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PROMENADE, subst. fém.
A. − [L'accent est mis sur l'action]
1. Action de se promener, d'aller à l'extérieur pour se divertir ou faire de l'exercice; déplacement effectué, trajet parcouru pendant cette action. Je mène ici une vie tranquille que je partage entre la lecture et la promenade (Sénac de Meilhan, Émigré,1797, p.1598).Seul à ma campagne, sans diversion extérieure, le mauvais temps m'empêchant de sortir pour la promenade (Maine de Biran, Journal,1815, p.43):
1. Car il y avait autour de Combray deux «côtés» pour les promenades, et si opposés qu'on ne sortait pas en effet de chez nous par la même porte, quand on voulait aller d'un côté ou de l'autre: le côté de Méséglise-la-Vineuse, qu'on appelait aussi le côté de chez Swann (...), et le côté de Guermantes. Proust, Swann,1913, p.134.
Pas de promenade. Pas lent. Maman Coupeau sur les trottoirs (...) allant d'un pas de promenade au mont-de-piété (Zola, Assommoir,1877, p.644).Il avait quitté le pas de promenade pour reprendre son allure habituelle (Estaunié, Ascension M. Baslèvre,1919, p.32).
Souvent p.hyperb. C(e) (n)'est (qu')une promenade. C'est un trajet, un voyage sans risque et de courte durée. Je me rendrai chez vous à pied; ce ne sera guère pour moi qu'une promenade (Lamennais, Lettres Cottu,1824, p.164).De quoi s'agit-il? (...) d'un voyage (...) dont la durée sera d'un mois au plus! c'est une promenade! (Verne, Enf. cap. Grant,t.1, 1868, p.85).
SYNT. Promenade hygiénique; promenade du dimanche, de tous les jours, du matin, de santé; promenade en barque, en bateau, à bicyclette, à cheval, en calèche, en gondole, à pied, en voiture; promenade sur l'eau, sur la/en montagne, en mer, sur le port, sur les quais, sur la route, dans la campagne, dans les rues; promenade avant, après dîner; promenade avec qqn, solitaire, en famille; faire, proposer une promenade; rentrer, revenir de promenade; aller, partir en promenade; heure, jour, lieu, moment de promenade; récit, retour de promenade; toilette de promenade; au cours d'une promenade; au retour de la promenade; en retour de promenade.
En partic.
a) Marche en plein air que font régulièrement ensemble les internes d'un établissement scolaire. Le dimanche à la promenade, nous examinions les jeunes dames et les jeunes filles que notre division croisait (Barrès, Cahiers,t.10, 1913, p.152).Le jeudi et le dimanche, pour éviter la promenade, je me glissais à la permanence (Giraudoux, Simon,1926, p.18).
b) Marche quotidienne des prisonniers dans la cour de la prison. Une fois par jour, le matin, les prévenus, par sections, descendaient dans une cour pavée (...) munis de leur seau (...) qu'ils devaient vider (...) et rincer avant de commencer leur promenade à la queue-leu-leu (Verlaine, OEuvres compl.,t.4, Prisons, 1893, p.383).Je n'avais que des pensées de prisonnier. J'attendais la promenade quotidienne que je faisais dans la cour ou la visite de mon avocat (Camus, Étranger,1942, p.1178).
c) Promenade (militaire). Marche d'entretien en vue principalement d'exercer l'endurance des troupes. J'ai pour distraction unique de voir, de temps à autre, passer sous mes fenêtres messieurs les Prussiens faisant une promenade militaire (Flaub., Corresp.,1871, p.234).Des militaires passèrent sur les dix heures, revenant de la promenade matinale, avec de la poussière, des trompettes retentissantes et des gamins admirateurs (Barrès, Homme libre,1889, p.20).
Expédition militaire facile. Mythe stupide et doublement dangereux (...). C'est celui de la «simple promenade militaire». (On sait où mène la sous-évaluation de l'adversaire...) (J.-R. Bloch, Dest. du S.,1931, p.189).Cette promenade militaire acheva d'établir l'autorité de Baudouin. À son retour, le patriarche Daimbert se résigna à le sacrer roi de Jérusalem (Grousset, Croisades,1939, p.62).
