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PROVENDE, subst. fém.
A.− Littér., vieilli. Provision de vivres. Un vaste réseau de circulation mondiale amène sur la table non seulement des riches citadins, mais des ouvriers et des paysans, une provende toujours croissante de légumes et de fruits (L. Febvre, Entre Benda et Seignobos,[1933] ds Combats, 1953, p. 96).
Loc. verb. Aller à la provende. Aller faire des provisions. Il faut aller à la provende (Ac.).
Au fig. Provision. Il allait joyeux, furieux, avec sa provende de douleur et de plaisir qu'il ne démêlait pas encore (Mauriac, Fleuve de feu,1923, p. 32).Son rôle est d'apporter une provende importante d'actualité toute chaude. Pour cette raison même, le journal refroidi n'a plus de goût et presque plus de sens (Civilis. écr.,1939, p. 32-3).
P. méton., DR., vx. Capital ou pension accordés par les tribunaux à titre d'indemnité. (Ds Besch. 1845, Guérin 1892, Lar. 19e-Lar. Lang. fr.). P. iron. Anquetil était un pilier de la rue des Saussaies, où il allait en personne, mensuellement, toucher sa provende (L. Daudet, Police pol.,1934, p. 101).
B.− ,,Mélange d'aliments destiné au bétail d'une ferme`` (Fén. 1970). Les hommes assis sur des bottes de paille font des travaux de grossière vannerie (...), pour porter la provende aux bestiaux (Menon, Lecotté, Vill. Fr.,2, 1954, p. 88).
P. ext. Subsistance, nourriture pour les animaux. La jachère paraissait indispensable faute de fumier; manquant de fourrages, le paysan ne nourrissait à l'étable, pendant l'hiver, qu'un petit nombre de bêtes; le reste du temps, elles cherchaient leur provende dans les jachères, les communaux et les bois (Lefebvre, Révol. fr.,1963, p. 31).
Prononc. et Orth. : [pʀ ɔvɑ ̃:d]. Att. ds Ac. dep. 1762. Étymol. et Hist. 1. [Ca 1050, le dér. a. fr. provenders « celui qui reçoit la provende, mendiant » (St Alexis, éd. Chr. Storey, 123); cf. prébendier*] ca 1135 « provision de vivres » pour une personne (Couronnement de Louis, éd. Y. G. Lepage, réd. AB, 98); 1911 fig. (Gide, Isabelle, IV ds Œuvres, éd. L. Martin-Chauffier, t. 6, 1934, p. 213 : vous avez déjà tout regardé (...) Sans doute aurez-vous trouvé là peu de provende); 2. ca 1150 « nourriture pour un animal » [un cheval] (Charroi de Nîmes, éd. D. McMillan, 91); ca 1170 « nourriture donnée à un cheval outre le foin » (Rois, éd. E. R. Curtius, III, IV, 28, p. 119 : A tuz ces chevals truverent furre et provende); ca 1350 cette nourriture consistant en avoine (Gilles Li Muisis, Estat dou monastere S. Martin ds Poésies, éd. Kervyn de Lettenhove, t. 1, p. 131 : avoit cescune nuit a avaine chincquante-sept prouvendes); 1706 « mélange de pois, de vesces et d'avoine donné aux brebis et aux moutons » (Rich.); 1869 « mélange d'aliments nutritifs propres à engraisser les bestiaux » (Littré). Du b. lat. provenda « distribution [occasionnelle] d'aliments » (787 ds Nierm.), spéc. « vivres que l'on distribue aux pauvres, aux serviteurs » (795, Capitulare de villis, L, ibid.), prob. altér. du b. lat. praebenda (prébende*) d'apr. le verbe providere « prévoir, pourvoir [rem frumentariam providere, César] », FEW t. 9, p. 278a. Cf. le sens de « fourrage (pour un cheval) » relevé dans le 1erquart du xiies. pour la forme praebenda (Nierm.). Fréq. abs. littér. : 37.