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PROPOSER, verbe
I. − Empl. trans.
A. − Vx. [Avec un suj. de l'inanimé] Proposer qqc.Présenter à la vue. [Le kaléidoscope] propose au regard une toujours changeante rosace, formée de mobiles verres de couleur emprisonnés entre deux vitres translucides (Gide, Si le grain, 1924, p.351).
B. − Proposer qqc. (à qqn).Présenter quelque chose à l'examen de quelqu'un (sans l'imposer).
1. Soumettre à la réflexion, à l'évaluation. Proposer un argument, une classification, des critères, une définition, une doctrine, une idée, une interprétation, une méthode, une solution, un système, des vues nouvelles; les analyses, les hypothèses proposées; proposer qqc. à la méditation de qqn («pour qu'il le médite»), à sa réflexion («pour qu'il y réfléchisse»). On a proposé plusieurs explications de ces illusions (Cournot, Fond. connaiss., 1851, p.123).L'étude théologique et éthique du grand thème proposé à la méditation de l'assemblée: «Le désordre de l'homme et le dessein de Dieu» (Philos., Relig., 1957, p.46-8):
1. ... j'inclinerais assez, si j'avais à proposer une définition du philosophe, à la fonder sur la prédominance, dans son être, de ce mode de sensibilité. Valéry, Variété III, 1936, p.158.
Empl. pronom. Il s'est bien gardé au reste de se proposer l'objection dans son livre, car il ne vouloit point s'exposer à répondre (J. De Maistre, Soirées St-Pétersb., t.1, 1821, p.361).
En partic. Soumettre (aux candidats à un examen) (un sujet, un thème, une question). Pour l'épreuve de composition française il sera proposé au choix du candidat trois sujets d'ordre général: un de caractère littéraire, un de caractère philosophique et un à caractère historique (Encyclop. éduc., 1960, p.228).
MATH. Équation proposée. Équation à résoudre. Il est facile d'en conclure que l'intégrale complète de l'équation proposée (...) est... (Laplace, Théorie analyt. probabil., 1812, p.73).
Empl. subst., vx. Si de la proposée du premier ordre on déduit une équation du troisième ordre... (Lagrange, Fonctions analyt., 1797, p.58).
Rare. [Le suj. est un inanimé] Il ne faut croire du tout que la philologie épuise tous les problèmes que peut proposer le langage (Valéry, Variété III, 1936, p.24).Ce désordre d'enseignements contradictoires que nous propose le passé (Valéry, Variété IV, 1938, p.61).
2. Soumettre quelque chose à l'approbation de quelqu'un.
a) [Le compl. d'obj. désigne un projet, un arrangement, un plan] Proposer un accord, une convention, un échange, un pacte, une réforme, une autre répartition, des crédits, un impôt, une modification, un remède à, les moyens pour. Je propose donc à l'Assemblée nationale le projet de décret suivant... (Robesp., Discours, Marc d'argent, t.7, 1791, p.173).Caillaux n'avait-il pas proposé l'admission des valeurs allemandes à la Bourse (Barrès, Cahiers, t.11, 1918, p.316).Le Dr Booth (...) propose la création d'un interlangage qui servirait pour passer de n'importe quelle langue à n'importe quelle autre (Hist. gén. sc., t.3, vol. 2, 1964, p.116).
Proposer un lieu, une date; je propose le 8 juillet. L'état-major de la 2earmée proposait la région de Béthune pour y effectuer les débarquements projetés (Joffre, Mém., t.1, 1931, p.444).
Proposer une loi. ,,De la part d'un député ou d'un sénateur, soumettre un texte à la procédure parlementaire en vue de son adoption en forme de loi. À l'opposé des projets de loi dont l'initiative revient au chef du gouvernement et qui sont délibérés en Conseil des Ministres, les propositions de loi sont directement déposées sur le bureau de l'Assemblée concernée`` (Roland-Boyer 1983).
