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* Dans l'article "RÉVÉRENCE,, subst. fém."
RÉVÉRENCE, subst. fém.
A. − Respect profond mêlé de crainte, grande considération. Anton. irrévérence.Révérence filiale, mystique; révérence aux principes, aux lois; esprit de révérence. Plein de révérence, d'admiration, de reconnaissance pour ce Dieu (...), il [Socrate] le cherchait et s'en inspirait sans cesse (Cousin,Hist. gén. philos., 1861, p. 131).Beyle avait gardé toutefois une révérence assez remarquable aux mathématiques (Valéry,Variété II, 1929, p. 113).
Loc. fam., vieilli. [Formule d'excuse pour dire une chose qui pourrait déplaire ou choquer] Synon. vieilli sauf votre respect.Sauf révérence, sauf votre révérence. J'ai eu, depuis six semaines, une vague colique, révérence parler, qui m'amollissait singulièrement (Flaub.,Corresp., 1866, p. 237).Il me semble, toute révérence gardée, que je suis avec le génie comme cette sainte qui jouait avec un enfant et connut que c'était l'enfant Jésus (Barrès,Cahiers, t. 12, 1920, p. 317).
B. − Vieilli. Titre d'honneur donné aux religieux et aux prélats. N'est-ce pas, mon révérend, que vous êtes enchanté de dîner avec sa révérence que voilà? (Mérimée,Chron. règne Charles IX, 1829, p. 209).Mère Marie [à la Prieure]: Votre Révérence est hors d'état de retenir sa langue, mais je la supplie d'essayer de ne rien dire (Bernanos,Dialog. Carm., 1948, 2etabl., 9, p. 1604).
C. −
1. Mouvement du corps que l'on fait pour saluer cérémonieusement soit en inclinant le buste, soit en pliant les genoux, qui n'est plus en usage aujourd'hui que dans certains cas prévus par le protocole. Après avoir laissé Serge frapper deux fois à la porte, elle l'entrebâilla discrètement, le reçut avec une révérence à l'ancienne mode (Zola,Faute Abbé Mouret, 1875, p. 1359):
... M. Libois avait passé dans les trois classes, il avait recueilli les hommages de ces dames: « Oui, Monsieur le délégué, − bien, parfaitement, Monsieur le délégué », et des révérences et des gestes obséquieux. Frapié,Maternelle, 1904, p. 50.
SYNT. Révérence fort basse; faire la révérence, faire force révérences; saluer d'une révérence; révérence de théâtre; belle, discrète, grande, petite, profonde révérence; révérence cérémonieuse, gracieuse, ironique, obséquieuse, savante; révérence à la française, à reculons.
[Dans une exclam., avec une connotation pompeuse] Salutation, salut. Tous se prosternent la face contre terre devant l'Empereur. Le Salutateur: Révérence à votre face sacrée! (Claudel,Repos 7ejour,1901, i, p. 797).
En partic.
Figure de danse. Les danseurs exécutent encore la révérence comme à l'époque des ballets de cour. Cet exercice débute par de larges mouvements dessinés suivant des contours circulaires par une jambe et les deux bras, alors que le buste s'infléchit en avant (Bourgat,Techn. danse, 1959, p. 110).
Génuflexion ou prosternation envers un objet sacré. L'empereur officiait principalement dans trois rites importants, celui du culte ancestral, celui du sacrifice au ciel et à la terre et celui du labourage. Le premier, dans le temple ancestral (...), était un acte de révérence (série de grandes prosternations) (Philos., Relig., 1957, p. 54-5).
Au fig., au plur. Marques de respect courtisan ou obséquieux. Ce Schönbrunn et ses fausses perspectives, ces théâtres en trompe-l'œil, cette Cour toute en décors, cette politique toute en révérences (Morand,Fin de s., 1957, p. 20).Les anciens tenants de Vichy s'inclinaient devant l'évidence: Pétain, en Allemagne, gardait le silence et ceux des fonctionnaires, des diplomates, des militaires, des publicistes qui l'avaient assidûment servi prodiguaient, à l'adresse du pouvoir, révérences et justifications (De Gaulle,Mém. guerre, 1959, p. 22).
