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PROCURER, verbe trans.
A. − Qqn procure qqc.
1. Vx. Qqn procure qqc.Faire en sorte qu'une chose se réalise, existe. Procurer l'évasion, la guérison de qqn. C'est notre devoir de procurer, autant qu'il est en nous, le bien public (Ac.1878-1935).Employer, pour procurer l'exécution des décrets de l'assemblée, toutes les forces des citoyens (Le Moniteur, t.2, 1789, p.438).Un évêque du IVèmesiècle, exposant à un Théodose que son premier devoir est de procurer le triomphe de la vérité (Renan,Marc-Aurèle, 1881, p.617).
Procurer une édition, la publication d'un livre. Veiller à son édition. C'est moi-même qui me suis trouvé chargé par Lamennais du manuscrit des Paroles d'un Croyant pour en procurer la publication, comme on disait autrefois, pour en surveiller l'impression (Sainte-Beuve,Nouv. lundis, t.1, 1861, p.39).
2. Qqn procure qqc. à qqn.Faire obtenir à quelqu'un par ses soins une chose utile, agréable. Il faut (...) que d'ici à deux jours vous m'ayez procuré un appartement habitable pour deux personnes (Murger,Scènes vie jeun., 1851, p.80):
1. Votre valet (...) cherche en vain des chevaux par toute la ville. Mais je pourrai vous procurer deux juments harnachées dans les prix doux. Sartre,Mouches, 1943, I, 6, p.39.
SYNT. Procurer à qqn un avantage, une consolation, un emploi, une joie, une jouissance, un livre, un logement, de la nourriture, un passeport, une place, une satisfaction, des secours, un soulagement, un succès, du travail; procurer à qqn le(s) moyen(s), l'occasion, le plaisir de faire qqc.
Empl. pronom. réfl. indir. Faire en sorte d'avoir quelque chose à sa disposition, en sa possession. Se procurer l'adresse de qqn, de l'argent, des armes, un document, du feu, un livre, des vivres. Lafcadio (...) courut se procurer les quelques objets de toilette qui lui manquaient (Gide,Caves, 1914, p.833).Il vendit son petit héritage pour se procurer les avantages nécessaires (Pesquidoux,Livre raison, 1932, p.252).
Rare. [Le compl. d'obj. désigne une chose désagréable] Retour sur moi de l'ancienne amertume de 1880, procurée par les prétendus missionnaires d'alors (Bloy,Journal, 1906, p.309).Un des messieurs qui ont procuré tant de peines à MmeAnne-Marie (Pourrat,Gaspard, 1931, p.232).
Procurer qqn à qqn.Mettre quelqu'un à la disposition de quelqu'un, lui faire profiter de quelqu'un.
[Le compl. d'obj. désigne un employé] Procurer une femme de ménage à qqn. Il supplie qu'on lui procure un domestique par qui il ne coure pas le risque d'être assassiné (Rolland,Beethoven, t.1, 1937, p.79):
2. Je lui ai procuré une garde, et il n'en voulait point, mais il était tout seul et il faisait pitié; alors j'ai fini par le persuader d'en prendre une que j'ai été chercher. Ramuz,A. Pache, 1911, p.304.
Empl. pronom. réfl. indir. Villevieille (...) est une des villes de province les moins désagréables à habiter; (...) je m'y suis procuré une excellente cuisinière (Duranty,Malh. H. Gérard, 1860, p.149).
[Le compl. d'obj. désigne une pers. pour qui l'on exerce son activité] Ah! messieurs, combien je vous remercie de m'avoir procuré un élève (Champfl.,Bourgeois Molinch., 1855, p.95).Je lui ai beaucoup d'obligation, c'est lui qui me procure la plupart de mes clients (Abellio,Pacifiques, 1946, p.41).
Vieilli. [Le compl. d'obj. désigne un partenaire sexuel] Une maquerelle de seize ans, qui a commencé le métier pour procurer une femme à un ami de son amant (Goncourt,Journal, 1862, p.1052).