Proposer un amendement. Un député peut retirer un amendement qu'il a proposé, à n'importe quel moment avant que le vote soit intervenu (Lidderdale, Parlement fr., 1954, p.202).
b) [Le compl. d'obj. est un subst. d'action] Inciter à (faire cette action). Vous me proposez un crime, une horreur, une folie! (Cocteau, Parents, 1938, ii, 9, p.253).
c) Proposer (à qqn) de faire qqc.
[Le suj. du verbe proposer est celui de l'inf.] Je lui ai proposé de lui lire un journal de sa mère que j'ai trouvé dans ses papiers (Krüdener, Valérie, 1803, p.252).
[Le destinataire de la proposition est le suj. de l'inf.] Il me proposa de passer la journée entière avec lui (Jouy, Hermite, t.4, 1813, p.95).Les Davies m'ont proposé de les accompagner à Hartford (Beauvoir, Mandarins, 1954, p.307).
d) Proposer que + sub. au subj.Je propose que nous dînions ensemble (Breton, Nadja, 1928, p.79).Lyttelton propose que vous proclamiez l'état de siège en Djezireh (De Gaulle, Mém. guerre, 1954, p.560).
e) [Sert à présenter le discours direct] Louise Lecouvreur proposa: −Si on entrait? (Dabit, Hôtel Nord, 1929, p.9).«Je vous ramène chez vous en voiture?» proposa Antoine, sur un autre ton (Martin du G., Thib., Mort père, 1929, p.1392).
3. Soumettre (quelque chose que l'on offre) à l'acceptation. Synon. offrir.
a) [Un objet concr.] Souvent le garçon, en la coiffant, lui proposait des billets pour le bal masqué (Flaub., MmeBovary, t.2, 1857, p.115).Le baron (...) se faisait maintenant un plaisir de lui proposer l'auto à tout bout de champ (Montherl., Célibataires, 1934, p.781).J'allais vous en proposer un verre [d'eau], elle est délicieuse (Triolet, Prem. accroc, 1945, p.156).
En partic. Présenter quelque chose pour qu'on l'achète. Permettre aux négociants et aux colporteurs d'aller y proposer leurs produits (P. Rousseau, Hist. transp., 1961, p.152).
b) [Gén. avec une idée de participation] Proposer son aide, un emploi, une place, une situation; proposer une affaire, un marché, une transaction; proposer 40 millions pour un appartement; proposer une partie de cartes, une sortie. En proposant deux nouvelles parties de chasse (Jouy, Hermite, t.4, 1813, p.174).L'ouvrier auquel on proposa l'exécution de ces chausse-trapes (Las Cases, Mémor. Ste-Hélène, t.1, 1823, p.228).L'esclave est celui à qui il n'est proposé aucun bien comme but de ses fatigues, sinon la simple existence (S. Weil, Pesanteur, 1943, p.180).
Proposer le mariage à qqn. On m'a souvent proposé de beaux mariages (About, Roi mont., 1857, p.171):
2. L'éternelle rengaine des femmes qui se sont sacrifiées, qui ont sacrifié les plus belles années de leur vie et qui disent proposer le mariage à l'homme simplement pour l'éprouver, pour voir s'il est capable d'un sacrifice pour elles. Goncourt, Journal, 1861, p.877.
C. − Proposer qqc. ou qqn (comme, en, pour)
1. Présenter quelque chose ou quelqu'un comme devant être imité ou suivi. Il me proposait Caton d'Utique pour exemple (Toepffer, Nouv. genev., 1839, p.72).L'acte le plus funeste à la société pourra être non seulement toléré, mais honoré et proposé en exemple (Durkheim, Divis. trav., 1893, p.48).Les oeuvres du passé qu'on leur proposait pour modèle (Faure, Hist. art, 1914, p.377).