2. P. anal. Action de marcher de long en large dans un lieu clos. Les salons inspectés en détail, Mademoiselle Kolouri réclama, non sans rougir très fort, une petite promenade dans le reste de l'appartement (Farrère, Homme qui assass.,1907, p.216).Marat reprend sa promenade du lit à la fenêtre (Vailland, Drôle de jeu,1945, p.181).
3. Au fig. Cheminement mental, intellectuel, spirituel. Comme le lecteur doit être las de cette promenade à travers la solitude, la misère et l'abandon (Gautier, Fracasse,1863, p.10).Le vrai rêve, cette promenade de notre pensée à travers des visions charmantes (Maupass., Contes et nouv.,t.2, Rêves, 1882, p.782).Promenade dans les tortueux précédents juridiques de l'histoire des Plantagenets (Morand, Rococo,1933, p.120).
B. − P. méton. [L'accent est mis sur le lieu] Endroit ou chemin au long duquel on se promène. Après le souper, nous montâmes avec eux sur les terrasses du monastère: c'est la promenade habituelle des religieux en temps de peste (Lamart., Voy. Orient,t.1, 1835, p.411).Fatigué des bords du lac, je suis allé chercher, toujours avec MmeRécamier, des promenades moins fréquentées (Chateaubr., Mém.,t.4, 1848, p.146).Il avait hâte d'arriver à un certain point de sa promenade, qui était la lisière nord-ouest du bois de la Neuville (Romains, Hommes bonne vol.,1938, p.78).
En partic.
1. Lieu spécialement aménagé dans ou aux abords d'une ville pour la déambulation, la flânerie. Faire un tour sur la promenade; arbres, banc de la promenade. J'évitai sa rue, son quartier, les promenades où je savais qu'elle s'asseyait quelquefois (Sainte-Beuve, Volupté,t.2, 1834, p.153).Les attelages piaffants qui caracolent sur la Promenade des Anglais, à Nice (Huyghe, Dialog. avec visible,1955, p.254):
2. ... un immense mur de soutènement était nécessaire à la promenade publique qui longe la colline à une centaine de pieds au-dessus du cours du Doubs. (...) à chaque printemps, les eaux de pluie sillonnaient la promenade, y creusaient des ravins et la rendaient impraticable. Stendhal, Rouge et Noir,1830, p.7.
2. Endroit réservé à la déambulation dans un bâtiment collectif. Synon. cour, préau.Nous avons une promenade grande comme le quartier de terre d'Isambert: nous n'en jouissons qu'à certaines heures. Le reste du jour, elle appartient aux prisonniers pour dettes (Courier, Lettres Fr. et Ital.,1821, p.907).Le reste du terrain [d'une abbaye] présentait les vergers et les promenades de la communauté (Lenoir, Archit. monast.,1852, p.52).
P. métaph. ou au fig. Le passé c'est notre seule promenade et le seul lieu où nous puissions échapper à nos ennuis quotidiens (A. France, Vie fleur,1922, p.322).
SYNT. (corresp. à A et B). Promenade agréable, charmante, délicieuse, favorite, mélancolique; promenade au bois, au bord de l'eau, à la campagne, au jardin, dans la ville; ancienne, belle, grande, jolie, magnifique, petite, triste promenade; fin, milieu de la promenade.
REM.
-promenade, élém. de comp.[Signifie lieu où l'on peut se promener, activité qui permet la promenade, déambulation agréable, détente] Pont-promenade, visite-promenade. Le soir, le centre se transforme en une galerie-promenade toujours animée avec son restaurant-brasserie et deux cinémas (Le Point,23 févr. 1976, p.117, col. 3).
Prononc. et Orth.: [pʀ ɔmnad]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist.1. 1599 «lieu où l'on se promène» (Hornkens, Rec. de dict. fr. esp. et lat. d'apr. FEW t.6, 2, p.110a); 2. a) 1671 «action de se promener» (Pomey); b) 1690 «voyage facile et de courte durée» (Fur.). Dér. de promener*; suff. -ade*. On note aussi pourmenade «action de se promener» en 1557 [éd.] (Julyot, Élégies de la belle fille, Bezançon, A. Ludin, 1repartie, p.37), dér. de pourmener, forme anc. de promener*. Fréq. abs. littér.: 4646. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 6318, b) 8192; xxes.: a) 7647, b) 5377. Bbg. Quem. DDL t.4, 16.