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PROSODIE, subst. fém.
A. − Vx. Prononciation correcte et régulière des mots selon l'accent et la quantité des syllabes. La prosodie française est moins marquée que celle des autres langues (Ac.1835-1935).Par le mot Prosodie on entend la manière de prononcer régulièrement dans les mots chaque syllabe prise à part et considérée en elle-même (Banville, Pt traité poés. fr., 1881, p.43).
B. − MÉTR. Ensemble des règles de versification qui concernent la quantité des voyelles, les faits accentuels et mélodiques, surtout en grec et en latin (d'apr. Mounin 1974). Fautes de prosodie, les règles de la prosodie classique. Notre prosodie fourmille encore de petites règles absurdes provenant presque toutes de cette idée fausse qu'il faut aussi rimer pour les yeux (Lemaitre, Contemp., 1885, p.87).Commodien, Prudence et Fortunat qui naquirent tous trois en des jours ténébreux où l'on ne savait plus ni la prosodie ni la grammaire (A. France, Île ping., 1908, p.166):
. Distinguer dans les vers le fond et la forme; un sujet et un développement; le son et le sens; considérer la rythmique, la métrique et la prosodie comme naturellement et facilement séparables de l'expression verbale même, des mots eux-mêmes et de la syntaxe; voilà autant de symptômes de non-compréhension ou d'insensibilité en matière poétique. Valéry, Variété III, 1936, p.50.
P. méton. Ouvrage dans lequel ces règles sont exposées et appliquées. Amidei prenait une prosodie et à grand'peine écrivait un méchant sonnet (Péladan, Vice supr., 1884, p.21).
C. − LINGUISTIQUE
1. ,,Étude de phénomènes variés étrangers à la double articulation mais inséparables du discours, comme la mélodie, l'intensité, la durée, etc.`` (Mounin 1974). Traditionnellement, on limite la prosodie à l'étude de trois éléments tels que l'accent dynamique (...), l'accent d'intonation (...) et la durée (Ling.1972).
2. [Pour certains linguistes amér. ou de l'école angl.] Segmentation de la chaîne parlée selon des traits relevant habituellement de la phonématique mais qui affectent des unités plus étendues que le son minimal (d'apr. Mounin 1974).
D. − MUS. [Dans le chant, la déclamation musicale, les récitatifs] Ensemble des règles concernant les rapports de quantité, d'intensité, d'accentuation entre la musique et les paroles. En même temps que la version allemande [de Salomé], Strauss en écrivait la version française. Sa correspondance avec Romain Rolland publiée montre son souci scrupuleux de résoudre les problèmes de prosodie que lui pose l'accentuation du texte français (Dumesnil, Hist. théâtre lyr., 1953, p.170).Sorte de chant improvisé qui se soucie peu de la prosodie (Menon, Lecotté, Vill. Fr., 2, 1954, p.20).
Prononc. et Orth.: [pʀ ɔzɔdi]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1572 gramm. «prononciation régulière des mots conformément à l'accent et à la quantité» (Ramus, Gramm. fr., p.4); 1573 «traité de ces règles» (J. de La Taille, Man. de faire des vers en franç., fo4 ro, éd. 1573 ds Gdf. Compl.); av. 1593 mus. (Amyot, Musique, 3 ds Hug.). Empr. au lat. prosodia «accent tonique ou mélodique», du gr. π ρ ο σ ω δ ι ́ α «chant pour accompagner la lyre», «variation dans le niveau de la voix» notamment «prononciation d'une syllabe accentuée» «plus généralement incluant les autres différences normalement non écrites de prononciation, comme quantité et respiration» «signe donnant des indications de prononciation», dér. de π ρ ο σ ω δ ο ́ ς «que l'on chante avec accompagnement d'un instrument», fig. «qui s'accorde avec», de π ρ ο ́ ς «à côté de» et α ́ δ ω «chanter». Au sens 1 l'angl. prosody est att. dep. ca 1450 ds NED: prosodye. Fréq. abs. littér.: 82.
DÉR. 1.
Prosodier, verbe trans.Marquer la prosodie, respecter les accents, la durée des syllabes, les règles de la prosodie musicale. La traduction allemande de mon Faust était (...) prosodiée de telle sorte qu'il n'y avait pas moyen de la chanter (Berlioz, Souv. voy., 1869, p.238).J'ai envie de rire, à présent, en entendant le Méphistophélès qui détaille les couplets de la puce si burlesquement prosodiés que Berlioz a dû le faire exprès (Colette, Cl. Paris, 1901, p.122). [pʀ ɔzɔdje], (il) prosodie [pʀ ɔzɔdi]. 1resattest. a) 1805 (U. Domergue, Manuel des étrangers amateurs de la lang. françoise, p.392: celle des deux pages qui est prosodiée joint à l'avantage d'universaliser la prononciation de Paris, celui d'accoutumer l'oeil et la main à l'orthographe de la raison), b) 1842 (Ac. Compl.: Prosodier. [musique] Observer avec soin les longues et les brèves); de prosodie, dés. -er.
2.
Prosodiste, subst.,rare. Spécialiste de la prosodie (supra B). Ce sont là les mystères de l'art; mais vous les connaissiez comme poëte avant de les expliquer comme prosodiste (Hugo, Corresp., 1843, p.597).Un pauvre diable de prosodiste latinisant, un chevalier sans gloire du dactyle et du spondée (L. Febvre, Sur Rabelais, [1931] ds Combats, 1953, p.252). [pʀ ɔzɔdist]. 1reattest. 1843 (Hugo, loc. cit.); de prosodie, suff. -iste*. L'angl. prosodist de même sens est att. dep. 1779-81 ds NED.
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