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* Dans l'article "QUILLE1,, subst. fém."
QUILLE1, subst. fém.
A. − JEUX. Morceau de bois oblong posé verticalement sur le sol et que l'on doit faire tomber avec une boule. Redresser les quilles. Des cris éclatèrent, Levaque avait abattu toutes les quilles d'un coup (Zola,Germinal, 1885, p. 1262).Une partie, une autre, une autre encore. Il n'y en avait que pour le percepteur. Ses trois enjambées faites pour lancer sa boule, il criait, jubilait quand elle emportait le neuf ou envoyait une quille à la volée à travers le bataillon (Pourrat,Gaspard, 1930, p. 116):
1. Nous aimons la musique des quilles, le choc sourd de la boule sur les pommes, sa façon de tourner (...) et cette manière raide et stupéfaite qu'ont les quilles de s'abattre sur le sol ou de se renverser entre elles... Pesquidoux,Chez nous, 1923, p. 30.
(Jeu de) quilles. Ensemble des neuf pièces de bois. Synon. quillier (infra dér.).Les quilles. Le jeu de quilles. Aimer les quilles; partie de quilles. On a joué aux quilles de tout temps chez nous. Ce jeu est aussi ancien ici que les courses de vaches ou de taureaux, héritage des Maures (Pesquidoux,Chez nous, 1923, p. 34):
2. Des vieux jouent aux quilles et discutent longuement les coups douteux. Il faut les voir, le genou ployé, lever la boule à la hauteur des yeux, comme pour viser les quilles, puis la lancer brusquement d'un vigoureux tour de reins... Moselly,Terres lorr., 1907, p. 82.
Loc. fig., fam., pop.
Abatteur de quilles. V. abatteur D 1.
Arriver, recevoir qqn comme un chien dans un jeu de quilles. V. chien B 2 b.
Prendre son sac et ses quilles. Se sauver, partir promptement, très vite. Le condamné qu'on attendait était un de ces gredins d'ex-nobles (...) au premier vent de la Révolution, n'avait-il rien de plus pressé que de prendre son sac et ses quilles, et de filer à l'étranger (Balzac, Œuvres div., t. 1, 1830, p. 502).Si par ma faute il allait t'arriver plus de mal, je pourrais bien prendre mon sac et mes quilles et ne reparaître au Malpas de mes jours (Fabre,Mllede Malavieille, 1865, p. 281).
B. − P. anal. (de forme)
1. Pop. Jambe. Se remettre d'aplomb sur ses vieilles quilles; avoir une quille de bois; se tenir sur ses quilles. Dans six semaines vous serez sur vos quilles, à flâner sur le boulevard (Balzac,Cous. Pons, 1847, p. 142).Les femmes tenaient haut leurs jupes, montraient leurs chevilles maigres, leurs bas de laine grise, leurs quilles osseuses, droites comme des manches à balai (Maupass.,Contes et nouv., t. 1, Père Amable, 1886, p. 222).Elle n'a eu que le temps de se sauver en chemise. Ah! ce qu'elle était drôle, à se cavaler en pleins champs, les quilles nues! (Zola,Terre, 1887, p. 514).
Jouer des quilles. Fuir, se sauver. Inutile de jouer des quilles, mon vieux (X. de Montépin,Le Fiacre, n o13 ds Rigaud, Dict. arg. mod., 1881, p. 317).
2. Vx. Bande de tissu allant en s'élargissant de haut en bas, de chaque côté d'une robe. Une jupe rouge à quilles noires et à petites pattes noires en bas (Goncourt,Journal, 1863, p. 1219).Robe de taffetas bleu céleste; des deux côtés de la jupe, ces ornements qu'on appelait autrefois des quilles (c'est-à-dire une longue bande descendant du haut en bas en s'élargissant par le bas) (Mallarmé,Dern. mode, 1874, p. 845).
3. Bouteille (de vin) de forme allongée (vins d'Alsace, du Rhin). Les longues quilles de vin du Rhin dépassaient de la tête les bouteilles de vin de Bordeaux au long bouchon, coiffées de capsules métalliques (Gautier,Voyage en Russie, Paris, Charpentier, 1895 [1867], p. 250).
C. − Péj., pop. Fille, fillette. Je ne crois pas que j'aimerai jamais aucune femme, dit Gerbert (...). On ne peut rien faire avec une quille, ni se promener, ni se saouler, ni rien (Beauvoir,Invitée, 1943, p. 375).
D. − Arg. des casernes. [Gén. sous des formes exclam.] Fin du service militaire. Vive la quille! Vivement la quille! (Cellard-Rey1980).
P. anal. Sortie de prison. Le jour de la quille, je prends une piaule et je me pieute (A. Sarrazin,La Cavale, Paris, J.-J. Pauvert, 1967 [1965], p. 232).