Proposer qqc. à + inf.Les vies de ses saints, qu'elle leur propose à imiter (Bern. de St-P., Harm. nat., 1814, p.318).Elle cherchait à concevoir les choses invisibles qu'elle proposait à croire (Ozanam, Philos. Dante, 1838, p.38).
Se proposer (comme, en, pour).Moi qui m'étais toujours proposé en exemple le vieux métayer, dépouillé de son vivant, et que sa progéniture laisse crever de faim (Mauriac, Noeud vip., 1932, p.256).
2. Proposer qqn.Présenter quelqu'un comme devant être choisi ou méritant de l'être. Proposer qqn pour un poste, pour une promotion; se proposer soi-même; elles se sont proposées comme secrétaires. Il proposa Barras à la Convention comme général en chef (Las Cases, Mémor. Ste-Hélène, t.1, 1823, p.337).Institut. On propose Guigniaut pour me remplacer (Michelet, Journal, 1857, p.381).Le préfet propose au gouvernement, pour la médaille d'honneur portative, les membres de sociétés de secours mutuels (Baradat, Organ. préfect., 1907, p.284):
3. Les chefs de travaux qui, à l'issue de la période de stage réglementaire, ne sont pas proposés pour être titularisés, sont licenciés ou, éventuellement, replacés dans le cadre dont ils sont issus. Encyclop. éduc., 1960, p.347.
Se proposer comme.Poser sa candidature à un emploi, une fonction, se mettre sur les rangs. T'iras chez maîtr' Omont t' proposer comme servante, et tu f'ras ce qu'il te commandera (Maupass., Contes et nouv., t.1, Sabots, 1883, p.89).
II. − Empl. intrans., vieilli. Former un dessein. Votre rôle se borne à proposer, sans prétendre imposer quoi que ce soit (Caput1969).L'homme propose, Dieu dispose. ,,Les desseins des hommes ne réussissent qu'autant qu'il plaît à Dieu`` (Ac. 1798). L'homme propose; Jahvé fait réussir son propre dessein (Théol. cath.t.4, 11920, p.977).
III. − Empl. pronom. Se proposer qqc.; se proposer de faire qqc.
A. − Se proposer qqc.Se donner quelque chose (un but, une fin, un résultat, une tâche) pour objectif. L'aristocratie constitue un odieux monopole, si elle ne se propose pas pour but la tutelle des masses, c'est-à-dire leur exaltation progressive (Renan, Avenir sc., 1890, p.337).Bien qu'il fasse appel à des principes inverses et se propose un but tout contraire, le communisme recourt aux mêmes moyens (J.-R. Bloch, Dest. du S., 1931, p.298):
4. Il n'y a donc, pour le genre humain, qu'une seule et commune destination terrestre, qui est celle de chaque homme en particulier: c'est de réduire en acte toute la puissance d'intelligence dont il est doué, en se proposant pour objet principal la spéculation, pour objet secondaire la pratique. Ozanam, Philos. Dante, 1838, p.176.
B. − Se proposer de faire qqc.Se donner pour but, pour tâche de faire quelque chose. Je me proposais d'en donner des exemples dans la Revue juive (Blanche, Modèles, 1928, p.117).Destutt de Tracy se proposait de déterminer par l'observation comment se forment les idées (Lefebvre, Révol. fr., 1963, p.592):
5. Le socialisme est nécessairement une chose très obscure, puisqu'il traite de la production (...) et qu'il se propose d'apporter une transformation radicale dans cette région qu'il est impossible de décrire avec la clarté que l'on trouve dans les régions superficielles du monde. Sorel, Réflex. violence, 1908, p.217.
Rem. L'accord du part. passé ne se fait pas dans les tours mentionnés supra III: la halte qu'ils s'étaient proposé de faire (Thomas 1956) ; elles se sont proposé un but (à elles-mêmes) (Dupré 1972).
