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* Dans l'article "PRONONCER2,, verbe trans."
PRONONCER2, verbe trans.
A. −
1. Articuler (les sons, les mots d'une langue) conformément à l'usage; faire correspondre (dans le langage parlé) tel son, telle forme sonore à telle représentation graphique (d'une syllabe, d'un mot, d'une phrase). Le vieux Bob savait imparfaitement le français et le prononçait mi à l'anglaise, mi à l'espagnole (G. Leroux,Parfum, 1908, p.64):
1. Une bonne prononciation est plus rare qu'une bonne articulation. Certains crieurs de journaux articulent distinctement et prononcent incorrectement; de même, nous pouvons articuler nettement une langue étrangère que nous prononçons mal. Arts et litt., 1936, p.60-6.
Empl. abs. Un fort accent polonais (...) donnait à sa voix fluette (...) des intonations de jeune être qui commence à prononcer (Maupass.,Pierre et Jean, 1888, p.315).
2. En partic.
a) Articuler (tel mot), émettre (tel son) de telle façon. [Elle] a l'amour des vocables recherchés et (...) ne peut en prononcer un sans l'écorcher. C'est elle qui dit: la cognito, pour «incognito» (Goncourt,Journal, 1893, p.374).Yvonne: Pourvu qu'il ne lui soit rien arrivé de grave. Georges: (...) C'est in-cro-yable! Il prononce ce mot en séparant les lettres, d'une manière spéciale et comme entre guillemets (Cocteau,Parents, 1938, i, 1, p.188).
Prononcer (tel mot) + nouvelle forme.Jean (un nom que les Bretons prononcent Yann) (Loti,Pêch. Isl., 1886, p.6).
P. métaph. Formuler. L'homme est guidé du faux au vrai, du blanc au noir, Par le mot intérêt qu'il prononce devoir (Hugo,Âne, 1880, p.352).
Au passif. [Suivi d'un adj. en empl. adv.] Prononciations françaises méridionales dans lesquelles l'R final de la prononciation des mots est prononcé sourd un peu à la manière du Ch allemand (Traité sociol., 1968, p.272).
Empl. pronom. à sens passif. L'e muet, quoiqu'il ne se prononce plus dans la plupart des cas, a gardé une valeur de position (Gourmont,Esthét. lang. fr., 1899, p.63).Pour que Oi puisse se prononcer Wa, il faudrait qu'il existât pour lui-même. En réalité, c'est Wa qui s'écrit Oi (Sauss.1916, p.52).
Se prononcer en + nouvelle forme.La famille de Baraglioul (le gl se prononce en l mouillé, à l'italienne) (...) est originaire de Parme (Gide,Caves, 1914, p.689).
Empl. abs. Marquer l'articulation. Il avait une voix timbrée, mélodieuse, enchanteresse. Il prononçait à peine, il susurrait, et soulignait excellemment la rareté d'une euphonie ou d'un rythme (Martin du G.,Devenir, 1909, p.55).
SYNT. Prononcer le latin comme les Anciens; être incapable de prononcer trois mois d'anglais; bien, mal prononcer une langue étrangère; prononcer un son, une consonne, une syllabe, une voyelle; prononcer qqc. du gosier, de la gorge, des lèvres; avoir du mal à, être incapable de, apprendre à, renoncer à prononcer qqc.; qqc. est difficile, facile, impossible à prononcer.
b) P. anal. Articuler mentalement ou sans émettre de son. Depuis mon enfance, l'idéal religieux et l'idéal pratique avaient prononcé au fond de mon coeur (...) le mot sacré d'égalité (Sand,Hist. vie, t.3, 1855, p.304).
Empl. abs.:
2. ... quand il concevra lui-même ces idées, quand ses cellules nerveuses auront ces vibrations spéciales, il prononcera mentalement, il murmurera inconsciemment, ou à haute voix il émettra des ondes sonores identiques qui se transmettront par l'air et iront frapper des êtres humains chez qui elles éveilleront les mêmes idées... Warcollier,Télépathie, 1921, p.282.
Empl. pronom. à sens passif. −«Oui,» se disait-il, (...) «autant d'indices qui convergent. Si je pouvais savoir que le mari était imprimeur, ce serait la certitude.» Il débouchait sur le quai d'Orsay au moment où ces mots se prononçaient en lui (Bourget,Actes suivent, 1926, p.58).
Rare, ARTS. Concevoir, ébaucher mentalement. Je ne sais pas d'art qui puisse engager plus d'intelligence que le dessin. Qu'il s'agisse d'extraire du complexe de la vue la trouvaille du trait, de résumer une structure, de ne pas céder à la main, de lire et de prononcer en soi une forme avant de l'écrire (...) tous les dons de l'esprit trouvent leur emploi dans ce travail (Valéry,Degas, 1936, p.101).
B. − P. ext.
1. Synon. de dire.Je m'arrangeais à tout propos à faire prononcer à mes parents le nom de Swann (Proust,Swann, 1913, p.413).
