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PROUE, subst. fém.
MARINE
A.− [P. oppos. à poupe] Partie avant d'un navire. Le soleil et l'ombre de la montagne se partageaient par égale moitié notre bateau, la proue au soleil, la poupe dans le demi-jour (Lamart., Raphaël,1849, p. 208).Deux vapeurs amarrés poupe à proue (...) déposaient leurs chargements de bois blanc (Hamp, Champagne,1909, p. 189).À la proue et à la poupe le mousse hissait le clin-foc (Cendrars, Bourlinguer,1948, p. 176).
P. métaph. S'avancer en proue. Tous feux éteints, assis à la proue de la colline, nous cinglions en pleine nuit, notre sillage d'étoiles battait de la queue dans le ciel (Giono, Manosque,1930, p. 63).Les grands ormes qui croissent à la proue de l'Île Saint-Louis se balançaient doucement ainsi que des mâtures (Druon, Rendez-vous enfers,1951, p. 27).
Figure de proue. V. figure II A 1 β
Lame de proue. Synon. de moustache (v. ce mot B 3 b).On appelle quelquefois « moustaches » l'eau écumante repoussée par l'avant du navire en marche (...). On dit plus souvent « lames de proue » (Le Clère1960).
B.− En partic. Dans les anciens navires en bois, partie comprise entre le coltis et l'étrave, qui est formée par les allonges d'écubiers, la première paire de couples par l'avant et la partie du bordé les recouvrant (d'apr. Gruss 1978). La Proue, proprement dite, est la partie d'un bâtiment située sur l'avant du coltis, et qui a l'étrave pour limite avant (Bonn.-Paris1859).
Prononc. et Orth. : [pʀu]. Homon. prou. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1246 proe (doc. Gênes ds L. T. Belgrano, Documenti inediti riguardanti le due Crociate di San Ludovico IX re di Francia, p. 9, 11 ds J. Fennis, La Stolonomie, p. 465) − 1494-1504, Compte de J. Perresson, fol. 12 vods Jal1; ca 1320 proue (Chron. du Templier de Tyr ds Chiprois, éd. G. Raynaud, p. 228). Prob. empr. à l'a. génois proa (dep. le xiiie-xives. d'apr. Vidos, p. 549), prob. issu par dissim. du lat. prora « proue », empr. au gr. π ρ ω ́ ρ α « id. » (cf. ital. proda dep. 1255 à Venise d'apr. DEI; cat. proa au xiiies. ds Alc.-Moll; a. prov. proa dep. 1248, texte lat. médiév., d'apr. J. Fennis, op. cit., p. 466, v. Vidos, pp. 548-550; A. Prati ds R. Ling. rom. t. 19, pp. 89-91; FEW t. 9, p. 462a; J. Fennis, op. cit., p. 467; Cor.-Pasc.; Rohlfs, § 328). À partir du xves., J. Fennis pense que le mot est parvenu en fr. à travers le prov. (cf. REW3, no6784) mais cet intermédiaire n'est pas nécessaire étant donné que les textes qu'il cite sont pour la plupart italianisants (Boucicaut, Villeneuve, etc.; cf. poupe). La forme prore, att. chez Ph. de Mézières et plusieurs fois au xvies. (J. Fennis, op. cit., p. 465) est empr. à l'ital. prora, empr. au lat. Fréq. abs. littér. : 305. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 578, b) 404; xxes. : a) 409, b) 340. Bbg. Wind 1928, p. 43.