B. − Qqc. procure qqc.
1. Vx. Qqc. procure qqc.Avoir pour conséquence, provoquer. Synon. entraîner.On a fait dans le monde un certain usage des «armes savantes». (...) Elles ont procuré la destruction de plusieurs villes (...) de façon à montrer la bénignité des anciens tremblements de terre (Veuillot,Odeurs de Paris, 1866, p.341).L'abaissement social procuré par les événements de la fin du XVIIIesiècle (Verlaine,OEuvres posth., t.2, Voy. Fr., 1896, p.54).
2. [Le compl. d'obj. désigne une chose utile, agréable] Qqc. procure qqc. à qqn.Être la cause, l'occasion de quelque chose pour quelqu'un. De tous les sens, c'est la vue qui me procure les impressions les plus fortes et les plus profondes (A. France,Pt Pierre, 1918, p.272).Peut-être qu'une saignée lui procurerait quelque répit (Martin du G.,Thib., Mort père, 1929, p.1297).V. gourmet ex.
SYNT. Qqc. procure des avantages, le bonheur, une distraction, de la joie, des jouissances, la paix, du plaisir, une satisfaction, le sommeil, des sensations à qqn.
[Le compl. second. désigne une chose, gén. abstr.] Lecture qui procure une jouissance à l'esprit. Les pierres à fleur de terre protègent très puissamment, dans les pays chauds, la germination des plantes, en procurant à leurs semences de l'ombre et de la fraîcheur (Bern. de St-P.,Harm. nat., 1814, p.206).Les Hindous s'adonnent eux-mêmes à l'ascétisme, qui procure à leur expérience un équivalent du drame religieux qui leur manque (G. Bataille,Exp. int., 1943, p.34).
Rare. [Le compl. d'obj. désigne une chose désagréable] Une égratignure, pourtant, qui m'a mis au lit pendant huit jours, qui m'a procuré un évanouissement, puis le délire (Ponson du Terr.,Rocambole, t.2, 1859, p.272).Le contact immédiat d'un homme, j'entends d'un être de mon sexe, me procure une ignoble humiliation (Duhamel,Journal Salav., 1927, p.66).V. affirmer ex. 37.
Prononc. et Orth.: [pʀ ɔkyʀe], (il) procure [pʀ ɔky:ʀ]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. Fin xiies. «prendre soin de» (Deu le Omnipotent, éd. H. Suchier, 78, p.97) −1606 (Nicot), vieilli, subsiste dans cet empl., suivi de que dep. 1262 (Jean le Marchand, Mir. N. D. Chartres, éd. P. Kunstmann, Mir. V, 103, p.91) et au sens de «obtenir, amener (un résultat) par ses soins, ses efforts» dep. 1606 (Nicot); 1720 procurer une édition (L'Europe Savante, La Haye, XI, 166 ds Fr. mod. t.37, p.129); 2. fin xiie-déb. xiiies. absol. part. prés. «aidant» (Pièce no64 ds Rec. d'actes des XIIeet XIIIes., éd. Tailliar, p.501); 1269-78 «faire obtenir à quelqu'un quelque chose par ses soins» (Jean de Meun, Rose, éd. F. Lecoy, 10929). Empr. au lat. procurare «donner ses soins à, s'occuper de», dér. de curare «avoir soin de», de cura «soin; administration». Fréq. abs. littér.: 3231. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 7000, b) 4086; xxes.: a) 3829, b) 3266.
DÉR.
Procureuse, subst. fém.,vieilli. Synon. rare et fam. de entremetteuse.Des filles, des procureuses et des guitaristes, dans des coupe-gorge (Bourget,Physiol. amour mod., 1890, p.99).[pʀ ɔkyʀø:z]. 1reattest. 1840 (Land.); de procurer, suff. -euse, v. -eur2.