| ![]() ![]() ![]() ![]() PUPILLE2, subst. fém. A. − 1. ANAT. Ouverture centrale de l'iris dont le diamètre est régi par les deux muscles, dilatateur et constricteur, qui interviennent lors du mécanisme réflexe de l'accommodation à la lumière et à la distance (d'apr. Man.-Man. Méd. 1980). Synon. cour. prunelle.Pupille accommodée, contractée, dilatée, rétrécie; contraction, dilatation de la pupille. Lorsque les objets que l'on regarde sont vivement éclairés, l'iris se dilate, et la pupille se rétrécit: lorsque ces objets sont obscurs, le mouvement contraire a lieu (Cuvier, Anat. comp., t. 2, 1805, p. 408).La forme et le degré d'ouverture de la pupille diffèrent fortement suivant le mode de vie. Les Mammifères nocturnes comme les Tarsiens et les Lémuriens ont de grosses pupilles rondes; le Gecko a une pupille largement ouverte la nuit, fermée le jour en une fente longitudinale échancrée de quatre minuscules losanges; les Serpents ont une pupille en forme d'ouverture de serrure, couchée horizontalement (Zool., t. 3, 1972, p. 661 [Encyclop. de la Pléiade]).V. pupillaire ex. de Cuvier et Quillet Méd. 1965: « Laissez-moi regarder vos yeux » (...) « Je voudrais les apprendre... Ils sont d'une eau si pure... d'un bleu franc, d'un bleu froid... et la pupille! Elle change sans cesse de forme... (...) Tenez (...) quand vous faites un effort d'attention (...) la pupille se rétrécit, se rétrécit... jusqu'à devenir un tout petit point, rond et net comme un trou de poinçon... »
Martin du G., Thib., Été 14, 1936, p. 403. Rem. On relève qqf. une confusion entre pupille et iris: Quand un journal signale qu'une artiste de cinéma s'est fait, pour des raisons d'esthétique, tatouer la pupille en brun, il confond pupille et iris (Thomas 1956). ♦ Pupille apparente, pupille d'entrée. Image de la pupille formée par la cornée, plus grande (13 %) que la pupille réelle et que l'on aperçoit quand on regarde l'œil d'un sujet (d'apr. Mill. Vision 1981). ♦ Pupille de sortie. Image de la pupille formée par le cristallin, légèrement plus grande (4 %) que la pupille réelle et située juste en arrière (d'apr. Mill. Vision 1981). − Loc. fig., fam. et pop. ♦ Être la pupille de l'œil de qqn (rare). Être très important, être indispensable. Les misérables ne savent pas que cette injustice, à laquelle il est impossible de toucher, est devenue « la pupille même de leur œil » (Bloy, Journal, 1898, p. 284). ♦ Se battre la pupille (de qqc., qqn) (vieilli, pop.). Se moquer de, n'avoir rien à faire de. Synon. pop. s'en battre* l'œil (pop.), n'avoir rien à foutre* de (vulg.).Il n'y a pas, sous la calotte des cieux, quelqu'un qui se bat la pupille comme moi de l'amour (J. Marni dsBruant1901, p. 323). 2. OPHTALMOL. Pupille artificielle ♦ ,,Ouverture pratiquée chirurgicalement dans l'iris afin d'améliorer la vision en cas d'opacité centrale de la cornée ou du cristallin`` (Méd. Biol. t. 3 1972). ♦ Pupille fixe, plus petite que la plus petite pupille naturelle (en général verre de contact noirci ou métallisé sauf en son centre) utilisé lorsqu'on désire contrôler l'éclairement rétinien au cours d'une expérience et qu'il est nécessaire de s'affranchir des variations pupillaires de la pupille (d'apr. Mill. Vision 1981). B. − P. anal., OPT., PHYS. Quand on vise un objet avec un système optique composé (...) le faisceau lumineux entre par un contour déterminé, qui est celui de l'objectif ou du miroir; ce contour est la pupille d'entrée du système. À la sortie, tous les rayons qui limitaient le faisceau à l'entrée s'appuient sur un contour qui n'est autre que l'image de la pupille d'entrée donnée par les pièces optiques suivantes, objectif ou miroir excepté; ce contour est la pupille de sortie du système (Muller1980). Prononc. et Orth.: [pypij], [-il]. V. pupille1. Homon. et homogr. pupille1. Att. ds Ac. dep. 1798. Étymol. et Hist. 1314 la pupille de l'œil (Chirurgie de Henri de Mondeville, 223 ds T.-L.). Empr. au lat.pupilla « pupille de l'œil » (sens dér. de celui de « petite fille » en raison de la petite image que l'on peut voir se refléter dans la pupille; cf. ces 2 mêmes sens relevés pour le gr. κ
ο
́
ρ
η « fille; poupée; pupille de l'œil », Chantraine, s.v.
κ
ο
́
ρ
ο
ς), var. de pupula « id. » dimin. de pupa, *puppa, v. poupée. STAT. − Pupille1 et 2. Fréq. abs. littér.: 348. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 513, b) 381; xxes.: a) 621, b) 463. |