Empl. pronom. à sens passif (tournure impers.). − Tout le monde? repris-je d'une voix stupéfaite (...). − Mais, Vanessa, qu'est-ce que cela veut dire? Il ne se prononce pas un mot à Maremma que tu n'aies soufflé (...). −Tu te trompes, Aldo, dit-elle enfin (Gracq,Syrtes, 1951, p.264).
P. métaph. Si la mer prononçait des noms dans ses marées, Ô vieillard, ce serait des noms comme le tien (Hugo,Légende, t.3, 1877, p.413).
Rare, empl. subst. masc. Le fait de prononcer, d'articuler. Au seul prononcer de ce nom, l'impératrice Élisabeth, le lecteur imaginatif (...) voit, de ses propres yeux, un confus amas d'horreurs autour d'un trône chancelant! (Barrès,Amori, 1902, p.151).
SYNT. Prononcer (qqc.) distinctement, simplement, tranquillement, avec colère, avec emphase, avec gravité, avec lenteur, avec sang-froid; prononcer (qqc.) d'un air furieux, navré, triste; prononcer (qqc.) d'un ton bourru, brusque, compatissant, froid, grave, hautain, hésitant; prononcer (qqc.) d'une voix émue, profonde, tremblante; prononcer (qqc.) avec résolution; mots, paroles prononcé(e)s gauchement, maladroitement, timidement.
2. En partic.
a) Énoncer, exprimer, proférer (un mot, une parole, une phrase):
3. Tout un mouvement de pensée religieuse a en effet voulu assigner une fonction médiatrice aux prophètes de l'Ancien Testament, à Moïse en particulier. Plusieurs textes de l'Ancien Testament même décrivent en ce sens la vocation de Moïse, sans toutefois prononcer le «médiateur»... Philos., Relig., 1957, p.36-5.
Empl. pronom. à sens passif. À sa soeur non plus on ne va pas dire: «J'ai tué mon frère». Ça ne se prononce pas, ces mots-là (Van der Meersch,Invas. 14, 1935, p.186).
SYNT. Prononcer un adieu, quelques mots d'adieu, d'amour; prononcer un mot d'étonnement, de regret; prononcer un blasphème, un juron; prononcer des mensonges, quelques mots à voix basse, haute, à grand'peine; prononcer une imprécation, une malédiction; prononcer des paroles confuses, imprudentes, insensées, justes, magiques, sublimes; prononcer de vaines paroles; prononcer des paroles d'encouragement, de remerciement; ne pas prononcer un seul mot; ne pas oser prononcer le nom du diable.
b) Mentionner (le nom de quelqu'un, notamment pour le recommander).
[Oralement] −(...) J'ai prononcé votre nom à l'Académie à propos des prix à distribuer à ceux qui ne les demandent pas. −Je croyais qu'il fallait toujours demander? −Non. Je dois dire, d'ailleurs, que votre nom n'a pas été accueilli d'une façon triomphale (Renard,Journal, 1901, p.644).
[Par écrit] Remerciez M. O. Connor d'avoir bien voulu prononcer sympathiquement mon nom dans une des lettres qu'il vous écrit (Mallarmé,Corresp., 1876, p.137).
c) [En raison du caractère oratoire, voire sacré de l'objet du procès prononcer] Faire entendre; débiter, réciter ou encore déclamer. Prononcer une conférence, un sermon. Dans le grand billard du père Flaubert, (...) on (...) prononçait les plus cocasses défenses d'accusés, des oraisons funèbres de personnes vivantes (Goncourt,Journal, 1860, p.729).Les maîtres de grammaire et de déclamation [apprendront] (...) à leurs élèves (...) à bien articuler, à entendre et à bien concevoir ce qu'ils diront ou prononceront, à déclamer (Enseign. mus., 1, 1950, p.5).
SYNT. Prononcer un discours (en latin), un plaidoyer, un réquisitoire, un toast; prononcer l'éloge, le panégyrique de; prononcer des psaumes; prononcer une allocution; prononcer une formule, une oraison funèbre, une profession de foi; prononcer la formule (consacrée, rituelle, sacramentelle, sacrée), la formule d'absolution; prononcer des menaces, des prières; prononcer quelques paroles édifiantes, menaçantes.
REM.
Prononçable, adj.a) [Corresp. à supra A] Qu'on peut articuler, prononcer (assez facilement). Anton. imprononçable.Ce mot est à peine, difficilement prononçable; des lettres qui ne sont pas prononçables. On a voulu que tous les noms [hébraïques] fussent prononçables, sans convention ni notation particulières (Renan, Hist. peuple Isr., t.1, 1887, p.XXII). b) [Corresp. à supra B] Le grand texte classique: «telle goutte de sang pour toi», je le transformais: «pour toi, telle étincelle du buisson ardent» (...). Naturellement, j'écartais [les mots] les plus violents, les moins prononçables du Cantique (Malègue,Augustin, t.2, 1933, p.464).
Prononc. et Orth. V. prononcer1. Étymol. et Hist. V. prononcer3. Bbg. Rey-Debove (J.). Le Métalangage. Paris, 1978, pp.195-196.