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PRÉDESTINATION, subst. fém.
A. − THÉOL. Doctrine selon laquelle Dieu a déterminé, de toute éternité, le destin de l'humanité et de l'univers. Cette résignation calme et sereine que donne à ces hommes [les Musulmans] la doctrine de la prédestination (Lamart., Voy. Orient, t.1, 1835, p.149).
HIST. (Double) prédestination. Doctrine selon laquelle Dieu aurait par avance destiné certaines créatures à la béatitude, par le seul effet de sa grâce, et sans considération de leurs oeuvres, vouant les autres à la damnation. Prédestination augustinienne, manichéenne. C'est, en bref, la doctrine de la prédestination et de la réprobation au sens des écoles protestantes, la théologie de la grâce sans la liberté. Le calvinisme en est l'illustration la plus connue (Maritain, Human. intégr., 1936, p.25).C'est surtout Calvin qui reprend les thèmes augustiniens sur la double prédestination, les élus manifestant la miséricorde gratuite de Dieu et les réprouvés témoignant de la réalité de sa colère vengeresse contre le péché (Encyclop. univ.t.131972, p.486).V. augustinisme ex. 2.
B. − P. ext.
1. Détermination préalable d'événements, ayant un caractère de fatalité, d'origine divine ou non. Synon. destinée, prédéterminisme.Je tiens à vous par quelque chose du ciel, par prédestination, comme vous avez dit (E. de Guérin, Journal, 1839, p.316).L'équivalent de la fatalité antique, c'est-à-dire une force de prédestination aussi irrésistible (Maeterl., Temple ensev., 1902, p.126).
2. Détermination préalable du destin individuel de chaque personne. Signe de prédestination. Ce français [De Gaulle] qui, par une prédestination mystérieuse, avait reçu en héritage le nom même de la vieille Gaule, essuya les crachats sur la face de la République outragée (Mauriac, Bâillon dén., 1945, p.390):
. Cette sorte de foi que j'avais en ma prédestination poétique me faisait accueillir tout, voir tout venir à ma rencontre et le croire providentiellement envoyé, désigné par un choix exquis, afin de m'assister, de m'obtenir, de me parfaire. Gide, Si le grain, 1924, p.531.
Prédestination à qqc.Prédestination au crime, au vice. Je reçois une lettre verte dont le papier et l'écriture sont caractéristiques (...). L'ensemble révèle une originalité cassante, au naturel pointu, anguleux et revêche, une prédestination à la querelle et un amour-propre en rébellion qui fait volontiers le coup de coude et le coup de griffe (Amiel, Journal, 1866, p.142).
Prononc. et Orth.: [pʀedεstinasjɔ ̃]. Ac. 1694, 1718: pre-; dep. 1740: pré-. Étymol. et Hist.1. Ca 1200 «doctrine suivant laquelle Dieu a déterminé de toute éternité le destin des hommes» (Dialogue Grégoire, 32, 25 ds T.-L.); 2. 1541 «décret divin d'après lequel chaque individu est destiné d'une façon infaillible et éternellement vraie à être sauvé ou damné» (Calvin, Institution de la Religion Chrétienne, III, XXI, éd. J. D. Benoit, t.3, p.405); 3. p.ext. 1830 (Balzac, Gobseck, p.385: par une singularité que Sterne appellerait une prédestination, cet homme [l'usurier] se nommait Gobseck). Empr. au lat. chrét. praedestinatio «choix prédestiné de Dieu» (St Jérome ds Blaise Lat. chrét.). Fréq. abs. littér.: 139.