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* Dans l'article "PRIVATIF, -IVE,, adj."
PRIVATIF, -IVE, adj.
A. − Qui est caractérisé par la privation, le manque de quelque chose. Synon. négatif; anton. positif.Sens privatif; ambition privative. Ce n'est cependant pas la philosophie ni des habitudes de pensée graves, lentes, mathématiques, qui font poids et ralentissent l'allure de mon discours, car je n'ai pas un grain de tout cela; c'est un défaut de nature qu'il faut porter sur la longue liste des qualités privatives dont il a plu au ciel de m'enrichir (M. de Guérin, Corresp., 1833, p.87).Ici la pauvreté cessait d'être seulement privative, comme la croient trop souvent les riches; on la sentait réelle, agressive, attentionnée, elle régnait affreusement sur les esprits et sur les coeurs, s'insinuait partout, touchait aux endroits les plus secrets et les plus tendres, et faussait les ressorts délicats de la vie (Gide, Si le grain, 1924, p.473).
B. − DR. Dont une ou plusieurs personnes déterminées peuvent avoir la jouissance. Droit privatif; jardin privatif; jouissance privative. Il importe de préciser la notion d'espace libres. Cela signifie tout ce qui n'est pas construit ou clôturé à des fins privatives; ce sont donc essentiellement: −les voies, aires de stationnement, plans, le faisceau des réseaux divers, les espaces verts, les cours et jardins d'écoles et lycées, les stades (Gds ensembles habit., 1963, p.19).Il est courant de voir (...) une fraction des partisans des formules supranationales rajeunir les cultes de l'intérêt personnel, de la propriété férocement privative (Perroux, Écon. XXes., 1964, p.391).
Parties privatives. Anton. parties communes.V. partie I A 1 dr. civil.
C. − GRAMM. [En parlant d'un préf.] Qui marque la privation, la négation, le manque de. Particule privative; préfixe privatif. Il a été, de tout temps, si généralement reconnu que le caractère essentiel de l'homme, celui qui le distingue des animaux, est la parole, expression de son intelligence, que l'enfant n'est désigné que par la privation de la parole, infans, d'in privatif, et de fari, parler (Bonald, Législ. primit., t.2, 1802, p.10).Ferdinand (...) dit que je suis immoral. Pff... Je suis a-mo-ral, mes garçons −vous entendez: a privatif. −Il vaut mieux ne pas avoir de morale que d'en avoir une mauvaise (Duhamel, Nuit St-Jean, 1935, p.189).
Empl. subst. Le vocabulaire de nouveaux privatifs français (début du titre d'un ouvrage de Pougens de 1794).
REM.
Privativement, adv.a) D'une manière privative. On mise sur des primes ajoutées à un salaire de base et excluant les gains de spéculation et les accroissements des patrimoines appropriés privativement (Perroux, Écon. XXes., 1964, p.612).Privativement (et exclusivement) à tous autres. À une personne en particulier. Le genre humain s'étant multiplié, les hommes partagèrent entre eux la terre et la plupart des choses qui étaient sur sa surface: ce qui échoit à chacun d'eux commença à lui appartenir privativement à tous autres (Proudon, Propriété, 1840, p.179).Le privilège de fabriquer toutes sortes d'ouvrages et pièces de porcelaine (...) appartiendra à Éloy Brichard pour en jouir privativement et exclusivement à tous autres dans toute l'étendue du royaume (G. Fontaine, Céram. fr., 1965, p.120).b) Synon. en particulier.Quand j'aurai généralisé les mots plaisir, bien, service, qui sont encore l'expression spéciale des effets particuliers de cette fraise sur moi; quand je les aurai étendus à d'autres effets produits par d'autres êtres, effets qui sont analogues à ceux-ci, mais qui ne sauraient être exactement les mêmes, il ne me reste plus de moyen d'exprimer privativement le plaisir que me fait cette fraise, le bien qu'elle me cause, le service qu'elle me rend (Destutt de Tr., Idéol. 1, 1801, p.100).
Prononc. et Orth.: [pʀivatif], fém. [-i:v]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. a) 1514 [éd.] peine privative (p.oppos. à peine positive) (Fabri, Dial. en l'honn. de Dieu et sa mère, fo14 vods Gdf. Compl.); b) dr. 1544 privatif à «à l'exclusion de» (Arch. législ. de Reims, ibid.); c) gramm. 1570 [éd.] particule privative (G. Hervet, La Cité de Dieu, trad., I, fo31a); 1794 subst. masc. (Pougens, Vocab. des Privatifs fr.); d) 1555 privatif de «qui prive de» (Philieul, trad. Pétrarque, I, 19 ds Hug.). Empr. au lat. privativus, dér. de privare (priver*). Fréq. abs. littér.: 14.