Prononc. et Orth.: [pʀ ɔpoze], [pro-], (il) propose [pʀ ɔpo:z], [pro-]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. 1remoit. xiies. «placer devant les yeux» [comme exemple, modèle] (Psautier d'Oxford, éd. Fr. Michel, LIII, 3: e ne proposerent Deu devant lur esguardement [non proposuerunt Deum in conspectu suo]); 2. a) 1130-40 proposer a suivi d'un inf. «projeter, avoir l'intention, le dessein de» (Wace, Conception N.-D., éd. W. R. Ashford, 317); 1409 empl. abs. (Faits du Maréchal de Boucicaut, 1repart., XXXVII ds Mém. ... hist. de France, éd. Petitot, t.6, 1825, p.502: comme dict le commun proverbe, les hommes proposent, et Dieu ordonne); fin xves. (Philippe de Commynes, Mém., III, IX, éd. J. Calmette, t.1, p.233: l'homme propose et Dieu dispose); b) 1429 réfl. se purposer de suivi d'un inf. (Stat. de Henri VI, an VIII ds Gdf. Compl.); 3. ca 1165 «proférer, exprimer» (Benoît de Ste-Maure, Troie, 13494 ds T.-L.); 4. xiiies. «exposer, présenter à l'esprit» (Isopet de Lyon, LIII, 65 ds Rec. gén. des Isopets, éd. J. Bastin, t.2, p.174); 1269-78 (Jean de Meun, Rose, éd. F. Lecoy, 4733); spéc. 1390, 7 mai terme de procédure «exposer, présenter devant une instance judiciaire» (Métiers de Blois, éd. A. Bourgeois, t.1, 1892, p.137); id. part. prés. subst. (ibid., p.141: Saulve la grace du proposent); 1588 id. cont. gén. (Montaigne, Essais, III, IX, éd. P. Villey et V. L. Saulnier, p.989); 1677 id. «étudiant en théologie protestante qui soutient ses thèses» (Miege d'apr. FEW t.8, p.71a); 5. xiiies. «offrir comme promesse, convention» proposer pais (Isopet de Lyon, LIII, 42, t.2, p.173); 6. a) 1655 proposer sa fille [en mariage] (Molière, L'Étourdi, V, 14); b) 1694 proposer une personne pour une charge (Ac.); c) 1752 part. prés. adj. cardinal proposant (Trév.). Empr., avec francisation d'apr. poser*, au lat. proponere «placer devant les yeux, présenter» fig. «(se) représenter par la pensée; faire un exposé; annoncer; offrir, proposer (une récompense; un sujet de discussion...); se proposer, projeter, avoir pour dessein». Fréq. abs. littér.: 7133. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 10942, b) 6564; xxes.: a) 8226, b) 12532.
DÉR.
Proposable, adj.a) Qui peut être proposé. Une classification des sciences d'après leurs degrés de certitude n'est pas proposable (Renouvier, Essais crit. gén., 3eessai, 1864, p.LIV). b) Admin. [En parlant d'un agent de l'État] Qui a l'ancienneté ou les qualités requises pour être proposé pour un grade ou un échelon supérieur. Synon. promouvable.Liste de propositions; les personnels proposables pour l'avancement au choix y sont inscrits dans l'ordre d'ancienneté (Lubrano-Lavadera, Législ. et admin. milit., 1954, p.149). [pʀ ɔpozabl̥]. Att. ds Ac. dep. 1762. 1resattest. a) 1734 «(d'une chose) que l'on peut proposer, soumettre» (F. Gayot de Pitaval, Causes célèbres, I, 484 d'apr. R. Arveiller ds Mél. Wartburg (W. von) t.2 1968, p.268), cf. Trév. 1752, b) 1954 admin. officiers proposables (Lubrano-Lavadera, op. cit., p.106); de proposer, suff. -able*.
BBG.Jessen (H.). Pragmatische Aspekte lexikalischer Semantik. Tübingen, 1979, p.62, 160, 164.