| PYTHAGORIQUE, adj. Vieilli A. − HIST. DE LA PHILOS. Qui appartient à Pythagore, à ses doctrines. Synon. pythagoricien.Décade, tétrade, triade, triangle pythagorique. Zeller (...) faisait [des commentaires pythagoriciens] un document de la renaissance pythagorique au IIesiècle avant notre ère (J. Moreau, L'Âme du monde de Platon aux Stoïciens, Paris, Les Belles Lettres, 1939, p. 154).P. anal. Qui rappelle Pythagore, ses doctrines. Celui pour qui la pensée de soi est un peu lourde (...) cherchera quelque conversation pythagorique, sur les vastes choses; ou les choses mêmes, assez grandes pour qu'il s'y oublie (Alain, Propos, 1910, p. 86). ♦ Lettre pythagorique. L'upsilon (Υ), symbole de la divergence du vice et de la vertu. (Ds Ac. Compl. 1842, Nouv. Lar. ill.-Lar. encyclop.). ♦ Nombres pythagoriques. Nombres liés entre eux par une relation dite de Pythagore (a2= b2+ c2), qui relie les longueurs des trois côtés d'un triangle rectangle. (Ds Nouv. Lar. ill.-Lar. encyclop.). Ancien procédé de divination. (Ds Rob., Pt Rob.). B. − 1. Qui se rapporte au mode de vie, aux usages pythagoriciens. Sobriété pythagorique (Barb. d'Aurev., Memor. 1, 1836, p. 69). ♦ Diète pythagorique. Abstinence de viande, régime végétarien. Quelques personnes ont été guéries de violens accès de colère, auxquels elles étaient sujètes, par la seule diète pythagorique (Cabanis, Rapp. phys. et mor., t. 1, 1808, p. 67).[P. méton.en parlant d'un repas] Pois, salade et fenouil. J'ai fait ce que tu appelles un dîner pythagorique (Sand, Lettres voy., 1834, p. 45). ♦ Silence pythagorique. Silence prolongé, tel que Pythagore le demandait à ses disciples. (Ds Ac. 1878, 1935 et dict. xixeet xxes.). 2. Empl. subst., HIST. DE LA PHILOS. Synon. de pythagoricien (v. ce mot II A).Les Pythagoriques sont essentiellement des penseurs: ils veillent à recueillir et enseigner la doctrine du Maître (Y. Gobry, Pythagore, Paris, Seghers, 1973, p. 28). Prononc. et Orth.: [pitagɔ
ʀik]. Att. ds Ac. dep. 1878. Étymol. et Hist. 1540 subst. plur. (Trad. [J. Boemus], Rec. de div. hist. [...] de toutes regions, ẽ VI r o-v ods Quem. DDL t. 21, où le mot est donné comme adj.); 1546 adj. le silence Pythagoricque (M. de St-Gelays, Advertissement sur les jugements d'astrologie, III, 252, ibid., t. 3); 1549 Nombres Pithagoriques (J. Peletier, L'Aritmetique, f o22 v o, ibid., t. 4). Empr. au lat.pythagoricus (gr. Π
υ
θ
α
γ
ο
ρ
ι
κ
ο
́
ς), dér. de Pythagoras (gr. Π
υ
θ
α
γ
ο
́
ρ
α
ς), Pythagore, philosophe gr. du vies. av. J.-C., né dans l'île de Samos et qui enseigna longtemps à Crotone. DÉR. Pythagorisme, subst. masc.,hist. de la philos. a)
α) Doctrine de Pythagore et de son école jusqu'à la mort de Platon. Pythagorisme primitif; pythagorisme moral, philosophique, religieux, politique. Les règles d'abstinence, la prédominance du point de vue religieux, les doctrines sur l'âme et l'autre vie nous reportent à un Pythagorisme primitif, beaucoup plus proche, par l'ensemble de ses conceptions, des anciens Orphiques, de Pindare et d'Empédocle que des Pythagoriciens contemporains d'Aristote (A. Delatte, Ét. sur la litt. pythagoricienne, Paris, Champion, 1915, p. 79).
β) Doctrine des historiens néo-platoniciens; son influence au cours des âges. Synon. néo-pythagorisme.Si nous voulions suivre l'histoire secrète du pythagorisme, nous ne finirions pas (...) à la Renaissance (...) où tous les systèmes de l'antiquité classique reparurent, le pythagorisme eut aussi sa résurrection (Franck1875, p. 1438).b) ,,Tendance à faire du nombre la loi suprême des choses, conformément à une formule attribuée à Pythagore « tout est nombre », et à considérer que l'univers est d'essence mathématique; ex. le pythagorisme de Galilée`` (Morf. Philos. 1980). − [pitagɔ
ʀism̭]. Att. ds Ac. dep. 1878. −1reattest. 1756 (Voltaire, Essai sur les mœurs, éd. R. Pomeau, Paris, Garnier, 1963, t. 1, p. 61, Introd. de l'Inde); de pythagorique par substitution du suff. -isme*.− Fréq. abs. littér.: 20. |