Prononc. et Orth.: [kij]. Homon. et homogr. quille2. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. a) 1288 jeux (Jean de Journi, Dîme de pénitence, 2604 ds T.-L.); b) 1690 comme un chien dans un jeu de quilles « de façon inopportune » (Fur.); 2. 1455 « jambe » (Procès des Coquillards ds Sain. Sources arg. t. 1, p. 97); mil. du xves. trousser ses quilles « partir » (Charles d'Orléans, Poésies, éd. P. Champion, t. 2, p. 334); 1846 jouer des quilles « s'enfuir » (Intérieur prisons, p. 243); 3. 1746 « bande de parement qu'on met à une robe, le long de la couture du côté » (La Morlière, Angola, p. 7, 14); 4. 1867 « bouteille mince et allongée » (Gautier, loc. cit.); 5. 1895 « fille, fillette » (d'apr. Esn.); 6. 1936 arg. milit. (d'apr. Esn.). Empr. au m. h. all.kegel, att. au sens 1 a (a. h. all. kegil « piquet, poteau »), v. Kluge20, Duden Etymol. L'orig. des sens5-6est obsc.: 6 pourrait être soit déverbal de quiller « abandonner » (1899 d'apr. Esn.), lui-même issu de quiller* « remettre debout (les quilles abattues) », « laisser là », soit, de manière moins probable, déverbal de quiller « partir vite » (1890 d'apr. Esn.), issu de jouer des quilles « s'enfuir » (1846, supra), cf. déjà trousser ses quilles « partir » au mil. du xves.
DÉR. 1.
Quillette, subst. fém.,,Branche d'osier que l'on fixe dans la terre où elle prend racine et donne un autre pied d'osier; p. ext., toute branche d'arbre que l'on plante pour la reproduction`` (Fén. 1970). [kijεt]. Att. ds Ac. dep. 1762. 1reattest. 1732 (Trév.); de quille1, suff. -ette (v. -et).
2.
Quilleur, subst. masc.a) ,,Joueur de quilles, notamment dans un bowling`` (Gilb. 1980). b) Celui qui remet les quilles en place après chaque coup (aux quilles, au bowling). (Dict. xxes.). [kijœ:ʀ]. 1resattest. a) 1916 Canada « celui qui joue aux quilles » (Bulletin du parler fr. au Canada, vol. XV, n o7, mars, p. 312 ds Meta t. 24 1979, p. 402), b) 1932 « au bowling, celui qui ramasse les quilles et les remet debout » (Lar. 20e); de quille1, suff. -eur2*.
3.
Quillier, subst. masc.a) Espace carré dans lequel on place les neuf quilles. (Dict. xixeet xxes.). P. métaph. Un pétrisseur de nombres, qu'elle avait séduit à Bayreuth dans l'odeur des Délikatesses et des héros, aux corvées Wagner, lui enseigna comme on danse dans le quillier des Idées générales (Toulet,Almanach, 1920, p. 60).b) Ensemble des neuf quilles. (Dict. xixeet xxes.). [kije]. Att. ds Ac dep. 1694. 1resattest. a) ca 1370 au fig. vuider le quillier « partir, quitter la place » (Jean Le Fevre, Lamentations, II, 64 ds T.-L.), 1471-72 au propre (Compt. du Roi René, p. 247, Lecoy ds Gdf.), b) 1690 « ensemble des neuf quilles d'un jeu » (Fur.); de quille1, suff. -ier*.
4.
Quillon, subst. masc.a) Chacune des deux tiges formant la croix dans la garde de l'épée. (Dict. xixeet xxes.). Le vieux maître, à la lame ayant assujetti La poignée à quillons, pas-d'âne et contre-garde, Est debout sur le seuil de sa porte, et regarde Le chef-d'œuvre nouveau de sa forge sorti (Coppée,Poés., t. 3, 1887, p. 154).b) Tige située près de l'embouchoir d'un fusil de guerre permettant de former les faisceaux sans le secours de la baïonnette. (Dict. xxes.). Un mousqueton, suspendu au quillon d'un fusil, trace comme deux bras baroques que je regarde distraitement (Dorgelès,Croix bois, 1919, p. 190).[kijɔ ̃]. Att. ds Ac. 1935. 1resattest. a) 1570 sens supra a (Stat. des fourbisseurs de Nantes, p. 127 ds Gay), b) 1904 sens supra b (Nouv. Lar. ill.); de quille1, suff. -on*.
BBG.Quem. DDL t. 16, 20. − Sain. Arg. 1972 [1907], p. 98, 264, 285. − Tardieu (Ch.). Boules, quilles, bowling. Paris, 1960, pp. 16-22. − Tremaud (H.). Les Fr. jouent aux quilles. Paris, 1964, passim. − Vitu (A.). Le Jargon du 15es. Genève, 1977, pp. 472-473.