2. Locutions
a) Vieilli. Faire sa (ses) révérence(s) à. Saluer avec respect, avec déférence une personnalité ou une personne que l'on tient en haute considération. Le comte d'Armagnac (...) fut reçu avec grand empressement par tous ceux qui craignaient le duc de Bourgogne. Il alla aussitôt faire sa révérence au roi et à la reine (Barante,Hist. ducs Bourg., t. 4, 1821-24, p. 90).J'ai fait mes révérences à Amélie en ajoutant que les dessins que je lui destine sont terminés et que si elle veut m'envoyer ceux que je lui ai faits en Italie je lui ferai mettre le tout en ordre (Delécluze,Journal, 1825, p. 242).P. plaisant. Elle admirait tout plus que de raison et faisait honneur et révérence aux moindres fleurettes du sentier (Sand,Maîtres sonneurs, 1853, p. 135).
Au fig. Faire, tirer la révérence à qqc. Rendre hommage à quelque chose. Il était entendu (...) que Gide avait écrit Isabelle pour se faire la main, et après avoir tiré au livre la révérence qu'il méritait, nous regardions vers l'avenir (Du Bos,Journal, 1927, p. 326).
b) Tirer sa révérence. Saluer en s'en allant, se retirer. Après de grands compliments adressés à leur oncle sur le talent de sa filleule, les héritiers tirèrent leur révérence (Balzac,U. Mirouët, 1841, p. 127).Fam. Quitter quelqu'un ou quelque chose avec désinvolture, s'en aller brusquement. Le plus vif désir de leur tirer ma révérence et de rentrer parmi vous (Halévy,Carnets, t. 2, 1870, p. 87).J'ai bien envie de m'en aller, de tirer ma révérence une bonne fois, à ce pays de sauvages (Mirbeau,Journal femme ch., 1900, p. 54).
Au fig. Tirer sa révérence à. Renoncer à quelque chose. J'ai répondu que non seulement je ne désavouais aucun de mes écrits, mais que j'aurais certainement tiré ma révérence au prix Nobel si, pour l'obtenir, il m'avait fallu rien renier (Gide,Journal, 1947, p. 308).
REM.
Révéremment, adv.,vieilli, littér. Avec révérence, grand respect. Parler révéremment de Dieu, des choses saintes. Puis, bénissant de nouveau plusieurs chapelets, croix, images, médailles..., il lui dit: « Toutes ces choses auront vertu contre toutes sortes de tentations (...). Quiconque en portera révéremment sur soi, sera préservé de la foudre..., du feu, des inondations... » (Bremond,Hist. sent. relig., t. 3, 1921, p. 543).Il s'interrompit, se leva soudain debout sur ses jambes et salua fort révéremment (Arnoux,Rhône, 1944, p. 317).
Prononc. et Orth.: [ʀeveʀ ɑ ̃:s]. Ac. 1694, 1718: reve-; dep. 1740: révé-. Étymol. et Hist. 1. Ca 1155 « respect profond, grande considération » (Wace, Brut, éd. I. Arnold, 13879); av. 1615 sauf votre reverence (Pasquier, Recherches de la France, 520); 1579 parlant par reverence (Larivey, Esprits, éd. Viollet le Duc, t. 5, p. 226); 1588 parlant en reverence (Montaigne, Essais, éd. P. Villey et V. L. Saulnier, p. 829); 1657-62 reverence parler (Pascal, Pensées, éd. Brunschvicg, Boutroux, Gazier, section 1, n o58, p. 60); 2. 1564 Vos Reverences « titre honorifique » (Rabelais, Prologue Cinquiesme Livre, éd. J. Boulanger, p. 749); 3. fin xives. faire le reverensce « faire un mouvement du corps pour saluer » (Froissart, Chroniques, éd. S. Luce, t. 4, p. 178); ca 1480 faire la reverence ... à qqn « présenter ses hommages à » (Mist. viel Testament, éd. J. de Rothschild, 29182); 1823 tirer sa révérence « opposer un refus à quelqu'un » (Boiste); 1835 id. « s'en aller » (Ac.); 4. 1931 « mouvement de danse inspiré des ballets de cour » (Meunier, Danse class., p. 264). Empr. au lat.reverentia « crainte respectueuse, respect, déférence ». Fréq. abs. littér.: 608. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 797, b) 928; xxes.: a) 940, b) 842. Bbg. Quem. DDL t. 19.