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RÉCHAUFFÉ, -ÉE, part. passé, adj. et subst. masc.
I. − Part. passé de réchauffer* et empl. adj.
A. − [En parlant d'une pers. ou d'une chose froide ou refroidie] Qui est, qui a à nouveau chaud; qu'on a chauffé une nouvelle fois. Dîner réchauffé. Du bouilli réchauffé et les restes du dindon du dimanche (Senancour,Obermann, t. 1, 1840, p. 77).Il passa dans le jardin, alors complétement réchauffé et plein de soleil (Michelet,Insecte, 1857, p. 19).Mais, tu es gelée, fillette. Tu vas mettre ma pèlerine sur tes épaules... Moi, je suis tout réchauffé (Bourget,Actes suivent, 1926, p. 147).
B. − Au fig.
1.
a) [En parlant d'une pers., d'un de ses attributs] Qui a trouvé, retrouvé de la chaleur humaine; qui est réconforté. Sa tendresse était si touchante que le petit partit bientôt tout réchauffé (Gide,Immor., 1902, p. 390).[Il] me fit un sourire enfantin, si pur, si affectueux que je m'en sentis le cœur réchauffé (Duhamel,Confess. min., 1920, p. 141).
[En parlant d'un ensemble de pers.] Qui a retrouvé de la vie, de l'enthousiasme. Les applaudissements éclatèrent, la Chambre réchauffée, délivrée, l'acclama (Zola,Paris, t. 2, 1897, p. 38).
b) [En parlant d'une faculté hum., d'un sentiment] Ranimé. Nous nous embarquions, notre enthousiasme réchauffé, notre faiblesse et nos tremblements oubliés (Arnoux,Rhône, 1944, p. 70).
2. [En parlant d'un mode d'expression, d'une œuvre] Qui a été dit et redit, qui est trop connu et qu'on donne comme neuf. Synon. rebattu.Une histoire réchauffée. Vous en connaissez sans doute les détails et avez lu le charmant article de Nettement dans La Quotidienne (...). Adieu, mon ami; je vous fais ici une chronique réchauffée (M. de Guérin,Corresp., 1835, p. 232).Quelques plaisanteries réchauffées de la veille (Barrès,Déracinés, 1897, p. 102).
Réchauffé de + subst. (indiquant l'aut. imité).Toutes ces inventions [de l'Enfer dans Les Martyrs] froidement réchauffées de Dante et de Milton (Sainte-Beuve,Chateaubr., t. 2, 1860, p. 28).
II. − Subst. masc.
A. − Aliment refroidi qu'on a chauffé à nouveau et dont le goût est généralement altéré; caractère propre à un tel aliment. Ce dîner n'est que du réchauffé; ce plat a un goût de réchauffé. Il a bu du réchauffé [du café] de la veille (Giono,Triomphe vie, 1941, p. 82).
B. − Au fig.
1. Mode d'expression, œuvre reprenant des éléments anciens. L'histoire de ce Yankee (...) n'est qu'un réchauffé (Mérimée,Lettres à une inconnue, t. 2, 1865, p. 279).
Réchauffé de + subst. (indiquant de quoi est composé ce réchauffé ou quelle œuvre, quel aut. il reprend, imite).Tout ce système n'est autre chose qu'un réchauffé de subtilités scolastiques (Constant,Journaux, 1804, p. 81).
2.
a) Ce qui est vieux, trop connu; ce qui a le caractère de venir après coup, trop tard. Raconter trop longtemps après coup, non. Le réchauffé me fait horreur (Green,Journal, 1951, p. 78).
b) Expr. [Le suj. désigne une activité, une œuvre hum.]
Être du réchauffé. Ne plus être de mode; être déjà dit, trop répété; reprendre, de manière généralement fâcheuse, ce qui a été dit ailleurs ou anciennement. Ce mot Ode au peuple de 1830 ne va pas avec l'époque: c'est du réchauffé (Lamart.,Corresp., 1830, p. 78).Les bouffonneries qui servaient aux choses les plus sérieuses, perdaient de leur saveur, pour être du réchauffé (Bourges,Crépusc. dieux, 1884, p. 153).Être du réchauffé de + subst. (indiquant ce qui a été imité).Ce sera du réchauffé de la Revue Suisse, mais plus développé (Sainte-Beuve,Corresp., t. 5, 1843, p. 336).
Sentir le réchauffé. Être une réédition; venir après un laps de temps, un silence trop long. « (...) comment les joindre? À quel titre? Sous quel prétexte? » Après quelques hésitations, j'optais pour une nouvelle circulaire, adressée à tous. Ça sentait le réchauffé; ça faisait déjà beaucoup de papier. Mais je n'avais pas, ce jour-là, l'imagination fertile (H. Bazin,Lève-toi, 1952, p. 79).
Prononc.: [ʀeʃofe]. Fréq. abs. littér.: 181.